Quand est-ce que ça va exploser ? Qui sera le démineur de cette bombe ? Ces questions taraudent l’esprit de certains proches collaborateurs de Me Wade, qui sont au parfum de cette affaire. Ainsi que les travailleurs de l’aéroport Léopold Sédar Senghor (Lss). A l’origine, une facture de deux milliards sept cent cinquante millions de francs Cfa (2 750 000 000 Francs Cfa) déclarée dépensée dans la réfection de Lss. D’après nos sources basées du côté du palais présidentiel, il existe déjà un rapport sur ce dossier. Dans lequel il est inscrit des dépenses qui ont été officiellement effectuées, et des réalisations concrètes sur le terrain. Et lors de la rencontre entre le directeur de cabinet technique de Me Wade, le ministre conseiller du Président et les syndicalistes de l’aéroport, la question a été évoquée. Et les travailleurs de Lss ont confirmé que l’argent a été décaissé.
Dans la rubrique des dépenses, on retrouve : 100 000 000 de Francs Cfa pour le désherbage du périmètre aéroportuaire, après le désherbage d’après hivernage, pour dégager la piste d’atterrissage. Il s’agit par ailleurs, de 150 000 000 de Francs Cfa pour le remplacement des chariots à bagages. Alors que Lss disposait d’un stock de 600 chariots. Et de 200 000 000 de Francs Cfa de divers. Sans oublier la réhabilitation de la climatisation centrale, à hauteur de 100 000 000 de Francs Cfa. L’acquisition de 6 véhicules de patrouille et 10 squads pour la gendarmerie et la police pour 100 000 000 de Francs Cfa. Il y a aussi l’aménagement de positions de parkings complémentaires avions sur piste 12/30 à 750 000 000 de Francs Cfa. Enfin, le renouvellement partiel ou total des tapis à bagages à l’arrivée, à 350 000 000 de Francs Cfa. C’est le ministre de l’Artisanat et des Transports aériens qui a pris la décision, à l’issue de la journée de réflexion tenue le 11 janvier 2008. C’est-à-dire la mise en œuvre d’un programme d’urgence de renforcement des mesures de sûreté, de sécurité, de facilitation et de mise à niveau des installations d’accueil de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, a l’effet d’assurer aux hôtes du sommet de l’Oci les meilleures conditions de qualité, de confort et de convivialité.
Pas de traces d’appel d’offre
Sur les rapports parvenus au palais, il est aussi mentionné qu’il n’y a pas eu de traces d’appels d’offres dans l’exécution de ces travaux, qui ont coûté des milliards. En d’autres termes, il y a eu des marchés de gré à gré. Et l’astuce qui a été utilisée est de dire que les travaux doivent être effectués avant le sommet de l’Oci. Et compte tenu du délai imparti, il est autorisé de conclure des contrats spéciaux en procédure d’urgence et par entente directe, eu égard à la spécificité des travaux et des commandes à effectuer, étant entendu de surcroît, que pour l’essentiel, des avenants pourraient être proposés aux entreprises déjà en place dans le cadre du programme de réhabilitation en cours et avec lesquelles il y a des conventions de préfinancement. L’argent utilisé a été en partie emprunté.
«Tout a été fait selon les règles de l’Asecna», dit Mbaye Ndiaye
Saisi sur ce dossier, M. Mbaye Ndiaye, administrateur délégué des Activités aéronautiques du Sénégal (Aans) au moment des travaux, s’est largement expliqué. Pour dit-il, «lever tout équivoque». Non sans ajouter que tous les éléments de preuve sont disponibles et que si les autorités veulent en savoir plus, il leur suffit d’écrire et de demander. M. Ndiaye déclare qu’ils ne feront pas de choses qui vont leur porter préjudice, et ils ont travaillé suivant les règlements en vigueur. Et il en veut pour preuve les dépenses répertoriées sur les documents et qui ont été effectuées. Il signale en outre que le périmètre aéroportuaire est de 850 hectares. Et qui s’ils devaient payer 100 F le mètre carré ; cela atteindrait 900 millions. Donc, les 100 millions s’expliquent aisément. Sur les chariots, M. Ndiaye soutient que c’est suite à l’interpellation du directeur de cabinet de Wade et du Premier ministre qu’ils ont payé des chariots qui étaient toujours en nombre insuffisant. Et ils ont obtenu 500 chariots à bon prix, en faisant même 50% d’économie. Et les chariots sont disponibles. Pour ce qui est des véhicules, 6 véhicules 4X4 ont été achetés à la Cfao et 6 squads sur l’argent qui était réservé pour cela. A propos de l’absence d’appels d’offres, M. Ndiaye explique que dans le cadre de l’Oci, les travaux ont été confiés à des entreprises sur consultation interne et avec l’aval de la direction générale de l’Asecna. Donc, il ne comprend pas qu’après les résultats obtenus par l’aéroport dans le cadre de l’organisation du sommet de l’Oci, on veuille agiter encore ce dossier. Il soupçonne que cela soit l’œuvre de gens mal intentionnés.
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