Crise dans le camp de Idrissa Seck L’argent, le leadership et les méthodes divisent les pro-Idy.

Une crise croissante gagne le camp de l’ex-Premier ministre. Les comptes sont bloqués, les voitures garées, l’argent rationné. Conséquence, il y a comme une léthargie chez les pro-Idy, malgré la réorganisation des troupes opérée dernièrement par le maire de Thiès et qui n’a pas fait que des heureux. La nature a horreur du vide, mais aussi la politique. Les manifestations tenues par Idrissa Seck ou ses souteneurs, ont toujours été l’occasion pour les sympathisants du maire de Thiès de lui exprimer leur estime. Mais au rythme où vont les choses, ces sympathisants risquent de changer de camp. Ce qui sera imputable à Idrissa Seck, mais aussi aux députés et jeunes pro-Idy. Car rien ne bouge plus chez les «Seckistes».

Des sources très proches de Idy nous ont fait parvenir des informations faisant état du blocage de l’argent, des voitures et autres matériels utilisés d’habitude par les pro-Idy. Après un bilan partiel, le maire de Thiès se serait rendu compte que les déplacements de ses souteneurs à Rebeuss lors de son incarcération, et autres mobilisations lui ont coûté plus d’une soixantaine de millions. Partagés inégalement entre les députés, qui ont des salaires et les jeunes pro-Idy, de simples étudiants ou chômeurs. L’organisation récente du groupe n’a pas changé grand-chose à la léthargie du camp. Idy a nommé parmi ses souteneurs une personne chargée des mouvements de jeunes, une autre pour les femmes, pour la diaspora, pour les chefs religieux etc. Un genre de mini-gouvernement. Mais qui dit choix dit laissés-pour compte. C’est ainsi que certaines personnes très en vue lorsque le maire de Thiès était en prison n’ont pas eu de poste dans cette organisation. Ce qui commence à se faire sentir du côté de l’organisation politique mais aussi lors des appels à la mobilisation. L’échec de la journée de commémoration du 11 mai dernier en est une preuve. Il doit être inscrit dans le registre de la crise interne croissante sévissant dans le camp de Idy. Tous les amis de Idy n’étaient pas au procès de Pape Diouf. D’autres étaient bel et bien à Dakar, mais n’ont pas jugé nécessaire d’aller à cette manifestation, croyant que la formule de Set-sétal n’est pas la manifestation appropriée. Pour certains d’entre eux Idrissa Seck aurait préféré des prières à la place.