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Côte d’Ivoire: [ Interview ] Mlle S. X. (lesbienne) - ’’ L’amour entre femmes ne se raconte pas ’’

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Côte d’Ivoire: [ Interview ] Mlle S. X. (lesbienne) - ’’ L’amour entre femmes ne se raconte pas ’’

Très détendue, presque provocatrice, Mlle S est une jeune fille qui ne cache plus sa préférence pour les femmes après avoir eu deux enfants d'aventures qui ont tourné court. En attendant de convoler prochainement en justes noces avec un homme qui accepte son statut, elle trouve son plaisir avec les femmes. Contraste !

Comment êtes-vous devenue homosexuelle alors que vous avez 2 enfants ?

Je vivais avec un européen. Parallèlement, j'avais un petit gars que j'entretenais. Par la suite je me suis retrouvée enceinte et je savais que l'européen n'était pas le père, car il était impuissant. J'avais déjà des problèmes avec sa famille qui ne voulait pas qu'il se marie à une Ivoirienne. J'ai alors décidé de faire partir mon petit copain en Europe avec pour objectif de le rejoindre plus tard. Mais après son départ, mon mari s'est rendu compte de beaucoup de choses. Nous nous sommes séparés. Mais, lorsque j'ai accouché, mon petit copain m'a demandé au téléphone le teint de mon enfant. Franchement cela m'a choqué. Je peux dire que ce sont ces expériences malheureuses avec les hommes qui m'ont poussée vers les femmes. Sinon, je peux dire que j'étais homosexuelle mais je le pratiquais de manière occasionnelle, juste pour m'amuser et pendant que j'étais en ménage avec mon homme. Le déclic est venu après.

Et les premiers contacts homosexuels ?

Je ne sais pas comment ça véritablement débuté mais je sais que c'est à l'internat que j'ai eu mes premiers flirts homosexuels avec les petits attouchements entre filles. Je préfère ne pas citer le nom de l'école, ce qui est sûr c'est un établissement réputé en Côte d'Ivoire.

Est-ce à dire que les filles qui sont à l'internat sont beaucoup plus exposées à l'homosexualité que les autres?

Elles sont beaucoup plus exposées, surtout dans les internats où on ne sort qu'une fois par mois. Pour une fille qui a déjà connu un homme, la tentation est beaucoup plus grande.

Lorsque vous avez découvert que votre homme était impuissant, pourquoi ne l'avez-vous pas quitté tout de suite ?

Il y avait le matériel. Je me sentais bien avec lui, c'était quelqu'un de très compréhensif.

-Les hommes c'était donc pour des questions matérielles ?

Ma première fille, c'est par amour que je l'ai eue. J'aimais bien son père. C'est pour cela que nous avons eu deux enfants. J'ai deux enfants, la première a 12 ans et le dernier aura cinq ans en septembre.

-Quel est le regard de votre entourage quant à votre homosexualité ?

Franchement moi ça me dit peu ce que les gens peuvent penser. Tant que je tire mon plaisir, ce que les gens pensent ne me regarde pas. Mais il y a des gens qui sont réticents. Même dans le quartier où je suis venue habiter j'ai eu plein de problèmes et puis après il y a des gens qui ont été plus compréhensifs, qui m'ont approchée pour mieux me connaître.

-Est-ce si difficile d'assumer son homosexualité?

En tout cas pour moi ça n'a pas été difficile d'assumer parce que de nature je suis franche et je fais ce qui me passe par la tête. Je me suis toujours dis que ma liberté commence là où commence celle des autres. Et c'est pareil pour les autres, leur liberté s'arrête là où commence la mienne. Chaque fois que je rencontre une fille je lui demande d'assumer comme moi. Si elle pense qu'elle peut assumer ma compagnie, il n'y a pas de problème. Mes parents sont intellectuels. Ma mère a vécu longtemps en Europe donc elle connaît un peu le milieu. Quand ils ont su, ils m'ont demandé si c'était vrai. Je leur dis oui. Ils m'ont alors répondu de me cacher parce qu'ici ce n'est pas encore dans nos moeurs. C'est ma mère qui a fait beaucoup de difficultés au début, qui a mis la Bible devant.

-Quel genre de problèmes avez-vous connus ?

Des provocations. Quand je passe, les gens m'interpellaient en disant «lélé-là».

-Il y a d'autres quand même qui ont des difficultés. Est-ce que tu en connais ?

Oui il y en a beaucoup. Il y a beaucoup de filles que j'ai hébergées qui ont été rejetées par leurs parents. Il y a des filles même qui ne veulent pas que leurs parents sachent, qui ne veulent même pas que dans leur quartier on sache qu'elles sont comme ça. Elles ont été rejetées par leurs parents. Il y a aussi des filles qui s'assument librement.

-Vous détestez les hommes ?

Je ne les déteste pas mais je ne suis pas prête en ce moment à avoir une relation avec un homme. Je suis bonne amie avec des hommes, mes meilleurs amis sont même des hommes.

-Mais s'ils vous draguaient, accepteriez-vous ?

Franchement non.

-Ça ne vous intéresse pas ?

Pour le moment ça ne m'intéresse pas. Mais figurez-vous que malgré tout je me marie le mois prochain avec un homme. C'est curieux mais c'est cela.

-Comment l'avez-vous rencontré ?

Je l'ai rencontré par le biais du net et puis c'est quelqu'un qui aime bien les lesbiennes, qui connaît le milieu. Donc au fil de nos chats il a décidé de m'épouser. Je lui ai dit que ça allait mettre du temps avant qu'on ne couche ensemble, il m'a répondu que ça ne le dérangeait pas et que je pouvais prendre le temps que je voulais.

-Quand vous êtes-vous rencontrés ?

Ça va faire bientôt un an.

-Et vous n'avez jamais eu de rapports ? Comment arrive-t-il à gérer tout cela?

Il n'est même pas à Abidjan. Il vient des fois et il repart. En fait c'est un Européen. C'est avec eux que je m'entends le mieux parce que ce sont eux qui peuvent accepter cela.

-Mais à quoi ça tient, votre relation à partir du moment où il n'y a pas de sexe ?

Les relations ne sont pas seulement basées sur le sexe. C'est vrai que le sexe a une part importante mais toute relation n'est pas basée sur le sexe.

-Mais en général pour les africains, le sexe joue beaucoup

Chez les Africains quand il n'y a pas de sexe, il n'y a pas d'amour alors que chez les Blancs ce n'est pas le cas.

-Quand vous faites l'amour avec une fille, comment vous sentez-vous ?

Franchement je me sens à l'aise.

-Quelle est la différence quand vous le faites avec un homme ?

La sensualité de la femme. Et puis qui connaît mieux le corps de la femme si ce n'est la femme elle-même ?

-Mais il y quelque chose qui manque quand même ?

Non c'est une question de fixation. Je me suis déjà mise dans la tête que je me passe des hommes, donc c'est un blocage que j'ai au niveau de la tête. Le jour où j'arriverai à me débloquer, il y aura peut-être un manque et peut-être que je pourrai à nouveau aller avec les hommes. Mais en ce moment j'ai déjà ancré ça dans ma tête et je ne sens pas ce manque-là.

-On sait que dans votre milieu la jalousie règne beaucoup. Comment arrivez-vous à canaliser vos partenaires ?

Je suis tellement maternelle de nature que je sais prendre les gens. C'est vrai qu'il y a beaucoup de scènes de jalousie mais quand je rencontre une fille, avant qu'on ne commence je lui dis mes principes. Si ça ne l'arrange pas, elle s'en va. C'est ce qui fait que j'arrive toujours à canaliser celles avec lesquelles je sors.

-Quel rôle jouez-vous ? Vous êtes femme ou homme ?

Je suis femme.

-Entre deux femmes, il y a une qui est femme et l'autre homme, comment ça se passe dans la pratique ?

Ça je ne sais pas comment vous l'expliquer. C'est comme toute relation. Il y a toujours quelqu'un qui mène les débats. En tout cas, ça se passe dans la tête. C'est comme un couple normal et on fait les choses dans la normalité.

-Garçon ou femme, comment ça se décide ?

Il y a des filles qui adoptent un style masculin et il y a d'autres qui n'acceptent pas qu'on les montre du doigt, qui sont féminines.

-Est-ce pour autant qu'elles sont plus faciles ?

Non, il arrive parfois qu'elles dirigent les débats. Il y a des filles qui adoptent le style masculin mais qui ne sont pas homosexuelles. Il y en a aussi qui adoptent le style masculin et qui sont des femmes lorsqu'elles sont homosexuelles.

-Comment détectez-vous vos cibles pour les draguer ?

Je ne sais pas pour les autres mais moi quand je vois une fille, il y a toujours quelque chose qui fait que je sais qu'elle est homosexuelle. Il y a une chose que j'ai remarqué chez les homosexuelles, c'est que quand elles sont assises, elles ont tendance à se laper la lèvre. Ça c'est par exemple un signe, c'est un tic.

-Mis à part ce signe, est-ce qu'il y en a un autre qui permet de reconnaître une homosexuelle ?

Par exemple, il y a le style.

-Dans le temps il y avait les chaines aux pieds

Oui mais les gens ont fini par remarquer. Maintenant on se connaît entre nous. Quand je vois une fille, on n'a pas besoin de me dire qu'elle est lesbienne, je le sais.

-Supposons qu'une fille n'est pas lesbienne et qu'elle vous intéresse. Comment faites-vous ?

De la manière la plus simple. On essaie d'établir le contact, de le garder et au fur et à mesure, on demande d'abord l'avis de la personne, on parle du sujet. Je peux par exemple lui demander ce qu'elle pense des relations homosexuelles et par rapport à sa réponse, je sais comment mener ma bataille.

-La bataille ça signifie quoi ?

Si elle m'intéresse vraiment je ne lâche pas prise jusqu'à atteindre mon objectif.

-Mais comment faites-vous pour la séduire ?

Comment je fais ? Mais je ne suis pas vilaine.

-Un homme l'invite, a des mots d'amour, il va passer la voir

Mais c'est pareil. Tu es là dans ses moments difficiles, tu es toujours là pour la soutenir. Disons que tu la harcèles un peu. Toujours les coups de fils, tu lui demandes si elle n'a pas besoin de quelque chose, tu l'invites à sortir.

-Mais quand vous sortez, et-ce que vous allez dans des coins ciblés ?

Oui on va dans des coins ciblés mais aussi dans n'importe quel coin.

-Mais est-ce qu'il y a des coins de rencontre de manière générale ?

Si, il y en a beaucoup. A Yopougon, Adjamé, aux II-Plateaux, dans presque tous les quartiers d'Abidjan.

-C'est grand Yopougon. Quels sont les endroits ? S'il y a une fille qui veut venir avec vous pour découvrir comment est-ce qu'elle fera ?

En fait, elle ne peut même pas se lever seule pour y aller. Il faut qu'elle soit accompagnée par quelqu'un qui connaît le milieu. C'est tout.

-C'est donc difficile d'intégrer le milieu ?

Non ce n'est pas difficile. Je peux même lui indiquer le lieu et lui dire tiens va dans tel lieu, c'est un bar.

-Quand la personne vient pour la première fois, est-ce que vous la préparez psychologiquement ?

Mais oui, il faut préparer la personne psychologiquement. C'est quelque chose d'un peu difficile à assumer. Ou elle le veut ou elle ne le veut pas. On ne force pas les choses.

-Quand vous voyez une personne que vous draguez avec un homme, est-ce que ça ne vous choque pas ?

Non ça dépend! Si c'est une fille qui ne l'a jamais fait, ça ne choque pas. C'est normal elle ne connaît pas. Mais une fois qu'elle le fait, elle sait.

-Et si c'est une fille qui a flirté avec un homme, quelle est la sanction qui l'attend ?

Ça dépend de la relation qu'elle vit avec sa copine parce qu'il y des couples qui acceptent des relations avec un homme, et il y a certains qui ne l'acceptent pas. Ça dépend de chacun.

-Est-ce qu'il n'arrive pas souvent que la jalousie pousse à la violence ?

Il y a beaucoup de violence dans le milieu homosexuel.

-Jusqu'où peut aller cette violence ?

Jusqu'aux mains. On y assiste tout le temps. Surtout les filles qui ont l'allure masculine, elles sont très très violentes parce qu'elles ont l'apanage du féminin et du masculin. Elles ont tendance à se prendre pour des hommes et ne tardent pas à lever la main.

-Mais pourquoi ? Est-ce parce que vous avez peur que les autres repartent vers les hétéros ?

Quand tu es avec ta copine et qu'il y a une fille qui la drague, tu peux la perdre. Mais avec un homme tu n'as rien à craindre. Puisqu'il y a des femmes qui ont quitté leurs maris pour des femmes. Comme de l'autre côté il y a des femmes qui ont quitté leur copine pour des hommes. Il y a beaucoup de violence.

-Vous fuyez l'infidélité masculine, est-ce que ça veut dire que l'infidélité est plus développée dans le milieu ?

En tout cas c'est devenu trop développé. Il y a une véritable concurrence entre par exemple les femmes mariées, les jeunes filles. Les filles de maintenant, elles ont tendance à le faire pour de l'argent, ce qui fait qu'elles sont éparpillées.

-L'amour de l'argent. Ça veut dire qu'il y a beaucoup d'argent dans le milieu ?

Il y a de l'argent. Ça dépend de sur qui on tombe. Si moi par exemple je tombe sur une dame qui est aisée et qu'elle m'aime bien elle peut me mettre à l'aise.

-Il y a des idées reçues selon lesquelles des femmes de personnalités entretiennent des filles.

Effectivement ça existe. J'ai une amie qui se fait entretenir par une femme qui est très connue dans le milieu artistique. Elle lui a pris une maison qu'elle paye à 150.000 Fcfa. Elle lui paie des vêtements en France tous les mois. C'est une de mes petites, je l'appelle mon fils. Elle change de téléphone portable toutes les 2 semaines. En tout cas elle vit dans le luxe absolu. Elle ne pouvait pas s'entendre comme ça avec un homme. Franchement. C'est ce qui fait que beaucoup de filles sont amenées à être lesbiennes. Parce que la femme donne plus d'argent que l'homme quand elle aime. Elle est prête à tout pour garder la personne avec laquelle elle sort. C'est pareil dans le milieu des hommes et dans le milieu artistique. Il y en a qui se sont retrouvées avec des voitures, des maisons.

-Est-ce que cette dame du milieu artistique dont vous parlez a du succès?

Elle est très connue. Ce n'est pas une chanteuse mais elle est très connue dans le milieu. Elle est beaucoup connue.

-Que fait-elle, de la production ?

Je préfère ne pas en parler

-Cette facilité d'avoir de l'argent, est-ce que finalement ça ne va pas nuire à votre image ? Est-ce que ça ne va pas freiner l'amour dans le milieu?

En tout cas ça freine. Parce que franchement il y a beaucoup de filles qui ont tendance à le faire pour de l'argent. Par exemple des filles de Marcory sont connues dans le milieu pour être des filles qui aiment l'argent. Même quand tu viens par amour là-bas, elles te demandent si tu as de l'argent.

-Donc selon les quartiers il y a des spécificités comme cela ? Et Cocody?

A Cocody par exemple ce sont les filles aisées, les filles à papa, ce sont elles que tout le monde guette. A Yopougon ce sont les filles à scandales qui ne se gênent pas pour afficher leur homosexualité. Il y a Yopougon, Port-Bouët et Vridi. Je fais partie d'une association

-D'où est venue l'idée de cette association ? Comment fonctionne-t-elle ? Est-ce qu'on peut connaître son nom ?

Elle a été fondé par un monsieur qui est lui-même homosexuel. Je ne pourrai pas vous dire son nom parce que je ne lui ai pas demandé la permission. C'est pour cela que je n'ai pas voulu citer l'association. En fait elle combat le sida en milieu homosexuel, mais aide aussi les homosexuels en difficulté, qui sont malades, qui ont des problèmes d'homophobie. Elle mène même des actions en justice.

-Revenons à l'association. Combien de membres compte-t-elle ?

Je ne sais pas trop mais je crois qu'il y a en autour de 500 à 1000.

-Rien que des femmes ou des hommes ?

Il y a plus d'hommes que de femmes en tout cas. Les hommes n'ont pas de problèmes à déclarer leur homosexualité.

-Et pourquoi ? Vous vivez pratiquement dans la même société.

Un homme qui est homosexuel, une fois qu'on le voit, surtout quand il joue le rôle de femme, on le sait automatiquement. Et ça passe. On se rend compte d'une chose, c'est que les gens sont tolérants maintenant. Il y a 10 ans ce n'était pas facile d'assumer son homosexualité.

-A quoi voyez-vous qu'il y a beaucoup plus de tolérance ?

Un fois je me suis amusée en prenant 5 heures à l'internet. Moi même j'ai fait mes statistiques. Sur 10 hommes, il y a en 7 qui acceptent que leurs femmes soient homosexuelles parce qu'ils préfèrent qu'elles les trompent avec une femme plutôt qu'avec un homme. Il y a 1 qui n'a pas donné d'avis, il y en a qui ne sont ni pour ni contre et il y en a qui sont carrément contre. En tout cas les gens sont plus tolérants maintenant, surtout les hommes.

-Concernant l'association, comment ça fonctionne ? Est-ce qu'il y a des réunions ?

Oui il y a des réunions. Il y a eu l'installation d'une section samedi à Grand-Bassam.

-Vous l'avez fait en cachette alors parce que le ministère de l'Intérieur n'a pas accepté de vous délivrer l'autorisation.

Si ! Il y a un récépissé qui a été délivré puisque c'est une association qui lutte contre le sida.

-Donc vous avez utilisé la couverture de la lutte contre le sida

Le fait est qu'on lutte effectivement contre le sida, mais c'est une association typiquement homosexuelle.

-Comment s'organise la lutte contre le sida ?

Par des rencontres. On peut par exemple aller dans un quartier où il y a un groupe d'homosexuels pour organiser des débats, donner des informations sur le sida. Il y a des associations européennes qui nous offrent du matériel, soit des préservatifs soit des lubrifiants. En fait, on rencontre plus le sida en milieu homosexuel qu'ailleurs. Ce que je voudrais dire c'est qu'il y a des risques. Je le dis toujours aux filles, il ne faudrait pas qu'elles croient qu'elles ne peuvent pas être exposées au sida parce qu'elles sont lesbiennes. En relation homosexuelle comme hétérosexuelle, il y a toujours des risques.

-Combien y a-t-il de sections aujourd'hui ?

Jusqu'à là, il y a eu 5 installations de sections de base. Pour l'intérieur c'est prévu pour bientôt.

-On dit souvent que les lesbiennes font bien l'amour et que c'est mieux qu'avec les hommes.

En tout cas on fait très bien l'amour.

-Mieux qu'avec les hommes ?

Je ne peux pas me prononcer parce que c'est une opinion qui m'est personnelle. En tout cas, maintenant, je préfère une femme à un homme.

-D'aucuns pensent que l'homosexualité donne des pouvoirs mythiques. Est-ce vrai ?

Là je ne sais pas. Ça se dit dans le milieu des hommes mais dans le milieu des femmes non.

-Dans votre cas, vous qui avez eu une déception amoureuse avec un homme. Est-ce qu'il y a un afflux de jeunes filles dans le milieu?

Si vous voulez, demain faites l'expérience. Allez sur le site www.123love.com, faites-vous passer pour une fille. Dans le profil vous mettez lesbienne, vous allez voir. Elles commencent à partir de 15 ans maintenant. De 15 ans jusqu'à 40, 50 ans.

-A votre avis qu'est-ce qui les pousse ?

Elles sont attirées par l'argent. En tout cas les petites filles-là sont attirées par l'argent. J'ai discuté avec beaucoup d'entre elles et elles disent souvent qu'elles ont des problèmes et qu'elles cherchent des gens pour les entretenir.

-Dans votre milieu, circule beaucoup la drogue et on trouve beaucoup de règlements de compte. Qu'en est-il exactement ?

C'est rare de voir des filles qui se droguent. Mais dans le milieu des hommes c'est très fréquent. Et les hommes sont plus possessifs que les femmes, ce qui fait que dans le milieu des hommes il y a beaucoup de règlements de comptes. Mais, comme je ne maîtrise pas trop le sujet je préfère ne pas en parler.

-Vous n'avez pas l'impression que vous êtes en train de pervertir les coutumes africaines ?

On ne pervertit rien parce que tout évolue. Et quand il y a évolution de la technologie, il y a évolution partout. Même dans le sexe, tout évolue.

-Quelle est votre idée sur le mariage homosexuel ?

Je n'ai rien contre.

-Etes-vous prête à aller jusque -là ?

Je me suis déjà mariée à une homosexuelle, il y a un an de cela. On a fait ça entre nous. En fait c'est un engagement et on considère ça comme un mariage.

-Est-ce que vous seriez prête à aller devant le maire, à mener le combat comme en Afrique du Sud ?

Mais si demain c'est légalisé je suis prête à le faire. Je suis prête à me battre mais à chaque temps son combat. Il ne faut pas précipiter les choses. La dernière fois il y a des homosexuels qui m'ont approchée, qui voulaient organiser une marche à la présidence pour qu'on légalise l'homosexualité. J'ai refusé. Ne précipitons pas les choses. Il y a déjà un combat qui a été gagné, c'est que les gens acceptent facilement les choses. N'allons pas encore leur imposer d'autres choses et choquer leur sensibilité en allant jusqu'à réclamer qu'on légalise le mariage homosexuel, je pense que c'est un peu trop tôt.

-Toutes les religions aujourd'hui sont contre l'homosexualité. Est-ce que vous êtes prête à aller à l'enfer comme elles vous le prédisent ?

Je ne pense pas que ce soit l'homosexualité qui me fera aller en enfer. C'est vrai que Dieu condamne ça mais en même temps il pardonne parce qu'il est amour. Je pense que ceux qui vont partir à l'enfer ce sont ceux qui le font et qui se cachent derrière des conceptions religieuses. Je connais des prêtres et des pasteurs qui sont homosexuels ici en Côte d'Ivoire.

-Comment les as-tu découverts ?

Ils m'ont été présentés parce qu'ils sortent avec des gens que je connais.

-Il paraît qu'il y a des soeurs aussi qui sont lesbiennes ?

Les soeurs je ne sais pas mais je dirai non. Je ne suis jamais tombée sur une soeur. Mais, les hommes j'en suis sûr.

-Concernant les jeunes filles qui sont attirées, si on veut faire une proportion qu'est-ce que ce sera en matière de pourcentage ?

Sur 10 filles il y a au moins 8 qui sont attirées. Si vous allez sur le site que je vous ai donné vous allez vous en rendre compte.

-Ne pensez-vous pas que c'est parce que les gens regardent beaucoup les films pornographiques, ou bien c'est l'Internet qui a développé ça ?

Pas l'Internet. En fait c'est l'influence. On peut être assises et je peux par exemple expliquer ce qui se passe quand je couche avec ma copine. La curiosité peut alors pousser certaines à se dire qu'elles peuvent essayer pour voir si c'est vrai que j'y trouve mon plaisir. Mais il y en a qui ont essayé et qui n'ont pas trouvé leur plaisir dedans, qui n'ont pas apprécié. En fait c'est une question de libre choix.

-Et si votre fille de 12 ans devenait lesbienne ?

Si demain j'apprenais qu'elle était lesbienne, je ne pourrai pas lui en vouloir parce qu'on ne m'a pas fait de misères. Les sanctions que je n'ai pas eues, je ne vais pas les infliger à ma fille.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Gnagne Daniel

    En Avril, 2012 (23:45 PM)
    Je voudrais dire que l'attirance qu'une fille a pour une autre fille, ou qu'un homme a pour un autre homme, n'est pas le fait de la modernité, mais elle est purement provoquée par des demons. Se sont des esprits de perversion qui vous conduisent à ressentir de telles pulsions. Mais pourquoi? Simplement, les demons savent que lorsque vous tombez dans leurs jeux, vous devenez leurs victimes, leurs proies. Ils auront réussi à vous faire pécher gravement en vous trompant et ils sont sur de vous conduire un jour en enfer. Car Dieu qui est amour est aussi le Dieu SAINT et JUSTE, qui ne considère pas le coupable comme un innocent. L'amour de Dieu, c'est qu'il te previent de quitter cette vie qui te conduit en enfer. Et si tu cries à lui, il te pardonnera et te délivrera. Tu as un choix à faire: demeurer dans ce que tu appelles un plaisir dans cette rélation qui est une abomination devant Dieu et vivre l'éternité en enfer- ou crier à Jésus pour qu'il te delivre, ainsi tu seras sauvé. Jésus t'aime et veut te sauver!
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