Le président Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre Idrissa Seck se rencontrent en ce moment-même au Palais de la République, la troisième en l’espace de trois mois. Le chef de l’Etat et son ancien numéro deux s’étaient quittés durant le mois de ramadan sans avoir vraiment connu une avancée dans leurs interminables négociations. Depuis leur rencontre du début de l’année qui devait être sanctionnée par la jonction entre leurs formations durant les élections locales, des voix s’étaient élevées, notamment dans le camp présidentiel, pour s’opposer à toute idée de retour d’Idrissa Seck au Pds.
Il semble que les derniers résultats des élections locales du 22 mars aient ramené les deux camps à plus de raison. Idrissa Seck et Abdoulaye Wade, qui se voient toujours en tête-à-tête à l’insu de leurs collaborateurs respectifs, ont décidé de communiquer le moins possible, pour se donner toutes les chances de réussite dans leurs pourparlers.
La rencontre de ce vendredi est toutefois différente de toutes les autres. Elle intervient alors que le président de la République a pris deux mesures importantes. Il s’agit d’un changement dans majeur son cabinet, par la désignation de monsieur Habi Sy comme Directeur de cabinet et au lendemain de l’éviction de Cheikh Tidiane Gadio du poste de ministre des Affaires étrangères. Plus que jamais, le chef de l’Etat pourrait avoir besoin de resserrer les rangs face au lot grandissant de mécontents qui pourraient rejoindre le camp de l’opposition. Les deux hommes se rencontrent au lendemain de la promulgation de la loi instituant la vice-présidence, alors que de nombreux observateurs soulignent que le poste pourrait revenir à Idrissa Seck. Sur un autre plan, les événements relatifs à l’incendie du siège de l’Anoci, s’ils revêtent un pur aspect psychologique, pourraient eux aussi forcer un regard différent sur la suite des évènements. Après moult tentatives pour s’imposer sur un Pds quasi inexistant, Karim Wade pourrait revenir à de meilleurs sentiments quant aux perspectives de réconciliation. L’incendie de l’Anoci, si elle n’est pas commanditée, révèle une certaine fragilité face à la force des évènements.
Reste à savoir comment le repositionnement va se faire en direction de 2012. Si Abdoulaye Wade se présentait de nouveau, il règlerait du même coup la question de la succession qui oppose son fils putatif et son fils biologique.
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