Ce gain politique que Wade a perdu

Me Wade qui escomptait un gain politique en débarquant Samuel Sarr qui symbolise l'échec de son régime, perd le bénéfice de l’acte posé en mettant un levier aussi puissant entre les mains déjà débordées de son fils.

Le limogeage de Samuel Sarr de la tête du ministère de l'Énergie, est un acte éminemment politique posé par le président de la République. Il fallait un signal fort à l’endroit des populations coléreuses de vivre les affres d’une politique énergétique désastreuse visible à travers l’incapacité à fournir de l’électricité, du gaz, du carburant. Me Wade ne s’est donc plus encombré de fioritures pour se débarrasser de celui qui symbolise l'échec de son régime.
En débarquant Samuel Sarr, le chef de l'État escomptait un gain politique, la faveur et la clémence des populations. Mais, il a perdu le bénéfice du départ de son désormais ex-ministre de l'Énergie quand il a concomitamment décidé de confier à son fils ce département stratégique et lourd qui vient s'ajouter au super ministère que Karim Wade peine à piloter normalement.
Le super ministère de son fils exaspérait déjà les populations. En lui confiant le ministère de l’Energie, Wade fait se radicaliser davantage tous ceux qui criaient à une préparation à la transmission du pouvoir de façon héréditaire, en voyant une telle concentration de leviers entre les mains de Karim Wade. Wade pousse ainsi les populations à se mettre plus encore à dos son fils. Karim Wade est déjà impopulaire, comme en attestent les résultats des dernières élections locales où la structure qu'il dirige, la «Génération du concret», a montré toutes ses limites, sur l'ensemble du territoire où elle a été laminée.