BIGNONA - Après avoir déclaré l’ex-Pm persona non grata : Lamine Badji éclipsé par Idrissa Seck

Après la déclaration fracassante, mercredi, du secrétaire général de la Fédération départementale Pds de Bignona, El Hadji Omar Lamine Badji, d’empoisonner le séjour du maire de Thiès en Casamance, on craignait le pire, hier, face à la détermination de Idrissa Seck de se rendre à Bignona, fief du président du Conseil régional de Ziguinchor. Mais, à l’arrivée, le choc des gladiateurs n’a pas eu lieu, ou a duré tout au plus, le temps d’un feu de paille. Idrissa Seck a réussi finalement à éclipser Lamine Badji.

Les colosses du patron de Rewmi, Idrissa Seck, ont fait d’une bouchée les «pupilles» d’Oumar Lamine Badji. Comme l’atteste éloquemment cette ironie de M. Seck : «La bataille de Bignona n’a pas eu lieu, parce que les quelques porteurs de pancartes que nous avons rencontrés, au contact de ma sécurité, ont détalé comme des Ndiombor (traduire Lapins en français : Ndlr).» En effet, à l’entrée du cortège d’Idrissa Seck dans la commune de Bignona, une poignée d’environ 6 à 10 jeunes porteurs de pancartes, scandant «Idy voleur !», venus saboter sa visite, ont été rapidement maîtrisés par les «gorilles» de M. Seck obligeant les contre-manifestants à s’éclipser précipitamment dans la nature. Ensuite, les forces de sécurité de la gendarmerie sont venues escorter, avec la garde rapprochée de Idrissa Seck, la marche «orange» du cortège qui est partie de l’entrée de la ville, à la sortie ouest de Bignona, sur au moins deux à trois kilomètres. Cette marche a permis au maire de Thiès de mesurer, pour une simple visite de courtoisie, la chaleur de l’espoir porté en lui par des hommes et des femmes plus que déterminés à l’accompagner dans son combat. Elle a surtout consacré le triomphe de la liberté de circuler et d’expression plurielle des citoyens quelle que soit leur appartenance idéologique ou confessionnelle. Et Idrissa Seck de rappeler à cette occasion : «Je voudrais dire avec force qu’il y a au Sénégal un Etat supposé de droit. Cet Etat a la responsabilité de garantir à tous les citoyens, ainsi qu’à l’ensemble des hôtes étrangers qui choissent de nous visiter, une liberté totale de circulation sur l’étendue du territorial national et en toute sécurité. Donc, c’est à cet Etat de faire face à ses responsabilités. Si je venais à constater la défaillance et la carence de cet Etat dans cette matière, je suis prêt à lui fournir l’assistance technique nécessaire à assurer la sécurité nécessaire de ma visite.» Il prévient qu’on ne peut l’empêcher d’aller à Bignona et dans n’importe quel point du territoire national qu’il aura choisi de visiter. Et d’indiquer que «l’Etat a, en particulier à travers son administration territoriale, sa police, sa gendarmerie, son armée, le devoir de veiller en tout point, de traquer et de punir par la justice les coupeurs de routes. Et notamment ceux qui déclarent à la radio leurs activités criminelles de coupeurs de routes, souillant, au passage, la responsabilité républicaine qui leur confère une certaine dignité».

Aussi, dans le cadre de sa visite de proximité et d’écoute pour son séjour de dix jours en Casamance, le patron de Rewmi a rendu une visite de courtoisie à l’Abbé Diamacoune Senghor, président du Mfdc, à sa résidence surveillée au Centre des œuvres catholiques de Ziguinchor. Idrissa Seck, qui s’est adressé à la presse, à sa sortie d’audience, a indiqué que leur entrevue a porté sur la question centrale du dossier casamançais qu’il avait placé au cœur de ses discussions avec des bailleurs de fonds à Paris et aux Etats-Unis. Ces discussions lui avaient permis de décrocher, selon lui, en sa qualité de Premier ministre du Sénégal, un financement de 840 milliards de francs Cfa, dont 67 milliards pour la reconstruction de la Casamance dont l’enveloppe financière est par la suite passée à 80 milliards de F Cfa. «Je suis donc venu faire, avec l’Abbé Diamacoune, l’état de la paix et de la reconstruction de la Casamance.» Une préoccupation qui l’a ensuite immédiatement conduit au siège de l’Anrac où il a eu des explications détaillées sur l’état d’exécution du programme de reconstruction de la Casamance et surtout du niveau de décaissement des fonds alloués à cet effet.

Idrissa Seck a également visité le pont Emile Badiane de Ziguinchor et s’est même fait le plaisir de l’ausculter de plus près en descendant en dessous pour mieux apprécier, à l’aide d’une pirogue, l’état de dégradation de l’ouvrage.