Sans se décourager, Amath Dansokho poursuit sa plaidoirie pour une candidature de l’opposition. Conforté en cela par sa ferme conviction qu’‘il y a une machine qui est en train d’être construite, plus redoutable et plus féroce encore que celle de 2007’. Hier, Amath Dansoko a réitéré sa position pour la candidature unique au sein de Bennoo. ‘Ce sera possible. Le peuple a approuvé notre politique unitaire massivement en mars. C’est sur cette base que nous avons défait le parti gouvernemental aux locales. Les élections prochaines sont présidentielles.
Il y a une machine qui est en train d’être construite, plus redoutable et plus féroce encore que celle de 2007. Si on est battu, ce serait le prétexte pour Wade de dire qu’il a gagné parce que nous sommes divisés’, justifie-t-il dans un entretien qu’il nous a accordé en marge d’une rencontre avec une délégation du Millenium challenge account venue rencontrer Bennoo Siggil Senegaal. Pour lui, les tâches de reconstruction qui leur incombent, au lendemain de leur victoire, c’est de renforcer l’unité. ‘Nous ne voulons pas que notre pays sombre dans le chaos, or lui est en train de préparer le chaos’, note Dansoko qui, par rapport à l’avenir et à un éventuel changement générationnel se dit rassuré. ‘Nous avons une relève sûre. Il y a des hommes et des femmes qui ont de grande capacité et qui sont dans tous les partis.
Il ne faut pas que l’arbre cache la forêt. Ils sont plus cultivés que nous, et je crois que même sous le rapport patriotique ils en ont à revendre par rapport à nous. Je n’ai aucune crainte pour l’avenir démocratique, social et de paix civile du Sénégal’, soutient-il. Actualité oblige, le secrétaire général du Pit a abordé la question du Monument de la renaissance. ‘Un Monument de la Renaissance africaine, ce n’est pas l’affaire d’un seul pays. Et ce n’est pas non plus un seul chef d’Etat qui doit concevoir l’architecture. C’est l’Afrique tout entière qui est concernée. Il faut dire que le président a fait un coup de force, comme il en a l’habitude, et maintenant il récolte ce qu’il a semé’, a-t-il soutenu. Le leader du Pit déclare ne rien avoir contre ce monument, mais celui-ci doit être le reflet de l’histoire africaine.
‘Pourquoi vouloir coûte que coûte copier la statue de la liberté de New-York’, se demande-t-il. Cependant, si Wade semble réussir son coup de force et pense qu’on va lui donner de l’argent, ‘ce sont des vues de l’esprit’, estime Dansoko. ‘Il sait parfaitement que cela ne se fera pas comme ça. Quel est le pouvoir d’achat que nous avons pour aller payer des billets pour visiter le Monument ? Tous les étrangers qui viendront ici, dans le cadre d’activités gouvernementales, il va les obliger à aller là-bas. Il croit que ceux-là dépenseront assez pour lui faire de l’argent. Parce que lui c’est l’argent qui l’intéresse’, martèle-t-il. De son avis, le Monument de la Renaissance a suscité des sorties ‘maladroites de Wade’ parce qu’il n’y a pas eu une large concertation. Mais, Wade n’atteindra pas ses objectifs.
Par ailleurs, Amath Dansoko a essayé de porter un jugement sur le libéralisme social que prône Wade. ‘Tout cela, ce ne sont que des mots. Il ne défend aucun système’, charge le leader du Pit. Il déplore ‘qu’au Sénégal on ait la mémoire courte’. Car ‘quand il y a eu la crise et que Wade est allé à l’Onu, dans son discours, il avait dit qu’il n’est pas libéral. C’était purement déclaratif’. À la question de savoir quel serait le régime le plus adéquat au Sénégal, le leader du Pit répond : ‘aujourd’hui, la question essentielle pour nous, c’est la survie même si les questions idéologiques ont leur importance. Moi, je suis communiste et je le serai jusqu’à la fin de ma vie. Mais, je ne me fais pas d’illusion. Je ne verrai jamais ce système-là… Nous sommes tous d’accord pour remettre l’Etat du Sénégal à l’endroit pour qu’il exerce les fonctions sociales éminentes qui sont celles d’un Etat de droit’.
Et le libéralisme de Wade ? ‘L’histoire du libéralisme c’est purement une référence parce que c’était à la mode. Mais dès qu’il (Wade, Ndlr) a vu que le libéralisme a pris une bonne raclée avec la crise, il a dit non’, répond Dansokho. ‘Il n’y a jamais eu dans ce pays quelqu’un qui a usé de l’appareil d’Etat pour constituer des fortunes colossales. C’est l’Etat qu’il a utilisé pour s’accaparer des terres et des finances publiques pour les redistribuer à ses oligarchies’, accuse-t-il.
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