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INSTITUT FRANÇAIS DE DAKAR : Iso Lô, Omar Pène et Rokia Traoré pour fêter les 50 ans

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INSTITUT FRANÇAIS DE DAKAR : Iso Lô, Omar Pène et Rokia Traoré pour fêter les 50 ans

On peut considérer la célébration du cinquantenaire de l’Institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar (novembre - décembre) comme son baptême de feu. En prenant récemment la direction de l’ex-CCF, Alban Corbier-Labasse, 40 ans, dont la moitié passée dans l’Action culturelle française, au Brésil, dans l’hexagone, au Mexique et à la Réunion, compte sur son expérience dans le réseau de création contemporaine africaine pour perpétuer la mission d’échanges culturelles entre son pays et le Sénégal

-  L’Institut Français Léopold Sédar Senghor de Dakar célèbre en 2009 son cinquantenaire. Quelle signification donnez-vous à cet événement ?

Alban Corbier-Labasse : « Pour moi, c’est un galop d’essai, un baptême du feu, on peut dire. Puisque je suis là que depuis un moment. C’est une très belle manière d’arriver et de voir comment fonctionne l’Institut. Après, pour l’équipe de l’Institut, c’est quelque chose de beaucoup plus important. Pour certains, parce qu’il y en a qui sont là depuis plus de trente ans. Donc, ils ont une histoire très attachée à celle de l’Institut. C’est comme leur famille. La célébration des cinquante ans c’est important pour l’Institut, pour une grande partie de l’équipe. Donc, j’espère que ce sera une réussite et que le public sera présent aux nombreuses manifestations que nous avons prévues. Puisque, si ma mémoire est bonne, nous avons plus de cinquante manifestations prévues sur deux mois auxquelles doit s’ajouter également plus de cinquante projections de films de cinéma. Donc, cela fait, si on additionne, plus de cent moments où l’on peut se retrouver ici à l’Institut. Donc autant d’occasions pour le public de venir pour célébrer avec nous cet anniversaire ».

-   Peut-on connaître les moments forts de ces manifestations...

« De résumer, c’est difficile. Il y a quelques moments très forts, je dirais. A commencer par l’inauguration de l’exposition d’Amadou Sow, à la Galerie Manège (4 novembre-5 décembre). Un peintre sénégalais qui revient à travers cette grande exposition à Dakar. Il y aura également pendant deux mois, la projection de plus de trente-six films sénégalais ici à l’Institut. Parmi lesquels « Bak’s », du doyen Momar Thiam. Il y aura aussi une soirée de gala parrainée par Ismaël Lô, le 10 décembre. Ça va être un moment fort. Je suis pressé également de voir le grand concert que nous organisons à l’Ucad, le 17 décembre, avec un invité de Paris, qui s’appelle Féfé. Un membre de Saïan Supa Crew, un groupe de rap, qui, je crois, est assez connu ici à Dakar. Mais aussi avec Omar Pène et d’autres artistes. Donc, ça sera également un grand moment. Je peux aussi parler de l’Opéra du Sahel qui sera présent pour deux soirées au Théâtre Sorano. Voilà, je ne cite pas tout le monde... Il y aura aussi la grande Rokia Traoré qui vient se produire pour deux soirées à l’Institut. Ce sera sûrement un autre temps fort de ces cinquante ans. Et puis il y aura un événement un peu original qui va s’appeler les 24 heures de l’Institut. Pendant vingt quatre heures, on fera portes ouvertes non stop. On commence par un concert des découvertes de l’année, suivi d’un défilé de mode. Il y aura des animations de jeunesse, des projections pour les enfants au cinéma. Et le lendemain, samedi, on termine ces 24 heures par un concert. Ce sera la première fois qu’on fait ce genre de manifestation.

-   En cinquante ans d’existence, y a-t-il des dates, des noms qui marquent la vie de l’Institut français de Dakar ?

« Alors là, sur les cinquante ans de l’Institut, effectivement comme vous le dites bien, c’est à moi le mieux placé pour en parler. Mais, justement, à cet effet, nous avons prévu, dans le programme de novembre-décembre, un petit dépliant qui reprend quelques unes des dates importantes avec photos à l’appui où l’on voit notamment le Président Senghor visiter l’Institut. Moi, je retiens une date importante, c’est la fusion du CCF, souvent on l’appelle encore comme ça, depuis 2004 c’est devenu l’institut français Léopold Sédar Senghor et de l’Alliance franco-sénégalaise. Aujourd’hui, nous avons à la Rue Parchappe la direction des cours, mais ça fait partie de l’Institut. Une autre date, le 1er février 1980, quand le Président Senghor a inauguré l’exposition d’André Masson, à la Galerie 39. C’était la galerie d’art de l’Institut qui est remplacée maintenant par la Galerie Manège, derrière l’ambassade. On retient également la date de Mars 1984, avec le 1er Concours Découvertes RFI au CCF de Dakar, où Ismaël Lô est primé. On a aussi fait un focus sur une grande dame de l’Institut qui est Henriette Bathily. Pendant vingt ans, de 1964 à 1984, elle a été une des personnalités de l’Institut. Je crois que c’est un des noms à citer. Evidemment, il y a en d’autres, mais c’est celui là qu’on a décidé de citer pour fêter ces cinquante ans.

-   Cinquante ans dans l’existence d’une institution, c’est certainement un tournant. Avec la nouvelle direction, peut-on s’attendre à des changements concernant la vie de l’Institut français de Dakar...

« Non, je ne crois pas à priori. Les directeurs passent, l’institution demeure avec une mission qui est toujours la même, comme le dit le sous -titre de notre agenda « Partageons nos cultures ». Voilà, la mission globale reste là même, à savoir les échanges culturels entre la France et le Sénégal. Le rôle d’un directeur, c’est d’être un peu le chef d’orchestre de tous les talents qui s’expriment à l’Institut. Que ça soit au Pôle artistique, culturel, à la Galerie Manège, que soit à la Médiathèque, à la direction des cours, à la Communication, etc. Mon rôle est de travailler à ces échanges artistiques entre la France et le Sénégal...

-   Chaque deux mois, la direction de l’Institut publie un agenda, peut-on savoir comment on fait la programmation des activités ?

« La programmation, c’est toujours un équilibre, un compromis. On ne fait jamais une programmation idéale. On fait toujours des compromis qui sont le fruit de négociations entre tous les acteurs de la culture. On rencontre des opérateurs culturels d’ici qui nous font des propositions. Il y a aussi des opérateurs culturels et artistes en France qui nous font des propositions. Et puis on fait un équilibre entre les propositions qui nous viennent d’ailleurs et celles d’ici. Entre ce qui nous paraît intéressant dans le cadre de notre mission de montrer la création contemporaine aujourd’hui, qu’elle soit d’ici, française ou européenne. Donc, c’est un équilibre. Et puis, il y a un équilibre qu’il ne faut jamais oublier, c’est l’équilibre budgétaire. C’est peut-être le plus difficile à réaliser. Parfois, on aimerait faire venir un artiste, mais on ne le fait. C’est parce que le budget ne le permet pas. Donc, nous travaillons toujours sans cesse à trouver un équilibre, un compromis entre plusieurs éléments. Notre souhait, au côté artistique, les propositions que nous recevons, les artistes que nous sollicitons et qui ont envie de venir, et puis effectivement, notre capacité financière à les accueillir. »

-   Vous parlez d’équilibre pour la programmation. Justement, y a t-il un équilibre entre la musique, le théâtre, la danse, les arts plastiques dans votre agenda de tous les mois...

« C’est une bonne question. En ce qui concerne les arts plastiques, l’équilibre se fait tout seul. Parce que nous avons la Galerie Manège qui est un point fort de notre programmation. Donc, il y a des expositions toute l’année là-bas. Et puis, là, nous devons travailler pour équilibrer les disciplines artistiques, au niveau spectacles vivants. C’est-à-dire ceux qui se déroulent sur le Théâtre de Verdure. Aujourd’hui, on fait beaucoup de musique actuelle, ce qu’on appelle les musiques du monde. Mais, on manque peut-être de diversité dans l’autre. Donc, on va essayer de travailler à l’avenir dans le théâtre, le conte, la marionnette, le cirque. Voire des musiques qu’on n’a pas l’habitude de voir ici, comme la musique classique. Voilà, on va essayer de faire un programme un peu plus diversifié.

-   En parlant de théâtre, on remarque peu de pièces sénégalaises dans vos programmes, excepté le duo féminin des Cruellas...

« Ecoutez, là, nous sommes à l’écoute du tissu artistique de Dakar. Très clairement, tous les artistes qui m’ont demandé un rendez-vous jusqu’à ce jour, ils ont eu le rendez-vous. Donc, je suis vraiment à l’écoute. Les deux responsables du Pôle culturel, Amadou Sène et Moustapha Samb sont également à l’écoute des artistes. On reçoit les compagnies professionnelles qui ont des projets professionnels, il n’y a aucun problème. Et à ce jour, j’ai plus reçu de propositions de musiciens et de plasticiens que de compagnies de théâtre. Est-ce à dire qu’il y a plus, il y en a moins, je l’ignore encore. Car, je viens d’arriver. Moi, je ne peux pas me substituer aux initiatives et moyens des artistes. S’il y a de belles propositions de théâtre professionnel, on les accueillera avec plaisir à l’Institut ».

-  Comme vous le dites tantôt, vous venez d’arriver à la tête de la direction de l’Institut, comment appréciez-vous les spectacles que l’on vous a proposés jusque là...

« Evidement, jusque là, on a eu que des propositions de grandes exigences artistiques. La qualité professionnelle existe sans aucun doute. Après une fois, il faut agir sur la diversité, la diversification des propositions. Et puis, il y a un beau public à l’Institut. C’est quelque chose à respecter. C’est un des meilleurs accueils possibles pour les artistes en Afrique de l’ouest. Donc, je suis fier de m’occuper de celui là ».



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