Barthélémy DIAS ?: ‘Je ne retire rien des propos qui m'ont conduit en prison’

Il ne présentera aucune excuse au chef de l'Etat et il ne retire rien des propos qui l'ont conduit en prison. Ainsi parlait hier Barthélémy Dias en visite à Saint-Louis pour apporter son soutien à ses camarades du mouvement des étudiants et élèves socialistes de l'Université Gaston Berger.

(Correspondance) - Barthélémy Dias ne retire rien des propos qui lui ont valu, récemment, un séjour carcéral. Venu à Saint-Louis pour apporter son soutien à ses camarades du mouvement des étudiants et élèves socialistes de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, il l'a soutenu, mordicus, hier, dans l'antre de ce temple du savoir. ‘Je n'ai pas pris de recul. Je l'ai dit, les propos qui m'ont conduit en prison, je ne les retire pas. Je les maintiens. Je ne présente aucune excuse au chef de l'Etat parce que c'est au chef de l'Etat qui en a assez fait, de présenter des excuses au peuple sénégalais. Aujourd'hui, les Sénégalais sont conscients que l'arbitraire et l'injustice sont érigés en mode de gestion. Et en tant que politique, mon rôle est de continuer à éveiller les populations’, a-t-il martelé.

Jetant un regard prospectif sur les futures joutes électorales, l'ancien locataire de la Mac de Tambacounda est revenu sur l'impérieuse nécessité, pour les étudiants socialistes, de jouer pleinement leur rôle d'avant-garde, pour que le calendrier républicain soit respecté. ‘Aujourd'hui, à Saint-Louis, mon rôle est de faire comprendre aux étudiants socialistes qu'en tant que citoyens, en tant que politiques, ils ont aussi une contribution à apporter pour que les élections se déroulent le 25 février et dans des conditions claires et transparentes. Nous avons beaucoup supporté depuis 2000, il est temps que, quelque part, le régime comprenne que le 25 février, il y aura des élections’.

S'il n'y a pas d'élections en février 2007, assure dès à présent Barthélémy Dias, ‘je vais encore aller en prison. Je n'appelle pas à une insurrection, mais moi et d'autres Sénégalais, nous allons encore parler et dénoncer. Les Sénégalais doivent tout mettre en œuvre pour lutter contre l'arbitraire et l'injustice. Il y a des choses qui doivent cesser dans ce pays. Vous prenez la justice sénégalaise... Vous verrez qu'elle souffre d'un cancer libéral doublé d'une cataracte insultante et honteuse pour une démocratie qui se respecte, comme celle du Sénégal’.

Par ailleurs, Barthélémy Dias a mis à profit son séjour au campus universitaire Gaston Berger de Saint-Louis pour se rendre au tribunal régional de Saint-Louis, en vue d'avoir une autorisation pour rencontrer Vieux Sandjiry Diop et les autres membres de la garde rapprochée d'Idrissa Seck. Revenant sur les raisons qui le poussent à faire le déplacement de la rue Adamson du quartier Nord, qui abrite la Maison d'arrêt et de correction de Saint-Louis, le leader la ‘Convergence socialiste’ dira que ‘c'est parce que, lors de mon incarcération de Tamba, j'ai reçu plusieurs visites des Msis et des Fidel.

Le Premier ministre, M. Idrissa Seck, a eu aussi à me faire parvenir plusieurs messages de sympathie et d'encouragement’. Avant de préciser, au passage, qu'‘aujourd'hui, devant l'injustice et l'arbitraire qui sont, plus ou moins érigés en mode de gestion, je n'ai d'autres choix que d'accorder mon soutien à Vieux Sandjiry et à ses amis’. Dans la foulée, Barthélémy Dias de renseigner que ‘sitôt arrivé à Dakar, je vais essayer de rendre visite à Bara Tall. Voilà un homme qui mérite de la nation, qui doit recevoir des médailles pour services rendus à la nation et qui se retrouve en prison. C'est une aberration. C'est inacceptable. C'est la même chose avec Vieux Sandjiry et compagnie’.

Le jeune socialiste a, en outre, ‘dénoncé l'injustice dont est victime Idrissa Seck. C'est un citoyen sénégalais, laissez-le se présenter aux élections et on verra ce que ça donne’, lance-t-il aux détracteurs du leader de Rewmi. ‘En tout cas, nous, nous sommes des socialistes, nous sommes à la Cpa. Nous sommes prêts, nous sommes confiants et nous n'attendons qu'une seule chose : en découdre, le 25 février, avec Me Wade’, conclut-il.