Depuis plusieurs mois, des rumeurs relayées par une partie de la presse nationale font état d’un départ imminent de Souleymane Ndéné Ndiaye de la Primature. Ces spéculations, ajoutées aux salves des «snipers concrétistes» et aux missiles de Farba Senghor contre le Premier ministre, démontrent, si besoin en était, que ce dernier est dans le collimateur de gens qui œuvrent pour sa défenestration. Reste à savoir pourquoi le chef du gouvernement dérange tant de monde.
Alors que les supputations sur un probable remaniement de la rentrée vont bon train, les fronts se multiplient contre le Premier ministre. Aux côtés des partis membres de Benno Siggil Sénégal et de certains mouvements citoyens qui tirent à boulets rouges sur son régime incapable de régler la question de la demande sociale, ce sont ses adversaires libéraux qui donnent davantage de tournis à Souleymane Ndéné Ndiaye. Parmi ces derniers, Farba Senghor se distingue par ses sorties au vitriol à son encontre, allant jusqu’à l’accuser de travailler contre le Président Wade. Les déclarations de «l’élément hors du comment» contre le Premier ministre sont si fréquentes et si incendiaires qu’on se demande si le chargé de la Propagande au Pds est toujours un électron libre. Certains analystes politiques croient savoir que M. Senghor n’est que le porte-voix de responsables au sommet de l’Etat et du Pds et qu’il ne fait que dérouler un scénario, désormais, classique. Qui consiste à lâcher les seconds couteaux contre un adversaire, avant de lui porter l’estocade finale.
Le même modus opérandi a fonctionné lors de l’entreprise de l’autodafé des anciens Premiers ministres Idrissa Seck et Macky Sall. Et comme si l’histoire bégayait à défaut de se répéter, c’est le même Farba Senghor qui est monté au créneau… Mais cette fois, il n’est pas seul. Car dans son entreprise de «meurtre» contre Ndéné, il peut compter sur les fantassins de la Génération du Concret. Ces derniers se montrent actuellement très féroces contre le maire de Guinguénéo qu’ils veulent déloger de la Primature.
Les «fautes» de Jules Ndéné
Pour l’instant, le Premier ministre sait qu’il ne peut compter ni sur l’appareil d’Etat, ni sur celui de ses rivaux au Pds que certains soupçonnent d’avoir donné un quitus à ses détracteurs. Qui veulent sa tête pour ne pas s’être ouvertement engagé en faveur du plan de la ministre Awa Ndiaye qui consiste à réélire Abdoulaye Wade en 2012, avant d’œuvrer à installer son fils Karim au Palais. Par ailleurs, il semblerait aussi que des ultras du régime ne pardonnent pas au chef du gouvernement les efforts qu’il a déployés pour le démarrage des programmes de la Tfm. Qui plus est, et malgré quelques timides résultats dans la lutte contre les inondations et les délestages, Souleymane Ndéné Ndiaye apparaît, toujours aux yeux de nombreux responsables libéraux, comme celui qui les empêche de profiter de la manne de l’alternance.
En même temps, selon des sources internes au Pds, autant le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye dérange, autant il demeure pour le Pds, une équation, au sens politique du terme. Il ne cache pas sa proximité avec le leader de l’Alliance pour la République (Apr), Macky Sall avec qui il a partagé la même chambre d’Université. Cette proximité dérange au point que tous les deux sont obligés de briser le silence pour évoquer leur amitié qui rompt d’avec leurs appartenances politiques respectives. Evoquant cette amitié le 1er septembre dernier lors de la cérémonie de lancement de Tfm, Ndéné a précisé que celle-ci s’arrête aux relations individuelles «sans influer sur leurs convictions politiques». En tout état de cause, le Premier ministre est conscient des menaces qui le guettent et serait prêt, selon ses proches, à engager le bras de fer.
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