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Le Sénégal célèbre la Renaissance africaine

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Le Sénégal célèbre la Renaissance africaine

Le président Wade a fait ériger à Dakar une sculpture monumentale qui suscite beaucoup d’irritation

Impossible, désormais, de rater le colosse de cuivre à trois personnages qui barre le ciel dakarois. Situé sur l’une des deux collines surplombant l’Ouest de la capitale sénégalaise, cette sculpture monumentale d’une cinquantaine de mètres, érigée par des ouvriers nord-coréens, représente un couple et son enfant faisant face à l’océan Atlantique.

Le monument de la Renaissance africaine sera inauguré le 3 avril par le président Wade
(SEYLLOU/AFP)

Ce monument dit de la Renaissance africaine, dont l’ancien président du Nigeria Obasanjo, alors président en exercice de l’Union africaine, posa la première pierre le 15 avril 2002, a pour ambition de s’intégrer dans la galaxie des « grands monuments du monde ». À l’instar de la tour Eiffel, la Statue de la Liberté, ou le Christ Rédempteur de Rio, le socle se visitera.
Une dépense considérée inutile

« Il n’y a rien d’africain dans cette statue, ni dans la conception, ni dans les matériaux. C’est scandaleux d’ériger un tel monument alors qu’il y a des enfants qui ne peuvent toujours pas aller à l’école faute de salles de classes disponibles, à la suite des dégâts causés par les dernières inondations », s’insurge un riverain anonyme.

Contesté pour son style, son coût estimé à 16 milliards de francs CFA (25 millions d’euros), son mode de financement par la vente de terrains appartenant à l’État sénégalais, et ce qu’il représente du point de vue politique, ce grand projet d’Abdoulaye Wade doit être inauguré le 3 avril, un jour avant la célébration par le Sénégal du cinquantenaire de son indépendance.

Contesté par les imams qui l’accusaient d’idolâtrie et lui reprochaient sa « folie des grandeurs », le turbulent président sénégalais, âgé de 83 ans, fervent croyant mouride, du nom de l’une des confréries musulmanes existant au Sénégal, avait répliqué, en décembre 2009, en comparant son monument au Christ dans les églises. « Or, le Christ n’est pas Dieu », avait-il ajouté, provoquant l’ire des catholiques sénégalais et les réprimandes du cardinal Théodore-Adrien Sarr.

L’archevêché avait ensuite déclaré « accepter les excuses du président Wade » même si, invité pour l’inauguration, il a poliment décliné.
Mélange politico-religieux

Choqué en tant que catholique, l’architecte Pierre Goudiaby Atepa a dû se réfugier au Tchad sous la protection du président Déby, « pour échapper à la colère d’Abdoulaye Wade après que je lui ai dit qu’il ferait mieux de renoncer au pouvoir s’il continuait à blasphémer », confie-t-il à La Croix.

Architecte conseil du président depuis son arrivée au pouvoir en 2000, ce Casamançais d’origine explique : « Abdoulaye Wade voulait une statue géante pour symboliser à la fois les différentes souffrances que l’histoire a imposées aux peuples noirs et les défis que l’Afrique d’aujourd’hui et sa diaspora doivent relever en s’intégrant et en regardant résolument vers l’avenir. »

Ce mélange de religion et de politique est dangereux car elle peut, à tout moment, embraser le communautarisme que les présidents Senghor, par la construction de la nation, et Diouf, par celle de l’État, avaient contribué à gommer.
Un lent processus de démocratisation

« Le Sénégal a toujours été présenté comme une vitrine, un modèle de démocratie digne d’exportation comparé à d’autres pays du continent. Mais ce constat ne doit pas nous empêcher de voir que le jeu politique sénégalais a été marqué à plusieurs reprises par des actes de violence qui ont pu hypothéquer le cours normal du processus démocratique », selon l’écrivain Marcel Mendy.

Pour l’homme d’affaires et éditorialiste Yoro Dia, la présidence d’Abdoulaye Wade marque la fin d’une ère, celle de la colonisation. Et l’annonce que le président s’apprête à faire en ce qui concerne la renégociation des accords de défense, et le départ des troupes françaises de Dakar n’y changera rien. L’après-Wade, selon lui, ouvre donc au Sénégal tous les possibles. « Jusqu’à présent, tous les changements ont été légaux, mais nous n’avons pas encore vraiment connu l’état de droit qui peut, seul, venir d’un consensus des populations », ajoute-t-il. 

www.la-croix.com 



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