Hier, en début de soirée, la nouvelle de l’audition d’Idrissa Seck, l’ancien Premier ministre, a été annoncée alors qu’il s’agissait plutôt de l’immobilisation de sa voiture par la police du commissariat du Point E pour «vérifications». Le président de Rewmi, qui n’a pas tardé à réagir, annonce la sortie d’un nouveau Cd et voit dans cet acte le déroulement d’un plan dont la finalité est sa mise à mort.
Décidément les rapports entre Idrissa Seck, ex-Premier ministre du Sénégal, et le pouvoir actuel pourraient faire l’objet d’un feuilleton à succès, tant les rebondissements et autres suspicions semblent les ponctuer ! Et tous ceux qui s’attendaient à une période d’accalmie entre Idy et son ancien mentor Me Wade vont devoir très vite déchanter. Hier, lors d’une rencontre avec les journalistes, le tout nouveau président de Rewmi a annoncé qu’il allait sortir un nouveau Cd intitulé «Lui et moi». C’était en marge d’une conférence de presse expresse, improvisée par l’entourage de l’ancien Premier ministre dans sa villa située dans le quartier chic du Point E, pour communiquer sur l’immobilisation de l’un de ses véhicules par la police.
Dans ce prochain Cd, Idrissa Seck va rappeler, entre autres, des propos que Wade aurait tenus à l’endroit des fonctionnaires du pays, justifiant ainsi le choix qu’il a fait d’appeler ces derniers à ne pas répondre «à des ordres dictés par des considérations politiques». Ce qui a tout l’air d’un appel à la désobéissance civile, même s’il s’en défend : «C’est un appel au respect de la loi.»
Pour ce qui est de la date à laquelle ce fameux Cd paraîtra, Idy balance un «bientôt» teinté d’humour. Un humour qui en dit long sur ce que sera le ton de ces Cd, tant redoutés. La nouvelle de la convocation de Idy à la police du Point E s’est répandue comme une traînée de poudre, faisant craindre à ses partisans, qui commençaient d’ailleurs à prendre d’assaut les lieux, le début d’un processus pour renvoyer leur leader en prison.
En fait, il s’agissait plutôt de l’immobilisation de sa voiture par les services de police du quartier où il réside. Une voiture que trois policiers ont trouvée devant la maison de Idy avant de demander au chauffeur de l’amener au commissariat. «Vers 16 heures et quart, on a retenu une de mes voitures. Dans un premier temps, j’ai envoyé Vieux Sandjiri Diop (son garde du corps) et par la suite, je m’y suis rendu moi-même», raconte un Idrissa Seck qui s’est montré calme et serein. «Je suis allé voir le commissaire et il m’a dit que c’était pour des vérifications et que c’était un ordre qui venait de la hiérarchie. Je lui ai dit qu’il n’était pas obligé d’obéir à tous les ordres qu’on lui donne», rapporte-il. Les motifs avancés par le commissaire de la police du Point E ne semblent pas avoir convaincu l’ancien Premier ministre qui a appelé sur le coup ses avocats.
Pour le président de Rewmi, tout ceci entre dans une stratégie dont la finalité est de mettre fin à ses jours, même s’il affirme, à coups de versets de Coran, ne craindre nullement pour sa vie : «Je ne crains pas pour ma vie ; je suis incapable d’avoir peur.» Et Idrissa Seck d’avertir : «S’ils gardent trop longtemps cette voiture, je ne la reprendrai pas. Je ne vais pas entrer dans une voiture qui a été entre les mains de Ousmane Ngom ; je le connais trop bien.» La voiture en question est une 4x4 de marque Toyota Land Cruiser, de couleur beige enregistrée au nom de Net Africa, une société qui appartient à l’ancien Premier ministre et qui ferait dans le conseil en management sur Internet. Selon Kéba Sané, le chauffeur du véhicule, cette voiture a servi lors de la dernière campagne de 2000 qui a porté au pouvoir le Président Abdoulaye Wade.
Plus tard, à travers les ondes des radios Fm, le colonel de police, Alioune Ndiaye, y est allé de sa version. Pour lui, l’affaire entre dans le cadre de l’opération de sécurisation par les services de la police. Selon M. Ndiaye, chargé des relations publiques de la Police, le chauffeur de Idrissa Seck, nommé Kéba Sané, a montré, à part son permis de conduire, la carte grise de la voiture, au nom d’une société Net Africa, et une attestation d’assurance en cours de validité. La vérification faite immédiatement, sur place, il a été constaté qu’il n’existe aucune société dénommée Net Africa qui est connue à l’adresse inscrite sur la carte grise. C’est pourquoi, selon le colonel Alioune Ndiaye, pour mieux clarifier l’affaire, le commissariat du Point E a trouvé légitime de prendre le véhicule et de l’immobiliser jusqu’à ce que le propriétaire fournisse les preuves qu’il lui appartient. Et lorsque M. Idrissa Seck est venu, il n’a donné aucune justification prouvant que le véhicule lui appartient, indique le colonel de la police.
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