Archives : Wade, le 31 juillet 2008 déclare ne pas écarter qu’un opposant de qualité puisse le remplacer

Décidemment , avec les interviews archivées du Président Wade, il y a ,à la pelle, que de sensationnelles  déclarations . Souvent, il y est relevé des  révélations même si les contradictions entre ses propos d’hier et ses attitudes  d’aujourd’hui  sont, davantage, plus fréquentes. Le premier Mars 2007 , le chef de l’Etat disait , face à la presse, qu’il lui était impossible de déposer une nouvelle candidature pour 2012, à cause du facteur bloquant que constituaient certaines  dispositions constitutionnelles. Seize  mois plus tard , pourtant , Wade suivait sa logique, malgré le vote, le même jour par l’Assemblée Nationale  de la réforme constitutionnelle  de 2008, source des dispositions transitoires  évoquées par les juristes  libéraux, comme Me Abdoulaye Babou , pour légitimer  sa , très controversée candidature pour la prochaine présidentielle . Alors qu’il était reçu par la Voix de l’Amérique , Wade , qui parlera avant le journaliste Souleymane Jules Diop et son ministre et porte-parole Amadou Sall , fera des révélations  de taille sur sa vie politique en tant qu’opposant et sur ses ambitions à la fin de son dernier mandat . A la question , quelle est la personne la mieux indiquée , selon lui ,  pour lui succéder en 2012 , le chef de l’Etat répondra , mots pour mots ,  «  .Je suis un républicain , un africain aussi , je cherche la meilleure solution pour le Sénégal ,  et je pense que je suis un homme réfléchi , je ne vais prendre le mandat , le pays ,le remettre entre les mains de quelqu’un qui ne peut pas tenir la situation ou que le peuple n’aime pas . C’est absurde !  parce que dès le lendemain , il va avoir des problèmes. Il s’agit  pas , simplement de terminer un mandat, mais il s’agit d’aider à la transition . Je regarde tous les Sénégalais , sans exception  , même du côté de l’opposition , pour voir l’homme qui pourrait  être à la hauteur , dominer tout le monde et mener le Sénégal vers l’avant . Je n’exclue personne .  Malheureusement , je n’ai  pas trouvé »  . Abdoulaye Wade se sentait , visiblement , horriblement désolé de n’avoir pas encore trouvé un membre de l’opposition à la hauteur de ses indications . Un membre de l’opposition , comme du pouvoir , d’ailleurs . Il accusera ses adversaires politiques  de , parfois  , se verser dans la jalousie car , dit-il ,  aucun d’entre eux n’est comme lui , c'est-à-dire « un à la fois  scientifique ,  économiste et juriste » . Wade d’ajouter que « c’est ça qui énerve la vieille opposition». Quand il dit « vieille opposition , il fait , naturellement , allusion aux responsables politiques comme Ousmane Tanor Dieng , Amath Dansokho , Moustapha Niass , Abdoulaye Bathily etc… Dit d’une autre manière , le libéral en chef peine , encore et toujours , à trouver dans la gauche un homme compétant , comme lui . Pour donner  preuve à ses compétences  tant brandies , Wade fera une révélation selon laquelle , en un moment donné , Senghor  avait pensé à lui pour lui succéder . Ceci aurait pu se réaliser, à l’en croire ,  s’il n’y avait un certain Jean Collin , réfractaire à une telle initiative . Mieux , nous apprend-t-il , même Abdou Diouf n’excluait pas de le voir remplacer le littéraire .  Le chef de l’Etat terminera cette interview du 31 juillet 2008 par tarir d’éloges la grande offensive agricole  pour  la nourriture et l’abondance .