Le chef du Conseil supérieur de la magistrature a officiellement installé hier la Cour suprême. Me Abdoulaye Wade en a profité pour dire ce qu’il pense de la justice. Il a invité la Cour à poursuivre la réforme. 
Le président de la République, chef du Conseil supérieur de la magistrature, a fait, hier, une révélation qui en dit long sur la réforme de la justice. C’était à la Cour de Cassation, lors de l’installation de la Cour suprême. ‘J’ai failli supprimer le ministère de la Justice’, a dit le chef de l’Etat à la famille judiciaire et en présence du vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, Garde des Sceaux, le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Me Madické Niang, mais aussi de plusieurs membres du gouvernement et du Parlement. Me Wade parlait de la réforme de la justice. Une réforme qui consacre le retour de la Cour suprême. D’après lui, ‘le ministère de la Justice n’a aucune influence sur la justice’, c’est plutôt ‘le parquet’ qui défend la loi.
A la Cour suprême et aux magistrats sur qui il ‘fonde beaucoup d’espoir’, le président de la République a dit que ‘le système actuel doit faire ses preuves’. ‘Nous n’avons pas suffisamment réfléchi, nous avons seulement adopté le système français’, a fait remarquer le président de la République qui a insisté sur l’importance de ‘savoir ce que nous voulons’. Pour lui, ce système est ‘comme un serpent à plusieurs têtes’. Il faut alors ‘harmoniser’ le pouvoir judiciaire à l’image de l’Exécutif et du Législatif. Ainsi donc, le 8 janvier dernier, un groupe de travail a ‘démarré de larges consultations pendant plusieurs mois’. Le résultat est un rapport remis, en octobre 2007, au chef du Conseil supérieur de la magistrature. ‘Le pouvoir judiciaire doit avoir à sa tête, la Cour suprême’, estime-t-il, ‘c’est dans l’intérêt de tous’.
Cette nouvelle réforme de la justice a commencé avec le retour de la Cour suprême qui avait été supprimée en 1992. C’est ainsi que plusieurs structures seront mises en orbite. Il s’agit du Conseil d’Etat, du Conseil constitutionnel, du Conseil d’Etat, de la Cour des comptes. Et c’est cette Cour suprême ressuscitée qui a été installée hier durant une audience solennelle à la Cour de cassation. Le président de la République a ainsi installé ses membres dans leurs fonctions. Il s’agit de Pape Oumar Sakho, le Premier président de la Cour suprême et de Abdoulaye Gaye, le Procureur général près de la Cour suprême. Me Wade les a invités à ‘poursuivre la réforme’. Les deux serviteurs de la Nation connaissent ‘la gravité du devoir qui les attend’. En sa qualité de Premier président de la Cour suprême, Pape Oumar Sakho a exprimé sa volonté de collaborer avec le barreau comme l’a suggéré, dans son discours, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mame Adama Guèye. Il a aussi insisté sur des points comme ‘l’indépendance et l’impartialité de la justice’, ‘l’égalité des citoyens devant la justice’ ou encore ‘le réaménagement de la carte judiciaire’. Il a aussi et surtout insisté sur la nécessité d’avoir un centre d’édition et de publication parce que pour lui, ‘la justice est une mémoire vivante’. Une doléance qui a reçu un écho favorable chez le chef du Conseil supérieur de la magistrature, qui a insisté sur la nécessité de protéger le citoyen.
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