Dakar, 25 fév (APS) - L'ancien député Mansour Bouna Ndiaye menace de porter plainte contre l'ex-directeur général de la Société nationale des chemins de fer (Mbaye Diouf) pour avoir démantelé le tronçon Linguère-Louga, une œuvre de son défunt père, le Bourba Joloff Bouna Ndiaye.
Emerveillé par le train français qui roulait à l'époque à 150 kilomètres à l'heure, le Bourba Joloff (roi) a initié de 1928 à 1931 l'érection de 128 kilomètres de rails entre Linguère et Louga, avec l'apport physique de 3000 autochtones, nourris trois ans durant, qui se relayaient de village en village, a rappelé son héritier, dans un entretien avec l'APS.
Le chef de province avait fait de ce geste un don à son peuple en 1930, a signalé son fils qui brandit la menace : ‘'pour toutes ces raisons, je considère que ceux qui ont vendu les rails, les traverses et les pierres soutenant les rails ont commis un crime économique et contre l'humanité, un vandalisme d'Etat''.
‘'Le fer des rails était d'une excellente qualité qui a résisté à toutes les intempéries pendant 50 ans, a-t-il souligné avant d'inviter les députés originaires de la région de Louga à susciter la constitution d'une commission parlementaire et ouvrir une enquête ‘'pour connaître les vendeurs, acheteurs et receleurs''.
L'argent qui sera gagné au terme de cette bataille judiciaire sera versé aux communautés rurales traversées par le chemin de fer et pour faciliter la création d'emplois aux jeunes de ces mêmes localités, a promis le calife du Bourba Joloff.
Il a précisé que sa famille ne réclame aucun dû si ce n'est de classer patrimoine historique les gares routières de Dahra, Coki et Linguère dotées d'un style particulier de palais colonial.
Ancien député à l'Assemblée nationale sénégalaise, Mansour Bouna Ndiaye, a dit de son père qu'il était soucieux du développement du Joloff, en initiant la construction de diverses infrastructures socio-économiques.
De retour de France en 1893, Bouna Ndiaye (intronisé deux ans plus tard) a construit une école à Yang-Yang en 1897 et entamé dès 1906 avec la moitié de son salaire et une subvention française de 15.000 francs, le forage de puits afin que les populations cessent de consommer l'eau de marigot.
‘'Le Bourba avait préféré acheter, avec l'argent initialement prévu pour l'envoi de 20 pèlerins à la Mecque en 1929, du riz et du mil et donné des prêts à ceux qui n'en n'avaient pas reçu.''
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