Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Confidences de Abdoul Khadre Cissokho : « le départ de Djibo Kâ me gêne et me gênera jusqu’à la mort….. »

Single Post
Confidences de Abdoul Khadre Cissokho : « le départ de Djibo Kâ me gêne et me gênera jusqu’à la mort….. »

Président de l’Assemblée nationale de 1993 à 2001 et président de la commission de réconciliation du Ps, Abdoul Khadre Cissokho est un témoin privilégié des cassures profondes qui ont secoué le vieux baobab socialiste. Il s’est livré à un témoignage poignant sur les départs de Djibo Kâ et de Moustapha Niasse.


La sentinelle : quand peut-on situer le début de la crise au Ps ?

A.K.C : « Le parti socialiste a connu des secousses en 1996, nées des frustrations après les renouvellements. Ces problèmes n’ont pas pu être résolus comme par le passé. Le président de la République, n’était plus maître du parti, il avait désigné un premier Secrétaire à qui il avait confié le pouvoir. Ce qui a donné l’opportunité d’instaurer une démocratie interne au sein du parti. En fait, le centralisme démocratique étouffait la démocratie interne. En plus d’être le Président de l’Assemblée nationale de 1993 à 2001, j’étais aussi chargé de la vie du parti et je présidais la commission réconciliation. Cette nouvelle commission avait remplacé la commission de discipline présidée par Jean Collin qui avait une image négative. La commission réconciliation privilégiait le dialogue interne pour trouver un accord quelque soit la complexité du problème. Ainsi, lors des frustrations de 1996, il a fallu beaucoup de souplesse pour trouver des consensus. Nous avons débattu avec toutes les coordinations et les gens se sont exprimés librement et largement sur tous les problèmes. C’est ce consensus qui a prévalu jusqu’en 2000.

Oui, mais la crise a continué ?

Oui, des frustrations ont été notées au niveau des coordinations départementales de Koalack et de Matam. C’était un problème de tendance dirigée par Mbaye Diouf et Abdourahmane Touré. Mbaye Diouf avait même monté un mouvement à l’intérieur du parti. A la convocation de la commission réconciliation, une solution a été trouvée avec Mbaye Diouf et Abdourahmane Touré. Nous avons eu un accord de principe. Entre temps, Djibo Kâ est venu, il nous a posé le problème de la pensée unique, il a parlé de courants. La commission a étudié la requête de Djibo et décidé de ne pas le frustrer tout en récusant le problème de courants. Notre argument était de lui dire que le Ps n’est pas encore prêt à recevoir des courants et des tendances. Nous lui avons dit qu’on ne rejette pas sa proposition mais qu’il nous donne le temps d’y réfléchir et de s’y préparer. Nous avons demandé à deux de nos camarades de rapporter la position de la commission, respectivement à Djibo et à Mbaye Diouf. Nous avons donné la parole au premier rapporteur qui a rendu compte fidèlement à Mbaye Diouf qui a accepté de rentrer dans les rangs. Malheureusement, le second rapport a dit à Djibo Kâ, que le Ps ne veut pas de courants et que nous sommes totalement contre cela. La commission n’a pas rectifié. On dirait que nous étions hypnotisés. Djibo, avec une grande spontanéité a répondu : « je prends acte » et il est parti. J’avoue que j’ai toujours du mal à digérer cette affaire là. Ça me gêne et ça me gênera jusqu’à la mort. Je confirme que le parti n’a pas mis Djibo Kâ dehors. Mais c’est la faute du rapporteur de la commission, qui d’ailleurs, n’est plus dans le parti. Peut être qu’il avait des problèmes avec le premier secrétaire, peut être qu’il avait des ambitions personnelles, mais la commission réconciliation que je présidais, ne l’a pas exclu du parti. Sans nous donner le temps de réagir, il est parti. C’est dommage.

La sentinelle : Et ce qui concerne Moustapha Niasse ?

En ce qui concerne Moustapha Niasse, c’est un probléme tout à fait personnel qui a réagi sur le parti. Il avait un différend assez profond avec Abdou Diouf. Tanor Dieng n’a rien à voir dans ce conflit. Ces cadres avaient en ce moment, privilégié des ambitions personnelles sur la gestion durable de leur parti. Ils auraient dû défendre leurs idées à l’intérieur du parti qui n’appartient à personne. On n’avait pas calculé que les départs de Djibo et Niasse allaient affaiblir autant le parti.

Baye Makébé Sarr



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email