Meurtre à Tivaouane Peul : Des bandits poignardent un vieux policier

Considéré comme l’un des plus gros villages de Sangalcam, Tivaouane Peul a été plongé dans l’émoi et la consternation ce lundi, avec notamment la découverte du corps sans vie d’un policier à la retraite.

(Correspondance) - L’enquête sur le meurtre du vieux policier de Tivaouane Peul doit aller vite pour rassurer les populations de ladite localité. En effet, le réveil a été brutal hier matin dans le village de Tivaouane Peul. Des villageois qui allaient acheter du pain pour le petit-déjeuner et des enfants ont retrouvé un homme d’une soixantaine d’années qui gisait sur le sol. Les femmes et les petits-enfants ont alors contourné la place publique, tandis que les hommes ont voulu en savoir plus sur l’homme couché par terre dans une mare de sang. C’est ainsi qu’un groupe s’est approché pour mieux reconnaître l’homme. Il s’agit du sieur Abdourahmane Camara, un policier à la retraite. L’homme a pu être identifié que grâce à ses habits car, il était méconnaissable à première vue.

A. Camara avait, en effet, le visage presque troué par des objets non identifiés. Quand on s’approche plus près du cadavre, on se rend compte que certaines blessures sont plus ouvertes que d’autres. Ce qui présage que la victime homme a reçu plusieurs coups de couteaux partout sur le corps. Le visage semble le plus atteint. Il est lacéré d’un côté et même écorché de l’autre. Seuls ses proches pouvaient l’identifier aussi facilement. Les sapeurs pompiers et la gendarmerie ont été aussitôt avertis. Un constat a été fait, avant que le corps ne soit évacué à l’hôpital Aristide Le Dantec pour une autopsie.

Dès l’annonce de la nouvelle, le village de Tivaouane Peul, un des plus gros de Sangalcam, a été plongé dans l’émoi et la consternation. La tristesse se lisait sur tous les villages. Les plus jeunes, qui passaient pour se rendre à l’école, n’hésitaient pas à verser quelques larmes. Les femmes se plaignaient et se s’interrogeaient : ‘Après Abdourahmane Camara, à qui le tour ?’. Il y a deux jours, précisément le samedi 1er novembre, les villageois qui manifestaient au marché, ont exigé davantage de sécurité. Tivaouane Peul, un vieux village, est situé entre Keur Massar et le Lac Rose.‘Nid’ des bandits qui désertent les banlieues de Dakar pour échapper à la répression des policiers, le village est une mosaïque d’habitants venus de tous les horizons.

A Tivaouane Peul, il n’est pas rare de voir un inconnu venir imposer sa loi tout près des autochtones. Le village est devenu une jungle où la loi du plus fort règne. Il n’est pas rare de voir une bande armée faire irruption dans le village et tenir en respect les populations pendant des heures, avant de commettre un forfait, pour après se fondre dans la nature. Ce phénomène, notent des observateurs, fait l’affaire des politiciens qui laissent faire et profitent de la situation, en recrutant des nervis parmi les bandits. La drogue se vend comme de petits pains dans le village et l’insécurité a fini de gagner du terrain. Les agressions et vols se multiplient dans le village. Il s’y ajoute que l’absence d’électricité plonge le village dans le noir. Seul le centre ville est éclairé. Les nouveaux quartiers sont toujours dans l’obscurité. A 19 h, les ‘faibles’ préfèrent se barricader chez eux pour ne pas subir les dures lois des bandits qui rodent autour des maisons. La peur a fini de gagner Tivaouane Peul. Et les populations demandent de l’aide et même une brigade de gendarmerie pour les sécuriser.