AMATH DANSOKHO, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU PIT « Pourquoi Wade refuse de dialoguer avec l'opposition»

Après la sortie du président Wade à l'émission «La Tribune» faisant la leçon à l'opposition à propos du dialogue politique, la réplique ne s'est pas fait attendre du côté de Bennoo Siggil Senegaal. Et c'est Amath Dansokho, une des figures de proue de ladite coalition, qui est monté au créneau pour brocarder Me Wade, expliquant au passage pourquoi ce dernier ne daigne pas recevoir les leaders de l'opposition.  

La sortie du président de la République, avant-hier, à l'émission «La Tribune», réagissant à l'appel au dialogue politique lancé par le Khalife général des Tidianes, n'a pas été du goût d'Amath Dansokho, Secrétaire général du Parti de l'indépendance et du travail (Pit). Joint au téléphone, hier, l'ancien maire de Kédougou n'a pas eu de mots assez durs pour stigmatiser la sortie présidentielle. «C'est Wade qui bloque le Sénégal. Tous ceux qui l'ont écouté sont maintenant édifiés. Sa sortie le disqualifie davantage», fulmine Amath Dansokho. Avant d'expliquer : «Je vais vous dire pourquoi Wade refuse de dialoguer avec l'opposition. C'est parce que nous ne sommes pas dans son schéma que Wade refuse de nous recevoir. Le schéma de Wade est très clair. Il veut imposer son parti aux Sénégalais pendant 50 ans et installer son fils au pouvoir. Et comme il sait bien que nous allons nous opposer de toutes nos forces à son schéma, il n'est pas disposé à nous recevoir».

En tout état de cause, avant tout dialogue avec Me Wade, Amath Dansokho souligne que l'opposition exige de lui des «mesures de confiance». «Le fichier électoral doit être fiable, unique, sans doublure. Qu'il renonce à ses mesures unilatérales de nomination du président de la Céna. Qu'il renonce à la destruction du Code électoral qui lui a permis d'être président. Qu'il arrête les inscriptions lors des séances foraines. Nous exigeons que le ministre de l'Intérieur soit une personnalité indépendante», déclare-t-il. Et il ne manque pas en outre de mettre en garde le président Wade : «Nous n'allons pas aller à la Présidence pour qu'on nous fasse du cinéma. Nous ne sommes pas des demeurés. Nous avons autant ou plus d'expérience que lui».

Et à propos du coup d'État que l'opposition voudrait faire, selon Me Wade, M. Dansokho demande au chef de l'État de dire aux Sénégalais «quelle est l'unité militaire que commande l'opposition». «Nous n'en sommes pas encore là. Nous voulons des discussions sérieuses», conclut Amath Dansokho.