Cheikh Tidiane Gadio a manifesté son étonnement par rapport à la déclaration de Wade attribuant le concept de la Renaissance africaine à Thabo Mbéki. Il la fait savoir lors de la rencontre d’hier organisée par les membres du comité d’organisation du centenaire de la naissance de Alioune Diop, fondateur de la revue Présence africaine prévue au mois de mai prochain.
Selon le journal Quotidien, l’ancien ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères Dr. Cheikh Tidiane Gadio a rappelé que Cheikh Anta Diop et Alioune Diop sont les principaux pères fondateurs du panafricanisme. « Et si Alioune Diop n’existait pas ou n’avait pas créé Présence africaine, peut être qu’on n’aurait jamais pu bénéficier de l’immense savoir de Cheikh Anta Diop, qui l’a d’ailleurs considéré comme son mentor » a-t-il ajouté. L’ancien ministre des Affaires étrangères estime que l’Afrique n’a pas rendu justice à Alioune Diop et c’est pourquoi, ce centenaire constitue une immense occasion pour réparer cette «erreur historique». Il a par ailleurs déploré le fait qu’on attribue au Président Thabo Mbecki pour qui il a un immense respect la paternité de la Renaissance africaine. Une réponse qui selon le journal quotidien est servie à maître Wade sans qu’il soit nommé. Me Abdoulaye Wade avait, lors de sa rencontre avec les enseignants concrétistes déclaré : «Le concept de la Renaissance africaine a été surtout développé par Thabo Mbéki, tout le monde le sait et nous nous sommes retrouvés entre nous en disant au fond, le renouveau de l’Afrique, il faut immortaliser ça par quelque chose», d’où le monument de la Renaissance.
Cheikh Tidiane Gadio, a toutefois déclaré qu’il est incontestable de dénier la paternité de ce concept à Cheikh Anta Diop et Alioune Diop qui restent les véritables pères de la Renaissance africaine. Et lorsqu’on dit que dans les années 1990 Tabo Mbéki a évoqué la Renaissance africaine, on oublie que c’est en 1948 que Cheikh Anta Diop a produit un texte sur ce concept, «ce n’est pas bien», martèle l’ancien ministre.
Il a également critiqué les intellectuels sénégalais et africains d’aujourd’hui qui, parlant de la Renaissance africaine, disent que le concept de Renaissance africaine revient à Thabo Mbéki. «Il ne lui appartient pas et il ne l’a pas réclamé», précise-t-il. Et d’enchaîner que la Renaissance africaine est un concept «tellement sérieux qu’il ne faudrait pas aussi tout ramener à une statue ou un monument». Pour lui, «vu la façon dont le débat est parti, et les aspects négatifs qui l’entourent, on risque de noyer un concept central pour la survie des peuples africains».
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