Le président français Nicolas Sarkozy a invité, jeudi à Dakar, la jeunesse africaine à écouter ‘'la grande voix'' du premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor qui a, selon lui, cherché ‘'toute sa vie à réconcilier les héritages et les cultures''. Parlant du président-poète sénégalais, Nicolas Sarkozy l'a qualifié de ‘'grand poète'' et de ‘'grand Africain qui voulait que l'Afrique se mît à parler à toute l'humanité''.
''Ecoute plutôt, jeunesse africaine, la grande voix du président Senghor qui chercha toute sa vie à réconcilier les héritages et les cultures au croisement desquels les hasards et les tragédies de l'histoire avaient placé l'Afrique'', a-t-il dit dans un discours prononcé à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. ''Ouvre les yeux, jeunesse d'Afrique, et ne regarde plus, comme l'ont fait trop souvent tes aînés, la civilisation mondiale comme une menace pour ton identité mais quelque chose qui t'appartient aussi'', a-t-il ajouté. ''Je ne suis pas venu (...) pour pleurer avec vous sur les malheurs de l'Afrique. Car l'Afrique n'a pas besoin de mes pleurs'', de même ‘'je ne suis pas venu effacer le passé car le passé ne s'efface pas'', a-t-il déclaré.
''Je ne suis pas venu nier les fautes ni les crimes car il y a eu des fautes et il y a eu des crimes'', a insisté Nicolas Sarkozy citant la traite négrière, l'esclavage, ‘'les hommes, les femmes, les enfants achetés et vendus comme des marchandises''. ''Et ce crime, a soutenu le chef de l'Etat français, ne fut pas seulement un crime contre les Africains, ce fut un crime contre l'homme, un crime contre l'humanité''. Pour autant, selon lui, ‘'nul ne peut demander aux générations d'aujourd'hui d'expier ce crime perpétré par des générations passées. Nul ne peut demander aux fils de se repentir des fautes de leurs pères''.
De même, ‘'la colonisation fut une grande faute mais de cette grande faute est né l'embryon d'une destinée commune. Et cette idée me tient particulièrement à cœur'', a-t-il poursuivi. ''La colonisation fut une faute qui a changé le destin de l'Afrique et qui les a mêlés. Et ce destin commun a été scellé par le sang des Africains qui sont venus mourir dans les guerres européennes'', a-t-il rappelé. ''Et la France, selon Nicolas Sarkozy, n'oublie pas ce sang versé pour sa liberté'', puisque ‘'nul ne peut faire comme si rien n'était arrivé'', ‘'comme si cette faute n'avait pas été commise'' et ‘'comme si cette histoire n'avait pas eu lieu''.
Source : Aps
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