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Politique

DECRYPTAGE - Après le verdict du Conseil constitutionnel : Wade II prévoit le bazooka constitutionnel contre Idy

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DECRYPTAGE - Après le verdict du Conseil constitutionnel : Wade II prévoit le bazooka constitutionnel contre Idy

Après la confirmation de sa réélection, dès le premier tour, à la magistrature suprême par le Conseil constitutionnel, le Président Wade n’a pas eu le triomphe franchement modeste, quoiqu’il n’eût pas célébré cette victoire avec la même ferveur et les mêmes fastes qu’en mars 2000. S’il s’est montré un tantinet chatouilleur à l’endroit des électeurs sénégalais, notamment de sa frange juvénile, Me Wade II n’a pas fait dans le velours pour en ajouter à l’uppercut électoral asséné à l’opposition et pour menacer de foudres judiciaires Idrissa Seck contre qui il envisage d’utiliser la Constitution pour lui priver de sa succession. Comme si le diadème de la victoire lui avait donné des ailes d’un flingueur. Reste à trouver la cartouche.

Fort de ses 55,90% des suffrages valablement exprimés, le Président Wade a consacré, hier, sa première sortie médiatique, après le verdict du Conseil constitutionnel, à Radio France International (Rfi). Et ce n’est pas pour faire dans un triomphalisme modeste, car Me Wade est persuadé que sa victoire «aurait dû être beaucoup plus nette». Malgré un score digne du temps des «pères de la nation» et/ou des partis uniques. Le Président Wade soutient, sur Rfi, que sa victoire aurait dû être plus nette, sans qu’il nous en dise les raisons ; il n’a pas envisagé son triomphe au premier tour sous le prisme d’une illumination, mais d’une «conviction extrêmement profonde». S’il se félicite du renouvellement du contrat de confiance avec les électeurs, Me Wade ne se prive pas d’envoyer quelques missiles assassins à «l’opposition qui s’est trompée» en pensant qu’avec la différence d’âge ou je ne sais quoi encore, les jeunes seraient contre lui. Or, «ils se rendent compte que les jeunes sont avec moi», déclare Me Wade au confrère de Rfi. S’autorisant de parler au nom et pour les jeunes, Wade est persuadé que cette «allégeance» électorale de la frange juvénile, plus précisément des jeunes émigrés clandestins, rapatriés d’Espagne, est liée au «langage de vérité» qu’il leur a tenu. Le Président Wade met sa réélection sur le compte d’une jeunesse qui «croit» en lui ; son «successeur n’aura pas ce crédit» qu’il a «construit à travers le temps».

Mais ce qui aura surtout retenu l’attention, c’est la sortie médiatique de Wade contre Idrissa Seck qu’il écarte d’emblée, et avec un autoritarisme peu convenant en démocratie, de sa succession. Passe encore que le victorieux de la présidentielle crache sur les «félicitations tardives» de Idrissa Seck que la «vérité des urnes» a fait chef de l’opposition, ce qui est surprenant c’est que Wade avoue à audible voix qu’il fera recours à la Constitution pour barrer la route de la succession à un homme politique qui, pour ce cas, ne peut recourir comme lui qu’à l’expression du suffrage universel. On ne voit pas une disposition de la Constitution qui peut offrir à un autre homme politique, fût-il président de la République, une arme pour empêcher à quelqu’un de lui succéder si telle est la volonté du peuple sénégalais. La Constitution n’est pas un bazooka pour éliminer des adversaires politiques. A moins que le Président Wade soit animé d’une intention de modeler et de modifier encore la Constitution dans le seul but d’écarter un prétendant à sa succession. L’argument d’une confiance trahie, brandie par le Président Wade, ne saurait justifier un tripatouillage de la Constitution. Maintenant, concernant l’adversité politique entre les deux hommes, Wade a l’honnêteté de bien signifier qu’il ne facilitera point la tâche à Idrissa Seck. Mais, la Constitution ne peut se suspendre à cette cuisine-là encore moins servir d’instrumentalisation de la justice aux fins de règlements de compte politiques et crypto personnels.

Pour le reste, concernant le détournement de deniers publics, Wade affirme qu’il ne peut pas pardonner à son ancien directeur de cabinet qui a voulu prendre sa place. Le problème ici est qu’il ne revient pas, par rapport à l’argent des contribuables, à Me Wade de pardonner ou de ne pas pardonner. Cette affaire doit rester dans un territoire bien tracé de la justice, qui doit agir en toute indépendance et autonomie par rapport à l’exécutif. Encore que là aussi rien n’est venu lever sérieusement la nébuleuse autour de ces milliards et leur véritable origine.



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