La position du président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, apparaissait très fragilisée, hier matin, après qu’il a été en partie lâché par les représentants des pays qui siègent au conseil d’administration de cette institution. Celui-ci est composé de 24 membres dont les cinq principaux actionnaires (l’Allemagne, les Etats-Unis, la France, le Japon et le Royaume-Uni).
Réuni, à Washington, dans la soirée de jeudi à vendredi, le conseil a indiqué qu’il n’avait pas été informé par M. Wolfowitz - contrairement à ce que ce dernier avait affirmé - de l’augmentation de salaire accordée à sa compagne, Shaha Riza.
Les administrateurs ont indiqué, dans un communiqué, que «les termes et conditions de l’accord n’avaient été ni commentés, ni examinés ou approuvés par le comité d’éthique, son président ou le conseil d’administration». Ils ont aussi ajouté que «le conseil d’éthique, y compris son président, n’avait pas pris part aux discussions avec la salariée concernée», à savoir Mme Riza.
Ex-responsable de la communication de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, elle avait été détachée de cette institution en septembre 2005 pour rejoindre le département d’Etat, six mois après l’arrivée à la présidence de M. Wolfowitz.
Ce dernier avait, après son accession à la tête de la Banque, informé le conseil d’administration de la relation qu’il entretenait avec elle. Le conseil avait, alors, recommandé qu’elle soit détachée dans une autre administration pendant la durée du mandat de M. Wolfowitz.
Le conseil d’administration a souligné, hier matin, que cette recommandation n’était «qu’informelle».
Mme Riza aurait reçu, selon des documents internes de la Banque mondiale transmis à la presse, plus de 60 000 dollars d’augmentation de salaire portant ses émoluments à quelque 200 000 dollars par an. Confirmant que M. Wolfowitz avait agi seul, le conseil d’administration a indiqué que ce dernier avait «envoyé au vice-président chargé des ressources humaines une note lui donnant l’ordre de trouver un accord avec la salariée en en spécifiant en détail les termes et conditions».
Le conseil a précisé que, compte tenu de ces informations, il «agira rapidement pour déterminer les mesures à prendre». A cet égard, «il prendra en considération toutes les implications pour la Banque en matière de bonne gestion».
Jeudi, M. Wolfowitz avait tenté de se défendre : «J’ai commis une erreur, je m’en excuse. J’assume l’entière responsabilité de ces faits. Je n’ai pas tenté de dissimuler mes actes ou d’en faire porter par quelqu’un d’autre la responsabilité.»
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