Dans le silence de la plage de Cambéréne, dans la banlieue Dakaroise, une voix masculine appèle une pauvre mère pour l’inviter à voir son enfant pour la dernière fois sur la plage. Comme dans un rêve, elle découvrira le corps sans vie de son fils, tué d’une balle en pleine tempe. Règlement de comptes ou suicide déguisé pour attirer les attentions sur sa personne ?
La question est sur toutes les lèvres dans le milieu restreint des enquêteurs, investigateurs et des quelques rares membres de la famille informés de la découverte du corps d’un jeune homme. Par respect pour la mémoire de cet homme, scandalisé par cet acte ignoble et compatissant à la douleur qui frappe cette famille, nous avons décidé de taire le nom du disparu. Ce Mercredi 15 février, vers 23 heures, le téléphone sonne chez Mme X à Fass. Après s’être lourdement déplacée de son lit, la pauvre mère se saisit du combiné. L’interlocuteur au bout du fil, après avoir pris la peine de saluer la bonne-dame, lui annonce tout cru « Si tu veux voir le corps de ton fils pour la dernière fois, rends-toi sur la plage de Cambéréne ». Plus explicite, l’interlocuteur lui dira de venir jusqu’à la pharmacie de Golf Sud, ensuite de tourner à gauche et de descendre sur la plage des Nations Unies, en face de la cité des Douanes. Comme annoncé, après avoir cherché en vain, l’endroit indiqué, les parents à qui la mère fera part de la nouvelle du coup de fil qu’elle venait de recevoir, se rendent sur les lieux indiqués. Là, en face de ce qu’est aujourd’hui devenu le terminus de la ligne 6 de Dakar Dem dikk, la famille découvre la voiture de type BMW du jeune homme. Ce dernier, marié est un opérateur économique tout le temps occupé à son commerce. S’approchant de la voiture garée sur la plage, les visiteurs découvrent une silhouette à l’intérieur de la bagnole. Lorsqu’ils s’approchent de plus prés de la silhouette, le spectacle est triste et désolant. Comme pris dans un profond sommeil le jeune homme est couché sur le siége de sa voiture. À premier coup d’œil, brouillé par l’obscurité, les visiteurs remarquent un point noir situé sur sa tempe gauche. Devenu plus visible grâce à la lumière qui sera invitée dans ce spectacle macabre, ils découvriront que ce point est un orifice. Passage d’une balle, l’orifice situé sur la tempe gauche du jeune homme lui a été fatal. En signature, comme dans le banditisme de grand chemin, l’auteur de cet acte a laissé sur place un pistolet automatique. La trentaine, le jeune opérateur économique dont le crime ou le suicide a été signé par la marque du crime professionnel, a été acheminé à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins de l’autopsie. En attendant que l’expertise balistique qui sera certainement recommandée par les enquêteurs de la police ne livre ses secrets sur l’origine de cette balle fatale, les suppositions vont bon train et le mystère reste entier.
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