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Politique

ABDOULAYE FAYE, ADMINISTRATEUR GENERAL DU PDS :" Qu’Idrissa Seck revienne ou qu’il ne revienne pas, me laisse finalement de marbre "

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ABDOULAYE FAYE, ADMINISTRATEUR GENERAL DU PDS :" Qu’Idrissa Seck revienne ou qu’il ne revienne pas, me laisse finalement de marbre "
Le Populaire - Aujourd’hui que les libéraux ont fini de mettre la main sur la présidence de la République, l’Assemblée nationale et le Sénat, Abdoulaye Faye, compagnon de route de Me Wade et Administrateur général du Parti démocratique sénégalais (Pds), se prononce sur le retour d’Idrissa Seck. Estampillé faucon, le président du Conseil régional de Dakar, qui va démissionner de ce poste à la faveur de sa nomination comme ministre d’Etat auprès du président de la République, ne veut pas se mettre la pression sur le cas Idrissa Seck : « Qu’il revienne ou qu’il ne revienne pas finalement me laisse de marbre », dit-il dans l’interview qu’il nous a accordée. Il se prononce aussi sur les défis des tenants du pouvoir et les Assises nationales auxquelles appelle le « Front Siggil Sénégal ». Ce, dans un contexte marqué par le second mandat présidentiel de Me Wade dont certains observateurs disent qu’il devrait être le dernier.

Quelle est votre fonction précise auprès du président de la République ?

Je voudrais d’abord, en ce mois béni de Ramadan, prier pour qu’Allah le Tout-Puissant accorde sa grâce à tout le peuple sénégalais. Qu’Allah fasse que le Sénégal se développe davantage sous la conduite de Me Abdoulaye Wade à qui je souhaite une santé de fer et l’assistance de Dieu dans sa mission. Par ailleurs, par la grâce et la générosité du président Wade, je suis devenu ministre d’Etat auprès du président de la République. Dans le cadre politique, je suis Administrateur général et président de la commission de discipline du Parti démocratique sénégalais.

Finalement, vous n’êtes pas devenu Directeur de cabinet de Me Wade...

Cette question est désormais réglée, à partir du moment où il existe désormais un ministre Directeur de cabinet technique, Monsieur Zacharia Diaw, et un Directeur de cabinet pour les Affaires politiques, Babacar Gaye. Moi, je suis ministre d’Etat auprès du président de la République. Ce qui m’écarte du gouvernement pour me placer uniquement sous l’autorité du président de la République.

Devenu ministre, pourquoi tardez-vous à démissionner de la présidence du Conseil régional de Dakar comme l’exige la loi ?

Je me demande ce que Dakar a de particulier pour que la question de mon départ du Conseil régional soit sujette à conjectures.

N’est-ce pas parce que le vice-président du Conseil régional de Dakar, Ousmane Badiane, est de l’opposition ?

Peut-être, qu’il y a de cela. Mais, je considère que, quand une question est clairement prise en compte par les textes, on peut faire l’économie d’une agitation. Il suffit tout simplement de se référer aux textes. Notamment aux dispositions pertinentes de la loi organique 96-11 du 22 mars 1996 relative à la limitation du cumul des mandats électifs et de certaines fonctions. Un article dit, entre autres, que nul ne peut cumuler plus de deux mandats électifs et un autre que la fonction de président de Conseil régional est incompatible avec les fonctions de président de l’Assemblée nationale, président du Conseil économique et social, ministre, président de communauté urbaine, maire, ambassadeur...La loi donne un délai de 30 jours, à compter de la date de nomination ou d’élection, à tout citoyen investi d’un mandat électif nommé à une fonction, le plaçant dans un des cas d’incompatibilité, pour démissionner du mandat ou de la fonction. Nommé officiellement ministre, fin août dernier, je dispose encore d’un peu de temps pour démissionner de la présidence du Conseil régional de Dakar. J’ai d’ores et déjà pris toutes les dispositions pour respecter la loi, notamment en rédigeant ma lettre de démission du Conseil régional.

Après votre démission, comment sera choisi votre successeur ?

Il y aura une période intérimaire de plusieurs jours, assurée par le vice-président, qui durera le temps de la convocation par le gouverneur d’une session extraordinaire pour l’élection d’un nouveau président du Conseil régional de Dakar. Il y aura une élection du nouveau président du Conseil régional.

Quel bilan faites-vous des élections sénatoriales, vous qui avez été au cœur de la campagne des libéraux  ?

Je veux féliciter tous les responsables libéraux à l’occasion de cette nouvelle victoire des sénatoriales. Le Pds dispose d’une majorité plus que confortable pour faire fonctionner le Sénat, conformément aux dispositions constitutionnelles. J’ai, avec d’autres responsables du Pds, contribué au pilotage de toutes les opérations liées aux élections. J’ai été au cœur du dispositif stratégique qui a conduit le parti à la victoire au niveau du scrutin départemental. Les 65 autres ont été choisis par le président de la République. Quand j’ai pris connaissance de cette liste des 65, j’ai eu le sentiment très fort que l’homme Wade a un sens très élevé du partage. Un homme qui a surtout à cœur de mettre tout le monde à contribution dans la construction de ce pays. Tous les segments sociologiques ou socioprofessionnels ont fait l’objet d’une attention particulière. Les politiques, les religieux, les professionnels, les femmes de manière paritaire... Je suis satisfait des choix du président Wade.

Mais, certains ont pointé le grand nombre de transhumants sur la liste...

Je ne suis pas d’accord avec ceux qui parlent de transhumants avec une forte connotation péjorative. L’histoire du Pds révèle que, même du temps de l’opposition, nous connaissions la transhumance. Des gens, qui occupaient des positions stratégiques au Parti socialiste, venaient adhérer au Pds, parti d’opposition. Je peux citer le cas de député Laye Diop Diatta, qui démissionne du Ps pour adhérer au Pds. Aujourd’hui, il y a une dynamique historique, politique, sociale, économique, qui structure des Sénégalais autour d’un homme. Cette dynamique, incarnée et mise en oeuvre par un homme, fait que le Sénégal présente un nouveau visage. Qu’on le veuille ou non, le pays est en construction et le gouvernement répond aux attentes des populations dans la mesure de ses moyens. C’est cela qui a achevé de convaincre les citoyens à adhérer au projet du président et à son parti.

Ne craignez-vous pas avec 99 sénateurs sur 100 pour le camp présidentiel que le Sénat ne soit à la remorque de l’Exécutif ?

Je ne crois pas que le débat démocratique soit conditionné par la présence ou non de l’opposition à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Même si les sénateurs provenaient d’un seul parti, la Constitution et la tradition démocratique sénégalaise imposent aux députés et aux sénateurs de discuter des questions, conformément à leurs convictions. De dire ce qu’ils en pensent en toute conscience et en toute connaissance de cause. Pour le cas du présent Sénat, de nombreuses sensibilités politiques sont présentes. Des sensibilités, non seulement différentes, mais parfois même divergentes.

Pourquoi y a-t-il eu plusieurs candidatures libérales à la présidence du Sénat, alors que Pape Diop avait été choisi en Comité directeur ?

Vu de l’extérieur, cette multitude de candidatures peut sembler poser problème. Mais, ceci est, encore une fois, la preuve de la vitalité du Pds. Il existe des mécanismes pour gérer tout cela. Tout le monde est libre de dire ce qu’il pense sur telle ou telle affaire qui concerne le parti. C’est ce qu’a fait Aminata Tall. Cela dit, Pape Diop a été désigné par le parti et je n’ai pas eu vent d’une protestation importante dans les rangs du parti. Nous sommes tous en service commandé pour Wade.

Cet affrontement entre Pape Diop et Aminata Tall n’est-elle pas le signe de luttes de positionnement dans le pouvoir libéral ?

Que les gens se positionnent est normal. Le parti a grandi, d’opposition, il est devenu parti au pouvoir. Mais il n’y a pas lieu de s’alarmer. Ces positionnements ne traduisent pas l’existence de clans. Mais d’ambitions légitimes que chacun d’entre nous peut avoir pour servir le parti et le pays. Le Pds a des ambitions pour ce pays et il met tout en oeuvre, avec les compétences dont il dispose, afin de travailler pour ce pays. Dans ce cadre-là, Aminata Tall a souvent parfaitement joué sa partition. Elle peut prétendre à occuper n’importe quel poste qu’elle pense pouvoir occuper. Elle est une très bonne militante qui a sa place dans le dispositif politique et le dispositif institutionnel.

Quel sens donnez-vous au projet de refondation du Pds  ?

D’abord, il n’y a pas de refondation. Ce terme est inapproprié et inexact pour ce que nous voulons faire. Ceux qui s’agitent aujourd’hui doivent le comprendre. Analysant le Pds, dans son fonctionnement et son organisation actuels, le Comité directeur, avec Me Wade en tête, a constaté, dans le sillage de notre accession au pouvoir, l’élargissement et la massification avec l’arrivée d’autres partis, individus et organisations religieuses. Cela requiert forcément un nouveau type d’organisation et de fonctionnement pour un parti qui veut gouverner dans la durée. Et le terme de restructuration est apparu. Voilà de quoi il s’agit. Ainsi, des missions ont été définies. À Ablaye Diallo, membre du Comité directeur, de travailler avec un groupe que je coordonne sur le projet de révision des statuts du parti. Nous avons produit un document qui sera déposé sur la table de la direction nationale qui, à son tour, convoquera les instances majeures de décision. L’autre commission est celle dirigée par Abdou Fall, qui doit réfléchir sur la définition des structures, le placement des cartes, les renouvellements... Tout ce processus devra déboucher sur la convocation d’une instance de direction.

Un congrès ?

En tout cas la convocation d’une instance de direction. L’instance de direction suprême entre deux congrès, c’est le Bureau politique, Mais, il y aura un congrès pour entériner tout cela.

Quel est le timing de la restructuration ?

Le Secrétaire général national a donné des orientations. D’ici à la fin de cette année 2007, nous aurons terminé le travail dans les commissions.

Et Karim Wade et ses amis dans tout ça ?

Pour moi, le Pds est un tout avec plusieurs composantes qui partagent la vision d’un homme. C’est cet homme qui définit les choix stratégiques. C’est lui qui dit qui doit faire quoi, quand et comment. Et tout le monde s’engage pour matérialiser sa vision. Karim Wade et les autres sont impliqués dans la prise en charge de cette vision

La Génération du concret, qui n’est pas dans le Pds, ne va-t-elle pas profiter de la restructuration pour prendre le parti ?

Pour les responsables les plus exposés de ce mouvement, ils ne sont pas hors du Pds. Karim Wade est dans le parti. Ainsi que Abdoulaye Baldé.

Où milite Karim Wade ?

Karim Wade milite au Point E. Il a travaillé à toutes les élections, aussi bien sur les inscriptions que les retraits de cartes. Il s’est investi. Notre première victoire dans l’opposition, c’est au Point E et à Dieuppeul-Derklé, ma commune. Karim Wade en a été le principal artisan en 1996. Lui et ses amis sont dans le parti. Maintenant, qu’il cherche à occuper des positions, c’est tout à fait normal. Moi-même je cherche à me positionner. Mais, conquérir le Pds est une autre affaire. Il faut se lever tôt.

Souhaitez vous que Karim Wade remplace son père à la tête du Pds et de l’Etat ?

Puisse Dieu accorder encore force et longue vie à Me Wade pour qu’il continue à gérer ce pays. Entre Me Wade et moi, c’est une autre affaire qui ne se résume pas à un poste de ministre d’Etat. Il est mon refuge et mon recours. Ce n’est pas pour rien que je dis que je suis en service commandé. Henry Troyat disait à ses soldats : « Regardez la direction de mon panache blanc, c’est la bonne direction ». Je passe mon temps à regarder le panache de Wade.

Vous indique-t-il la direction Karim Wade ?

Il ne va pas vers Karim Wade, Macky Sall, Idrissa Seck ou Abdoulaye Faye. Du tout. Me Wade oriente le parti vers sa massification, sa réorganisation, la nécessité d’une restructuration, un fonctionnement de type nouveau. Pour un parti fort animé par des hommes aptes à continuer son oeuvre. Je n’ai pas la lecture que Karim Wade est en train de monter en puissance dans le pouvoir. Certains sont partis, d’autres sont venus. C’est le monde qui évolue ainsi. Il faut s’adapter, changer et continuer.

Est-ce à dire que Macky Sall et ses amis ne sont pas dans la ligne de mire de la « Génération du concret » ?

Du tout. Si « Génération du concret » veut dire pour nous, qui nous sommes battus de 1974 à nos jours concrètement pour arriver au pouvoir, porter la vision de Me Wade pour la matérialiser, alors moi je suis de cette Génération. Je suis à côté des animateurs de la « Génération du concret », tout comme je le suis de Macky Sall qui porte aussi la vision de Me Wade.

Membre du Comité directeur et président de la Commission de discipline, êtes-vous personnellement favorable au retour d’Idrissa Seck dans le Pds ?

Pour moi, l’exclusion de Idrissa Seck n’avait rien d’extraordinaire. Je suis habitué à de tels faits. Combien ont été exclus du Pds, combien sont revenus ? Idrissa Seck entre parfaitement dans ce cas-là. Sa puissance n’était pas tombée du ciel. Il l’avait eue parce qu’il avait été responsabilisé. À un moment donné, il est allé à contre-courant des options fondamentales du parti et il a été exclu. Maintenant, il veut revenir, il y a des mécanismes. Qu’il revienne ou qu’il ne revienne pas finalement me laisse de marbre. Cela ne change rien à la dynamique que nous avons enclenchée dans le parti. Personnellement, je réserve ma position à la réunion de l’instance de direction qui décidera de la question Idrissa Seck. Je demande seulement à Idrissa Seck de réfléchir sur la nature et le fonctionnement du Pds qu’il connaît bien. Il doit savoir que le Pds n’est pas un parti que l’on analyse à partir des grilles classiques. Tous ceux qui ont tenté de prendre le parti à la hussarde ont échoué.

Estampillé faucon, vous devez être particulièrement gêné par un retour d’Idrissa Seck au Pds ?

J’ai vu et compris très tôt que Idrissa Seck n’était plus dans l’orientation du Pds. Toutefois, aujourd’hui, je ne suis pas partie prenante d’aucune manœuvre pour empêcher le retour d’Idrissa Seck. Parce que, encore une fois, cela n’a rien de particulier pour moi. Il n’y a pas encore une date pour l’examen du cas Idrissa Seck. Toutefois le Comité directeur, dont l’ordre du jour n’est pas encore fixé, devrait être convoqué dans les prochains jours.

Que pensez-vous des Assises nationales auxquelles appelle le Front « Siggil Sénégal » ?

Ce qui me vient d’abord à l’esprit, c’est : des Assises nationales pourquoi et comment ? Le peuple sénégalais a démontré, lors de grands événements, que c’est un grand peuple. L’Alternance de 2000, la Coupe du monde 2002, la tragédie du « Joola ». Aujourd’hui que nous allons vers le sommet de l’Oci, Me Wade a lancé un appel au rassemblement. Au demeurant, il a fait du dialogue un mode de gestion de son parti et de la chose publique.

Pourquoi n’a-t-il pas alors accepté l’évaluation de la dernière présidentielle contestée par l’opposition ?

Le problème ne se pose pas à ce niveau. Quelle catastrophe y a-t-il au Sénégal qui exige que tout le peuple se retrouve par ses représentants ? Le Sénégal a déjà connu des Assises nationales inégalables. Les élections, lors de la présidentielle et les législatives, les Sénégalais ont choisi. Maintenant, que les Sénégalais soient confrontés à certaines difficultés est indéniable. Mais Wade et son équipe s’acharnent à les affronter. D’où des concertations tous azimuts. Mais dire que le pays est dans le chaos, non. Le débat a été clôturé par le peuple sénégalais lors des élections.

N’est-il pas temps de régler votre rivalité avec Pape Diop pour le leadership libéral de Dakar ?

Le problème sera réglé par le parti, par les militants de Dakar. L’occasion, ce sera le placement des cartes. Je dois rappeler toutefois qu’entre Pape Diop et moi, c’est un long compagnonnage militant. C’est moi qui ai placé Pape Diop pour la première fois, en 1993, sur une liste de candidats à la députation. Il s’est passé cependant une période nébuleuse pendant laquelle on arrivait difficilement à situer les responsables du parti. Certains étaient identifiés comme des pro-Idy. J’affirme cependant que Pape Diop fait du bon travail à la Mairie de Dakar. Aujourd’hui au Sénat, je lui souhaite pleins succès.

Etes-vous favorable au cumul par Pape Diop de la présidence du Sénat et de la Mairie de Dakar ?

Ma réflexion est générale. La question n’est pas aussi simple. Il se peut que la volonté populaire soit favorable à un ministre pour être maire. Maintenant, la possibilité de répondre efficacement aux demandes des populations est une autre chose. Et cela pose le problème du cumul. D’une manière générale, je pense qu’il faut limiter les cumuls.



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