Alpha B. Diallo est un sexagénaire, marié à deux épouses. Vivant en milieu berger, il est loin d'être pauvre, car il a un troupeau de boeufs d'une centaine de têtes et un grand verger. Cette petite fortune passe inaperçue et ne se reflète pas sur son train de vie. Dimanche dernier, alors qu'il allait dans son verger, il a été victime d'un malaise. Sur son vélo, il a été transporté d'urgence, contre son gré, au centre hospitalier régional de Tambacounda où un médecin l'a admis. Après diagnostic, le médecin traitant lui a prescrit une ordonnance d'un montant de 12.000 fcfa. Jugeant le montant trop élevé, le berger dira à sa première épouse de ne pas acheter l'ordonnance. En lieu et place, il préfère se soigner avec les plantes médicinales qu'il estime moins chères. Sommé par le médecin d'acheter l'ordonnance, Alpha a profité de l'absence de ce dernier pour prendre ses bagages et retourner dans son village, au grand dam du médecin qui n'a pas compris sa décision. Après trois jours passés au lit, Alpha B Diallo finira par passer de vie à trépas. À l'annonce de sa mort, ses enfants au nombre huit, éparpillés à travers le territoire départemental, se sont réunis pour organiser les funérailles. À la veille de cette cérémonie funéraire considérée chez les peulhs comme une grande fête, ses bagages et autres habits sont fouillés. Ce qui a permis de découvrir dans ses poches la somme d'un million de francs Cfa. Chacun des huit fils a promis d'immoler un boeuf. Les beaux-parents se sont pliés à la tradition, acheminant des boeufs pour célébrer la mort d'Alpha qui, de son vivant, ne mangeait de la viande que les jours de Tamxarit, de Korité et de Tabaski.
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