Moustapha
Niasse et Ousmane Tanor Dieng ont profité, hier, de la conférence de
presse des leaders de Bennoo Siggil Senegaal, pour proposer des
solutions de sortie de crise en Casamance. Le leader des progressistes
exhorte Me Wade à saisir le Conseil de sécurité de l'Organisation des
Nations-Unies (Onu), au moment où le chef de file des socialistes prône
des Assises sur la Casamance.
La conférence de presse initiée, hier, par les leaders de Bennoo Siggil Senegaal, a été l'occasion pour les Secrétaires généraux de l'Alliance des forces de progrès (Afp) et du Parti socialiste (Ps), Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, de mettre les pieds dans le plat en ce qui concerne le conflit casamançais. D'emblée, le premier chef du gouvernement sous l'Alternance a dénoncé avec véhémence «l'entêtement» du président Wade qui, se désole-t-il, «continue de considérer le dossier casamançais comme un fonds de commerce politique». Avant de s'interroger : «Pourquoi Wade tient-il à ce que le dossier reste en l'état ?» À en croire Moustapha Niasse, «il y a une solution, il n'y en a pas d'autre». Selon lui, «Wade doit saisir le Conseil de sécurité de l'Onu. Il s'agit d'un conflit interne qui a détruit des vies humaines et beaucoup de biens». Et d'expliquer : «S'il le fait, le Conseil de sécurité de l'Onu va se réunir obligatoirement, avant de désigner un envoyé spécial qui ne sera pas un national. On lui adjoindra trois ou quatre experts. Cette mission se rend au Sénégal. Et pendant trois semaines au maximum, elle procède aux enquêtes préliminaires en prenant contact avec les différentes parties en conflit. Au terme de ces vingt et un jours, la mission retourne à New York et rend compte au Conseil de sécurité. C'est après que se déclenche enfin la procédure des négociations». Moustapha Niasse précise que «l'envoyé spécial reviendra au Sénégal pour se concerter avec le gouvernement, le Mfdc et les autres parties. Et toutes les charges de ces négociations seront assurées par le Conseil de sécurité de l'Onu. Les négociations seront sanctionnées par une résolution de paix. Cette procédure a été affinée après le dossier des Balkans».
De son côté, Ousmane Tanor Dieng plaide plutôt pour de «véritables Assises sur la Casamance», estimant que «la situation est en train de dégénérer». «Nous avons eu raison d'organiser un atelier sur la crise casamançaise, dans le cadre des Assises nationales», indique le Secrétaire général du Ps. Avant de faire dans la raillerie : «La preuve est faite aujourd'hui que Wade s'est trompé sur toute la ligne. Il avait promis de régler ce conflit en cent jours, aujourd'hui, ça fait dix ans».
0 Commentaires
Participer à la Discussion