Après la mort dans des conditions non encore élucidées de Alioune Badara Diop en détention provisoire au commissariat de Ndorong (Kaolack), sa famille se prononce. Pape Boubacar Diop, frère aîné du défunt qualifie les versions de la police sur cette affaire de « fausse histoire qui ne reflète nullement la réalité ». A l’en croire « c’est au moment de sa garde à vue que l’un parmi les agents qui veillaient sur lui est venu le menacer au sein même de son lieu de détention, ils se sont battus et tous les trois se sont jetés sur lui pour le tabasser à mort ». Il ajoute cependant que lorsqu’ils ont senti qu’effectivement leur détenu a succombé, ils ont saisi la hièrarchie qui donnait l’ordre aux gendarmes de faire le constat. Il était déjà 3 heures.
Pour Pape B. Diop, même si l’hypothèse d’un suicide est avérée, la police est entièrement responsable de cet acte, car, a-t-il soutenu, elle s’est montrée naïve pour n’avoir pas réuni toutes les conditions de détention. Et le frère aîné de se demander où étaient alors les trois (3) agents qui assuraient la permanence ce jour là ? Eux qui ont toutefois indiqué à leur commissaire que c’est au moment où ils regardaient la télé qu’ils ont entendu un bruit sourd retentir au sein de la cellule. Mais aussi que quelques minutes auparavant, ils ont vu ce détenu enlever sa chemise prétextant qu’il faisait chaud dans cette cellule.
Malgré cette version de la police, la famille de feu Alioune Badara Diop ne peut comprendre qu’une simple histoire de dette puisse motiver la disparition brutale dans des conditions douteuses, d’un des leurs. Pour rappelle, pour une « banale affaire de reliquat estimé à 170.000 Francs Cfa, somme qui restait après l’avance concédée sur deux (2) mobylettes », Alioune Badara Diop, a été retrouvé mort, dans la nuit du Mercredi 12 au Jeudi 13 décembre dernier aux environs de 23 heures dans sa cellule au commissariat urbain de Ndorong, quelques instants après son interpellation chez lui à Kasaville (Kaolack) par Ndame Gassama, un agent de police en retraite.
Ces deux motos que le disparu avait pris chez un débiteur de la place devraient servir de vélo-taxis. Pour sa famille, et les proches, il est inconcevable que « Badou Tourneur » comme le surnomme la plupart de ses amis et autres compagnons, puisse se suicide dans pareilles circonstances.
Selon certains membres du cercle familial, cette hypothèse ne pourrait nullement être acceptée, malgré le fait qu’elle demeure la seule version brandie par les limiers du commissariat de Ndorong. Selon la famille qui dénonce les conditions de son arrestation de ce détenu aujourd’hui « la loi ne permet aucunement qu’un citoyen soit cueilli chez lui au-delà de 20h ». Or, à en croire Ndèye Fall, épouse du disparu, Ndame Gassama, le jour des faits, ne s’est pointé à l’entrée de leur concession qu’au moment où ils suivaient la série télévisée diffusée tous les jours après le journal de 20 heures. Il a sommé son mari à le suivre. Ce dernier qui, au départ s’était opposé à l’invitation, a fini par se retrouver à la police où il sera en garde à vue.
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