Membre du Bureau politique du Parti socialiste et ressortissant de la région de Kaolack, Abdoulaye Vilane jette un regard critique sur l’Alternance à 24 heures du meeting de la CPA à Kaolack.
Pourquoi un meeting de la CPA à Kaolack ? Et quels sont les enjeux?
Ce meeting du samedi 3 juin sera le premier du genre à l’initiative des partis membres de la CPA. Kaolack l’abrite pour des raisons historiques, économiques, sociologiques et politiques. La capitale du Saloum est un symbole par sa centralité. Capitale du bassin arachidier, carrefour d’échanges, centre urbain polarisant des unités industrielles telles que les Salins, la Sonacos, la Sodefitex, la Senembal aujourd’hui en difficulté, Kaolack est bien placé pour servir de baromètre permettant d’apprécier les contre-performances du régime et son manque de vision et d’ambitions pour le pays. Le tout permettant à la CPA, le temps d’un meeting et à travers des audiences que les différents leaders de notre coalition électorale vont accorder aux différents segments représentatifs des secteurs vitaux de notre société et de notre économie, d’asseoir avec les populations un dialogue citoyen pour élaborer ensemble les axes enrichissants de notre programme alternatif. Il s’agira aussi de clarifier le rapport des forces entre le pouvoir et nous dans cette région.
Quelle appréciation faites-vous du contexte politique actuel après la réception par Me Wade du prix Houphouët Boigny ?
Le contexte est préoccupant. Le régime ne se rend pas compte de la réalité. Il verse dans l’auto-amusement, passe à côté des priorités pour ne pas dire des urgences, ne manifeste aucune volonté de décrispation. On a l’impression que Wade et son régime ne savent pas écouter, décrypter et comprendre les messages qui sont adressés. Ils n’ont même pas compris le sens et la signification du défi lancé à travers ce prix au Sénégal, à sa classe politique et à ses dirigeants en particulier pour la préservation de la paix, de la stabilité et le renforcement de la démocratie. Les inscriptions sur les listes électorales posent problème au Sénégal et à l’étranger, le calendrier électoral est incertain, le climat social tendu, la pauvreté commence à avoir des conséquences dramatiques, les scandales se succèdent alors que la justice est suspectée si elle n’est pas défiée. Je pense qu’il est temps que Abdoulaye Wade ouvre ses redingotes, sachant qu’il fait très chaud.
Comment jugez-vous le bilan de Wade à moins d’une année des élections ?
Franchement, à entendre parler le gouvernement, à regarder la télévision devenue un instrument de propagande, le Sénégal est présenté en trompe-œil. L’échec de Wade et de son gouvernement est patent et a touché des segments jusqu’ici épargnés comme en témoigne ce phénomène de l’immigration clandestine. Comme réponse, il y a le tout répressif gouvernemental alors que sur cette question, un homme politique sérieux doit s’entourer, de conseillers comme des démographes, des historiens, des sociologues et des psychologues et étudier une politique alternative de Jeunesse, de Formation et Coopération. Sur un autre plan, l’APIX est aujourd’hui une agence impertinente qui participe à l’opération trompe-l’œil. L’APIX démarche le gouvernement en vue de dépenser et « d’investir » l’argent public à côté de l’ANOCI qui draine de l’argent extérieur. Tout cela est curieux et incroyable.
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