Entendu hier à titre de témoin par le juge du cinquième cabinet, Yakham Lèye, Salif Bâ a balisé le terrain aux entrepreneurs dont les auditions démarrent demain avec Bara Tall. Non seulement, l’ancien ministre a affirmé que les surfacturations indexées par l’Inspection générale d’Etat (Ige) ne tenaient pas la route, mais aussi que tous les marchés passés dans le cadre de l’affaire dite des chantiers de Thiès étaient réguliers comme ce fameux marché de 14 milliards qui a fait tant de bruit. Cependant, aucune question sur l’ancien Premier ministre Idrissa Seck n’a été posée à l’ex-patron du Pcrpe. Après les responsables du Pcrpe, le juge du cinquième cabinet a entendu hier durant cinq tours d’horloge l’ancien directeur du Projet de construction et de réhabilitation du Patrimoine bâti de l’Etat (Pcrpe) et ex-ministre de l’Habitat et de la Construction et du Patrimoine bâti, Salif Bâ. L’audition qui a débuté vers midi, s’est terminée aux abords de 18 heures. Plusieurs questions ont été posées à l’ancien ministre par le juge du cinquième cabinet, qui l’entendait à titre dé témoin. Répondant à une question du juge sur les accusations de surfacturations formulées par le rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige), l’ancien ministre s’est voulu catégorique : « les entrepreneurs n’ont fait aucune surfacturation. Mieux, ajoutera Salif Bâ, « tous les marchés ont été régulièrement passés. C’est-à-dire qu’après des appels d’offres en bonne et due forme, il a été procédé au dépouillement avant que la Commission nationale des contrats de l’administration (Cnca) ne donne son approbation. Les accusations concernant des marchés de gré à gré sont totalement erronées ». Ce qui fera dire à l’ancien ministre : « le marché de 14 milliards accordé à Bara Tall, patron de l’entreprise Jean Lefèbvre est tout à fait régulier ». Il faut dire que, quelques jours avant l’ancien ministre, Abdou Nguett, actuel directeur de la construction et patron du « task force » du Pcrpe au moment des faits, avait tenu le même discours devant le juge Yakham Lèye. Toutefois, aucune question sur l’ancien Premier ministre Idrissa Seck n’a été posée au cours de l’audition.
L’ancien ministre convainc le juge
Que retenir du témoignage de Salif Bâ ? Une source proche du cinquième cabinet se veut formelle : « il a convaincu le juge ». Est-ce à dire que la montagne va, elle aussi, accoucher d’une souris comme cela a été le cas au niveau de la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice ? Notre source proche du cinquième cabinet avoue : « je suis sûr que cette affaire sera classée ». Dans tous les cas, le juge lui, a entamé le dernier tournant, avec le début de l’audition des entrepreneurs jeudi avec Bara Tall de Jean Lefèbvre Sénégal (Jls). Après ce dernier qui a été convoqué à titre de témoin, d’autant que l’instruction est faite contre « X », tous les autres entrepreneurs cités dans l’affaire dite des chantiers de Thiès vont être entendus. Néanmoins, contrairement à ce qui a été avancé ça et là, aucune entreprise fictive n’a été « démasquée » au terme de l’enquête de la Division des investigations criminelles (Dic) auprès de l’ensemble des notaires du Sénégal. Le seul soupçon a porté sur l’entrepreneur, par ailleurs président de la communauté rurale de Sangalkam, Oumar Guèye, qui se trouve être un ami et partisan de Idrissa Seck.
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