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IDRISSA DIOP, MUSICIEN SÉNÉGALAIS: « Il faut se faire respecter par l’autre »

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IDRISSA DIOP, MUSICIEN SÉNÉGALAIS: « Il faut se faire respecter par l’autre »

Idrissa Diop, le compagnon de Seydina Issa Wade, de feu Mbaye Fall au sein du mythique Sahel-Orchestra des années 1970 ne manque pas de sens critique. A Dakar depuis quelques jours pour « voir les amis et les parents » et pour également égayer les mélomanes qui se donnent rendez-vous au Just4you depuis son arrivée, il évoque ici, son souci de voir ses « compatriotes renvoyer une bonne image en Europe ». Il se faut se faire respecter, dira-t-il. L’homme qui dans cet entretien jette un regard sur la musique sénégalaise, révèle également son calendrier. Il s’apprête à sortir un nouvel Album, mais pour l’heure prépare ardemment Bercy et Montreuil où avec Carlos Santana il veut donner joie à ses fans dans de grands concerts. Avec trois de ces musiciens d’un groupe de 11 personnes, excepté le staff technique, il offre aujourd’hui son dernier concert aux mélomanes dakarois.

Vous êtes à Dakar depuis quelques jours où vous produisez au JustUyou. Pourquoi ce cadre ?

Le « Just4you » m’offre le cadre simplement pour ma musique. C’est le cas du « Peinard » du jeune Kisito que j’aime beaucoup. Des gens comme ça m’inspirent. Ils sont entreprenants et savent ce besoin d’inter-connection qui habite les musiciens africains qui vivent hors du continent. Parce que peut-être, leur expérience à l’étranger où ils ont vécu leur permet de comprendre nos soucis dans ce domaine. Au mois de décembre quand je reviendrais je jouerais au Penard de Kisito. Pour cette fois, je joue seulement au Just4you.

Prévoyez-vous des tournées africaines ?

Oui. Je suis en pourparler avec les centres culturels français en Afrique. Je ferais probablement quelques pays africains dans ce cadre. Mais jusqu’ici, ce n’est qu’à l’état de projet.

Et en Europe ?

Là, c’est parti hein ! Je fais Paris-Bercy avec Carlos Santana le 15 mai prochain. Il n’y a plus de place. Nous avons déjà vendu 32 milles billets pour une salle qui en contient d’ordinaire 30 milles. Depuis quatre ans, nous faisons chaque année Bercy Carlos et moi. Après le 15 mai, je fais un plateau les 9, 10 et 11 juillet prochains. Un festival à Montreuil en Suisse où j’invite Ismaël Lô, Baba Maal, les Frères Touré-Kunda , Mory Kanté, Angélique Kidjo, le Choras Jazz trio, le ballet de Babacar à Paris. Un plateau que je monte, bien entendu, avec Carlos Santana. Ça s’appelle : « Drum et love in Africa ». On a envie que le cœur de l’Afrique batte très fort à ce moment-là en Suisse.

Idy boy, est-il simplement des thèmes et/ou une voix ?

Ce sont les deux fois, je crois. Ma Sané de Waflash disait récemment dans une émission radiophonique répondant à la question de l’animateur sur ses fans, me citant, disait qu’elle aimait ma musique par rapport à mes textes et ce que je dégageais, ce que j’avais envie de transmettre aux générations cadettes. J’en avais été fort ému en l’écoutant. C’est un honneur pour moi. Donc, ce sont les deux. Il y a les textes, mais il y a également une grande réflexion au niveau de la musicalité.

Quel regard jette Idrissa sur la musique sénégalaise ?

La musique sénégalaise, notamment le mbalax est magnifique. C’est simplement, il ne faut pas que ce soit un phénomène de mimétisme accentué. Il ne faut pas que ce soit quelque chose que tout le monde fait. Je disais à mon ami Blain en écoutant les radios, qu’on avait l’impression que tout le monde se ressemblait dans ce domaine. Maintenant, je ne critique pas, je constate simplement le fait. Il faut donc s’atteler à ne pas surcharger cette musique qui a trouvé ses lettres de noblesse avec Youssou Ndour, Thionne Seck et les autres. Il s’agit par conséquent de mûrir la réflexion à ce niveau.

Cependant, cette musique semble éprouver quelques difficultés à percer sur la scène internationale. Qu’apportons-nous aux autres ?

Si on veut se faire respecter, il faut s’en donner les moyens. Il faut transmettre à l’autre une image qui ne vous dévalorise point. Je ne peux pas concevoir que mes compatriotes jouent dans des salles en France comme LCs à Saint Denis, je ne sais plus. Qui sont de simples hangars. Il y a d’autres salles comme la Cigale, le Bataclan, Bercy etc.
Certes, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin dans la réflexion. Comment peut-on comprendre que nos propres « kandias (ngombo), guedj, yet, kethiakh » etc., des produits du cru que ce soient les Chinois qui nous les vendent en France ? Pourquoi avons-nous laissé faire ? Il y va de la musique et des autres secteurs de la vie. Il nous faut nous faire respecter simplement et faire respecter nos produits par l’autre. Ce n’est que comme ça que nous aurons notre place dans le concert mondial et que notre musique fécondée également par les apports extérieurs féconde à son tour celle des autres.

 



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