COLONEL ASS MALICK CISSÉ : «Ce que Idrissa Seck m’a dit sur Karim»

Karim Wade, fils du président de la République et président exécutif de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci) a été, entre autres sujets, au centre des discussions entre le Président de la République et son ancien Premier ministre, Idrissa Seck. A titre de preuve, son nom a été beaucoup prononcé lors des «audiences du midi» (l’expression est de Mamoudou Ibra Kane)  avec Me Wade et le maire de Thiès au Palais de la République mais aussi lors des multiples discussions entre le colonel Ass Malick Cissé et l’ancien Premier ministre dans sa demeure sise à Compiègne. Au début de l’alternance le «fils biologique» et le fils «politique» étaient très complices mais leurs relations ont craquelé lors de la crise au sommet de l’Etat qui a consacré le départ de Idrissa Seck de la Primature et le soutien actif de Karim Wade à Macky Sall pour lui succéder. Interpellé par Cheikh Diallo sur ses relations avec Idrissa Seck dans son livre «Si prés, si loin avec Wade», le fils du Président déclarait : «Que penseriez-vous de quelqu’un qui traite votre père d’ancien spermatozoïde ?». La question est en fait une réponse. Le maire de Thiès pour sa part a cru, à un moment, que Wade voulait léguer le Pouvoir à son fils, comme il l’a affirmé dans un Cd.

Mais aujourd’hui, l’ancien Premier ministre semble avoir mis de l’eau dans son vin. En effet, il a confié au colonel Malick Cissé être dans les bonnes dispositions pour renouer le fil avec Karim Wade. En blaguant, il a même ajouté : «s’il veut, je pourrai même devenir son Premier ministre». Joint hier au téléphone, le colonel Malick Cissé ne dément pas la disponibilité de Idrissa Seck de travailler avec le président exécutif de l’Anoci : «Idrissa Seck m’a dit qu’il reconnaissait les compétences de Karim Wade. Il a ajouté être prêt à travailler avec lui». Non sans ajouter : «Cette volonté de Idrissa Seck de travailler avec Karim Wade permettra de maintenir au Pouvoir le libéralisme pendant cinquante ans comme le disait l’autre. Car Idrissa Seck, Karim, Pape Diop et Macky pourront conduire avec brio la candidature de Me Abdoulaye Wade en 2012». Donc Wade est candidat ?

Wait and see. Ce revirement de l’ancien Premier ministre sur la personnalité de Karim Wade cache t-il autre chose ? Personne ne peut le dire affirmativement même si la suspicion est de rigueur chez les proches du Président de la République. D’autant plus que cette volonté qu’on lui prête (et qu’il ne cesse de démentir) de se faire succéder par son fils a été au centre des discussions au Palais de la République entre Wade et Idrissa Seck, avec la caution de Serigne Abdoul Aziz Sy. En effet, alors que l’ancien Premier ministre se posait des questions sur cela, le Président de la République lui a martelé : «Arrêtes de parler de ça, tu sais bien que si j’avais voulu imposer Karim Wade, je le ferai». Comme pour lui signifier que s’il avait décidé de léguer le Pouvoir à son fils, il le ferait quel que soit le prix.