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Politique

Affaire des visas américains : Six mois ferme et mandat d’arrêt contre le maire de Goudomp

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Affaire des visas américains : Six mois ferme et mandat d’arrêt contre le maire de Goudomp

Le maire de Goudomp, accusé d’escroquerie au visa, a été condamné à une peine de prison de six mois ferme assortie d’un mandat d’arrêt et d’une confiscation de son passeport. Le procès qui l’oppose à une soixantaine de jeunes dans l’affaire des visas américains, a livré son verdict mardi dernier.

(Correspondance) - Le Pr Malamine Kourouma, maire de la commune de Goudomp (135 km au sud de Kolda), risque de voir son mandat de premier magistrat brutalement écourté par la justice. D’ici aux prochaines locales, le Pr Kourouma pourrait ne plus enfiler l’écharpe de maire de la capitale du Balantacounda, surtout si la Cour d’appel qu’il a saisie en interjetant appel, n’infirme pas la décision du tribunal. Le procès qui l’oppose à une soixantaine de jeunes dans l’affaire des visas américains a, en effet, livré son verdict mardi dernier. Le maire de Goudomp, accusé d’escroquerie au visa, a été condamné à une peine de prison de six mois ferme assortie d’un mandat d’arrêt et d’une confiscation de son passeport. Les plaignants, quelque vingt personnes, s’estimant roulés dans la farine dans une affaire de visa américain, lui réclament au total 20 millions de francs Cfa.

L’affaire remonte à 2002. Et tout serait parti, selon une source proche d’une des victimes, d’Omar Verneul Carter, un Américain converti à l’islam. Ce dernier aurait créé à Dakar une société dénommée Work Express Inc. Cette société devait alors, dans le cadre de la recherche de solutions au conflit en Casamance, faire partir aux Etats-Unis un groupe de cent jeunes membres du Mfdc. Ces maquisards tirés de la brousse n’étaient pas ordinaires. Car, selon la même source, ils étaient sous le coup de représailles de gens qui les accusaient d’avoir tué qui un frère qui un père ou un oncle. L’opération Work Express Inc voulait couper court aux règlements de compte en cas d’accords de paix. La hiérarchie du Mfdc aurait même souscrit à l’idée de voyage des jeunes combattants. Mais, pour éviter que ça passe pour une prime à la rébellion, des jeunes sont associés au projet d’émigration ‘choisie’.

Omar V. Carter débarque à Ziguinchor et rencontre dans un hôtel de la place une dizaine d’Ong. Il noue un partenariat avec l’Académie Amadou Hampaté Bâ dirigée par le Pr Malamine Kourouma. Ce dernier, médiateur de la Convention des sociocultures, n’était pas non plus un associé ordinaire. Sous l’effet d’un tapage à coups de communiqués sur les radios de la place, le message se répand dans Ziguinchor. L’opération est un succès à Dakar et à… Ziguinchor.

Une centaine de dossiers sont enregistrés. Chaque prétendant dépose 1 100 000 F Cfa avec un dossier de voyage. Mais les candidats à l’émigration en Amérique ne parviennent pas empocher leur titre de voyage. Parce que la quasi-coïncidence avec l’affaire du World Trade Center met en souffrance les dossiers aux Usa.

Entre-temps, le patron de Work Express Inc disparaît. Une commission est créée par le Pr Kourouma et ses proches pour aller à la recherche de Carter. Elle n’aura pas le temps de cogiter sur les traces de l’Américain. Car les premières plaintes tombent et accusent Malamine Kourouma d’escroquerie. Le mis en cause s’engage à rembourser les sommes encaissées, fort, semble-t-il, d’une promesse de 100 millions de francs Cfa de la coopération française dans le cadre du processus de paix en Casamance. La promesse ne sera pas tenue. Mis au parfum, le chef de l’Etat vole au secours du mis en cause en débloquant 10 millions de francs Cfa par deux fois. Le geste se justifiait, sans doute, par le fait que le Pr Kourouma s’était engagé avec succès dans le règlement du conflit. D’autant qu’il revendique avoir tiré de sa résidence française Jean-Marie Biagui. Il avait aussi, dans sa médiation, la bénédiction de nombre de familles religieuses et l’appui de Bertrand Diamacoune Senghor, frère du défunt abbé Diamacoune Senghor. Un allié qui l’a même accompagné dans des meetings à Goudomp, prenant sa défense dans l’affaire des 64 t de riz détournées.

Le verdict du tribunal correctionnel de Ziguinchor met en émoi nombre de chefs religieux. Ses pairs, élus locaux, s’activent à le tirer d’affaire. En premier, Mamadou Lamine Dramé, président du Conseil régional qui se démène comme un beau diable pour sauver le maire de Goudomp de la prison, ex-membre de la commission des juristes observateurs des élections de Madagascar. Il y a aussi dans cette bataille d’influence le Pr Balla Moussa Daffé, député-maire de Sédhiou. Tous les deux ont quasiment ‘les genoux à terre’ devant le chef de l’Etat, seul, à l’apparence, en mesure de vider le contentieux financier qui s’élève à une soixantaine de millions de francs Cfa.



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