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GUINÉE : Incertitudes sur l’état de santé réel du chef de la junte

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GUINÉE : Incertitudes sur l’état de santé réel du chef de la junte

Conakry - L’incertitude se prolonge en Guinée sur l’état de santé réel du chef de la junte qui, selon la version officielle, a été opéré avec succès au Maroc mais restait lundi dans l’incapacité de communiquer, quatre jours après avoir été blessé par son aide de camp toujours en fuite.

Dans le même temps, l’inquiétude gagnait la communauté internationale, la France appelant notamment les responsables politiques guinéens, civils et militaires, "au plus grand calme".

Le capitaine Moussa Dadis Camara a subi "une intervention chirurgicale d’un traumatisme crânien", a expliqué depuis Rabat le ministre guinéen des Affaires étrangères, Alexandre Cécé Loua, dans une interview diffusée lundi par Radio France Internationale (RFI).

Le ministre a répété avec insistance que le président autoproclamé était "hors de danger". Mais ses propos n’ont fait qu’alimenter des doutes. Car selon M. Cécé Loua, le capitaine "reconnaît son entourage" mais "ne peut pas encore communiquer" ni tenir une conversation. A la question "est-ce que les médecins évoquent d’éventuelles séquelles ?", le ministre a répondu : "Pas pour le moment. Peut-être qu’ils vont nous le dire plus tard. (...) Ce qui est sûr, c’est qu’il évolue bien". Le capitaine Camara - porté au pouvoir par l’armée en décembre 2008, au lendemain de la mort des suites de maladie du dictateur Lansana Conté (1984-2008) - a été blessé à la tête, jeudi à Conakry, par son aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, qui a ouvert le feu sur lui.

Le porte-parole du chef de la junte, Idrissa Chérif, avait assuré à la presse que, seulement "frôlé" par une balle, le capitaine avait "fait le mort" au moment de l’attaque et qu’il "marchait" lorsqu’il avait pris l’avion pour Rabat.

"Ne vous fiez pas (aux) versions officielles", a pourtant conseillé lundi un haut fonctionnaire, contestant les propos jugés "fantaisistes" du porte-parole.

"Dadis était inconscient quand il a été emmené" vers l’infirmerie du camp Samory Touré, a-t-il assuré, croyant également savoir qu’il était "arrivé dans un état comateux" au Maroc. Dans la capitale, le ministre de la Défense, Sékouba Konaté - réputé très discret - assumait la coordination de la junte et du gouvernement.

Pendant ce temps, les rumeurs sur la localisation de Toumba, toujours en fuite, galopaient. Dimanche soir, un hélicoptère avait survolé la ville, tandis que des barrages routiers étaient mis en place et des patrouilles menées.

Par ailleurs dans le quartier populaire et frondeur de Cosa, surtout habité par des Peuls, les habitants ont raconté à des journalistes étrangers que les "bérets rouges" (garde présidentielle) étaient arrivés en trombe vers 14h 00 (locales et Gmt). "Un marabout a été fusillé", a affirmé un chauffeur de 32 ans, sous couvert de l’anonymat. "Ils sont venus le trouver chez lui ; dès qu’il les a vus, il a voulu fuir, ils l’ont pourchassé et ils ont tiré deux fois sur lui. Ils l’ont emmené dans leur véhicule, on ne sait même pas s’il est mort", a-t-il dit. Selon des habitants, une rumeur disait que ce marabout était "un féticheur de Toumba" - le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba - en fuite depuis qu’il a tiré, jeudi, sur le chef de la junte, Moussa Dadis Camara. Un autre jeune homme, Amadou, 24 ans, a assuré que "l’imam de la grande mosquée de Cosa, El Hadj Djoubaïrou Bah, avait été arrêté" : "Ils l’ont pris ici, alors qu’il revenait de la mosquée et ils l’ont emmené, lui et son frère, sans raison". "C’est l’imam du quartier, il est apolitique ! Il n’a aucun lien avec Toumba", a protesté un autre habitant, témoin de l’arrestation. Un coiffeur de 24 ans a également été arrêté et les militaires ont bastonné des habitants, selon des témoins. Peu avant 15h 00, un témoin connu de l’Afp a assisté à l’arrivée en trombe de Claude Pivi et de ses hommes au camp militaire Alpha Yaya Diallo où siège la junte. "Pivi vociférait.

Les militaires amenaient au moins deux prisonniers : un jeune homme au teint clair, pieds nus, torse nu et un vieil homme à la barbe blanche, vêtu d’une djellaba noire, d’un turban vert, avec un chapelet", a-t-il relaté.

Ces détenus correspondaient apparemment au signalement de l’imam et du jeune coiffeur arrêtés plus tôt à Cosa. Connu pour sa brutalité, le capitaine Pivi, alias Coplan, est le ministre de la Sécurité présidentielle de la junte.



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