Au cours de la conférence de presse, hier, des dirigeants des partis membres du Cpc, de la Ld et du G10, l’opposition a répliqué au président de la République qui l’accusait d’être les manipulateurs des étudiants qui s’adonnent à des actes de violence sur le campus universitaire de Dakar. Pour l’opposition, c’est une tentative de diabolisation qui ne passera pas.
L’opposition sénégalaise refuse d’être diabolisée par le pouvoir en place. Les dirigeants des partis membres du Cadre permanent de concertation (Cpc), du G10 et de la Ligue démocratique /Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) l’ont fortement martelé hier. C’était au cours d’une conférence de presse organisée à Dakar.
Une occasion pour ces regroupements de partis d’organiser la réplique au président de la République. Ce dernier qui se prononçait sur la crise universitaire avait, à son retour de voyage, accusé l’opposition d’être derrière les étudiants.
Il affirmait, en effet, détenir des informations selon lesquelles « des étrangers tentent de saboter le système éducatif national en utilisant des hommes politiques des partis d’opposition qui financent et poussent les étudiants à organiser des manifestations d’ici les élections de 2007 ».
Hier, l’opposition a fait bloc pour répliquer. Ses dirigeants, qui ont pris part à la conférence de presse, ne voient en ces accusations, « non seulement une tentative de diabolisation, mais aussi de la diversion ».
Non, s’exclament Ousmane Tanor Dieng et ses autres camarades leaders de partis, « nous ne sommes pas les manipulateurs des étudiants ; nous ne sommes pas les manipulateurs de la jeunesse ». Au contraire, ajoutent-ils, cette accusation du président est un « argument pour refuser de parler aux étudiants. Les détracteurs de l’opposition savent très bien que nous ne sommes pas du genre à encourager une année blanche à l’université ».
Ousmane Tanor Dieng, Premier secrétaire du Parti socialiste, membre du Cpc est formel : « aucun chef d’Etat n’ose nous dire ou même penser à nous financer, nous les opposants sénégalais, pour créer des troubles dans le pays ».
Alors, la réalité, pour l’opposition, est autre. Elle consiste à prendre la question de l’université à bras le corps en mettant en place de véritables stratégies qui réduisent les contestations. D’ailleurs, l’idée de concertation nationale sur l’université, émise par l’opposition, entre dans ce sens.
De la même manière qu’elle refuse d’être diabolisée, l’opposition doute de la sincérité du pouvoir en place d’organiser des élections transparentes. Cela a fait l’objet du second point à l’ordre du jour de la conférence de presse de l’opposition.
Les lenteurs notées dans le déroulement des inscriptions sur les listes électorales suscitent des inquiétudes chez l’opposition.
Selon les leaders, le ministre de l’Intérieur avait garanti qu’il y aurait dans chaque arrondissement un centre d’inscription. Mais cela n’a pas été respecté, font-ils remarquer. « Dans certains arrondissements qui sont même plus grands que la région de Thiès, il n’y a même pas de commission d’inscription », s’indigne Ousmane Tanor Dieng.
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