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Politique

Amadou Toumani Touré, Président de la République du Mali : " Le Président Wade, je l’appelle l’« Empereur du Mali »"

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Amadou Toumani Touré, Président de la République du Mali : " Le Président Wade, je l’appelle l’« Empereur du Mali »"
Emergence Plus est allé au Mali à la rencontre du maître du palais de Koulouba, Amadou Toumani Touré (Att) de son vrai nom. De la bonne gouvernance, la rébellion touarègue, ses relations avec le président Abdoulaye Wade…, sans fards, le soldat de la démocratie a répondu à toutes ces questions. Mais pour l’intégralité, vous devrez passer chez votre vendeur de journaux pour consommer avec délectation Emergence n°05 du mois de Septembre 2008.

Faisant le bilan à mi-parcours de son mandat, le président Touré dira : « A ce stade, le bilan ne saurait être exhaustif, mais beaucoup a été fait et dans tous les domaines qui concernent la vie des Maliens et Maliennes. Mon magistère a plutôt instauré un programme de réformes institutionnelles et administratives qui va de la bonne gouvernance et la démocratie, aux infrastructures en passant par l’éducation, la santé et la culture ».

Concernant la de bonne gouvernance, Att annonce que « certaines réformes importantes pour l’avenir du Mali s’imposent, notamment la relecture des textes que nous avons confiée à une commission communément appelée la « Commission Daba Diawara ». Dans le cas d’espèce, après 15 ans d’exercice démocratique, la nécessité s’impose d’évaluer nos textes fondamentaux, législatifs et réglementaires, par de larges écoutes et consultations. Nous avons aussi sorti des oubliettes le nouveau projet de Code de la personne et de la famille. Depuis des décennies, nous ne sommes pas arrivés à sortir un texte consensuel et compris de tous. Maintenant, nous devons nous ouvrir à la modernité tout en gardant les valeurs de civilisation positives sur lesquelles repose la société malienne. La commission de réflexion m’a d’ailleurs remis son rapport. Dans les prochaines semaines, il fera l’objet d’un projet de loi à transmettre à l’Assemblée nationale. La sécurité routière a tenu ses états généraux qui ont recommandé la création d’une agence nationale de la sécurité routière. Cette agence aura pour mission d’éduquer, de sensibiliser et de réprimer. La corruption est chez nous un phénomène de plus en plus complexe, qui revêt des aspects socio-économiques, culturels et politiques. Depuis des années, les mesures prises sont restées en deçà de notre volonté de combattre ce fléau. Avec mon gouvernement, nous allons lutter contre la corruption par le renouveau de l’action publique. Là aussi, des états généraux se fixent comme objectif de parvenir à un diagnostic et d’élaborer une charte nationale partagée qui est attendue pour ce mois-ci ou le mois prochain… »

Toujours selon Att : « Les pays qui ont réussi à résorber le chômage et à augmenter de manière notable le revenu par habitant ont, tous, connu un taux de croissance se situant entre 7 et 8 %. Toutes les analyses s’accordent à estimer que le Mali doit atteindre ce taux, s’il veut résorber le chômage et rattraper le niveau de revenu par habitant des pays qui ont réussi leur décollage économique. (…) »

Qui des marchés de gré à gré ? « Ceux-là, je les laisse parler. Ils ont le droit de critiquer. Moi, j’agis ! Le gré à gré fait aussi partie de la panoplie de procédures de passation de marchés. Il est évident que maintenant, avec les réformes de bonne gouvernance engagées dont je vous ai parlées et le nouveau Code de passation des marchés que nous avons mis en place, les choses vont changer. En ce moment, on est en train de revisiter les textes régissant les procédures de passation des marchés. Le processus peut paraître long, mais le train est déjà lancé et il est réjouissant de constater que personne ne peut plus l’arrêter. Donc, j’ai confiance et je suis persuadé que bientôt, tous les Maliens se retrouveront autour de l’essentiel. C’est mon but ».

Parlant de la rébellion touarègue, le soldat de la démocratie indique que : « La région de Kidal, au nord-est du Mali, connaît depuis quelques années des troubles répétitifs dont les causes sont diverses et nombreuses. En effet, on assiste à un assoupissement économique de la région, qui tire son origine d’une insécurité réelle et latente affectant les activités socio-économiques et le fonctionnement normal de la communauté et de l’Etat. Cette crise a connu son paroxysme avec les évènements du 23 mai 2006, qui ont ouvert une nouvelle page de l’histoire de la région. Des accords comme ceux de Tamanrasset du 6 juin 1991, le Pacte national du 11 avril 1991, l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006 et le Protocole d’entente de Tripoli du 2 avril 2008 n’ont pas permis de restaurer une paix durable et une quiétude que nous souhaitons ardemment. Les manifestations ont continué avec des attaques, poses de mines sur les axes routiers et l’enlèvement d’otages. (…) Le gouvernement a organisé le Forum de Kidal en mars 2007, qui a identifié des actions de développement pour une enveloppe de 500 milliards de francs CFA, dans le cadre de l’application des Accords d’Alger. Si vous suivez mon raisonnement, il y a là une somme de paradoxes que nous gérons. Je ne peux pas comprendre qu’on prenne des armes pour le développement, qu’en retour des projets de développement sont acquis et, pourtant, au même moment, on sème l’insécurité. Les régions nord de notre pays présentent des atouts pour le développement, l’emploi et le revenu. Les nouvelles encourageantes relatives à la recherche pétrolière ainsi que les indices très prometteurs d’uranium mis à jour à Kidal en sont une confirmation ».

Evoquant le bon voisinage, Att laisse entendre que « le président Wade est un aîné, un père, un ami, qui a beaucoup d’affection pour moi et je le lui rends bien. Je l’appelle l’« Empereur du Mali ». Parce qu’un jour, il m’a dit : « L’empereur du Mali, ce n’est pas vous seul ! » Je lui ai répondu : « Non, Monsieur le Président, la province du Soudan reste le Soudan, mais l’empire du Mali, c’est un tout, un patrimoine commun ». C’est vous dire combien nos relations sont affectueuses et personnelles. A l’éclatement de la Fédération du Mali, j’étais jeune et ça nous a laissé un goût d’inachevé.

Aujourd’hui, par contre, nous nous retrouvons au niveau bilatéral. Difficile de faire la différence entre le Mali et le Sénégal parce que nous partageons tellement de valeurs. Aujourd’hui, plus que jamais, nos destins sont liés à travers notamment une multitude d’organisations auxquelles nous appartenons. Je ne citerai que l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal) dont le Mali assure la présidence en exercice. C’est un exemple d’intégration à présenter au niveau africain. A défaut de la Fédération du Mali d’hier, nous avons l’OMVS d’aujourd’hui et nos relations propres. Je pense donc qu’il faut laisser tomber les regrets et progresser ensemble ». (…)

Extrait de l’entretien réalisé à Bamako par Mariame Selly KANE et Khady GADIAGA



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