AMATH DANSOKHO CONVOQUÉ A LA DIC : « Nous n’avons pas de relations d’esclaves à maître avec Wade »

Amath Dansokho, Secrétaire général du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) n’en démord pas. Les propos prêtés à son camarade, Ibrahima Sène et qui valent à ce dernier un embastillement à Rebeuss depuis quelques jours maintenant, « engagent » entièrement le parti, « qui n’a pas de relations d’esclaves à maître avec Wade », a-t-il souligné à nos confrères de Sud-Fm, qui l’ont joint samedi depuis Paris. A Dakar, pendant ce temps, la Division des investigations criminelles (Dic) lui servait le vendredi 24 mars dans la nuit une convocation à son domicile, lui enjoignant d’y déférer pour ce jour, lundi 27 mars.

Amath Dansokho, le maire de Kédougou et non moins, vice-président à l’Assemblée nationale est prié depuis vendredi 24 mars dernier de se présenter aujourd’hui, lundi 27 mars devant les hommes du commissaire Assane Ndoye de la Dic. Demain, mardi 28 mars, son camarade Ibrahima Sène en détention préventive depuis plusieurs jours maintenant, repassera devant ses juges. Mais si Ibrahima Sène sera contraint de se présenter à la barre demain, il y a peu de chance que Amath Dansokho puisse, lui, satisfaire au souhait de la Dic, car se trouvant simplement en France pour les besoins du congrès annuel du Parti communiste français (Pcf) auquel il a été convié. Il est également en France pour d’autres activités.

Joint par nos confrères de Sud Fm « sen radio » le samedi dernier, le leader du Pit, qui précise que s’il avait prévu de rester quelques jours à Paris pour les besoins d’examens médicaux, il pourrait bien écourter son voyage pour déférer à la convocation de la Dic. « J’avais dans mon programme en plus de ma participation au congrès du Pcf qui finit dimanche, de consacrer trois jours à mes examens médicaux et à mes médecins. Mais s’il le faut je rentrerais plutôt que prévu. S’ils veulent m’embastiller, ils n’ont qu’à le faire. De toute façon qu’ils ne comptent pas sur moi pour infléchir de quelque nature que ce soit notre décision de parti de leur faire face avec le peuple », a-t-il martelé.

Campagne internationale

Alors si le pouvoir qui semble très remonté contre les sorties jugées intempestives du Pit et de ses leaders de ces derniers temps espère les intimider, « il repassera », assure Amath Dansokho. Selon lui en effet, « non seulement, nous n’avons pas de relations d’esclaves à maître avec Wade, mais tout ce que Ibrahima a dit, je le partage entièrement. Il a discuté avec nous. Il n’a pas dit ça en son simple nom. Mais bien au nom de la Direction du Pit. J’assume entièrement ce qu’il a dit ». Et l’embastillé à Rebeuss de recevoir un baume au cœur en attendant de voir ses juges se prononcer sur son cas. Mieux, son « camarade-Secrétaire général », ameute depuis Paris le ban et l’arrière-ban de la « solidarité-internationaliste ».

« Demain, (hier dimanche Ndlr) je serais au congrès du Pcf où j’interviendrais au nom de toute l’Afrique et je vais y exposer la situation du Sénégal à tous ces hommes et toutes ces femmes qui sont venus de tous les continents pour assister au congrès du Pcf qui a toujours été solidaire de notre lutte et à sa différence lui, (Me Wade Ndlr) qui est lié aux forces les plus réactionnaires de France », a-t-il révélé à nos confrères.

On le voit donc, lorsque la convocation de la Dic était déposée au domicile du leader du Pit, à l’immeuble Imofrom, son destinataire se trouvait déjà très loin du Sénégal. A Paris précisément où il est invité par Robert Hue, son camarade du Pcf qui se trouve être un ami personnel de Amath Dansokho. Amath Dansokho n’a pas voulu commenter outre mesure l’invite des hommes du commissaire Ndoye, en attendant d’y voir plus clair certainement. Des sources généralement bien informées, font connaître néanmoins que c’est à cause de la dernière déclaration du Pit, appelant le peuple à une prise de responsabilité pour abréger le régime de Me Wade que le leader du Pit a été convoqué. Ces mêmes sources s’interrogent cependant et avertissent. « Je ne pense qu’on jette Amath Dansokho en prison à cause justement de ce qu’il représente pour l’opposition. Cela pourrait être dangereux pour le pouvoir », observe l’une d’elles. Le leader du Pit quant à lui, a décidé d’aviser en sus des amis, les politiques en France et en Europe a-t-il clairement laissé entendre. « Y compris l’Elysée pour les sensibiliser sur certaines dérives qui sont devenues récurrentes au Sénégal », affirme-t-il.