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Politique

DEMBA DIA «ROCK MBALAKH», CHANTEUR, CHEIKH ET CANDIDAT À LA MAIRIE DES PARCELLES ASSAINIES «Les Parcelles ne sont pas encore… assainies»

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DEMBA DIA «ROCK MBALAKH», CHANTEUR, CHEIKH ET CANDIDAT À LA MAIRIE DES PARCELLES ASSAINIES «Les Parcelles ne sont pas encore… assainies»
"Rock Mbalakh» ne cesse de surprendre. Après avoir été élevé au rang de Cheikh, il vient d’annoncer sa candidature à la mairie des Parcelles Assainies, un des chauds bastions du Pds et secteur important de l’électorat de Dakar. Mais le mari des deux mannequins n’a pas froid aux yeux. Mieux, il compte renvoyer la classe politique des Parcelles assainies à ses copies. Avec quelques piques, tantôt Rock tantôt «Mbalakh», à l’endroit de celle-ci, Demba Dia veut s’installer à un poste sur lequel il ne compte pas «pour (s’) acheter une voiture ou pour se procurer des bons d’essence comme le font les autres.» Pour le célèbre Rocker, les Parcelles ne sont pas encore assainies. Entretien.

M. Demba Dia, vous avez déclaré avant-hier que vous êtes candidat à la Mairie de Dakar. Qu’est-ce qui vous a motivé à postuler ?

J’habite les Parcelles assainies depuis 1988. A mon retour à Dakar, j’y ai acheté une maison. J’adore cette localité, mais malheureusement, depuis que j’y suis, j’ai vu que ça n’avance pas. Ça n’a pas changé, c’est pour ça que je veux représenter cette jeunesse des Parcelles assainies que j’adore, à travers la liste Convergence de la Solidarité et du Développement «And Défar Parcelles». Parce que les Parcelles ne sont pas encore assainies. C’est ce qui m’a motivé à être candidat à la mairie, mais je le voulais depuis longtemps.

Est-ce un projet mûri ou une décision prise sur un coup de tête ?

Non, moi je ne prends jamais une décision sur un coup de tête. Avant de faire quoi que ce soit, il faut d’abord peser le pour et le contre, c’est ma philosophie. C’est une idée que j’avais depuis cinq ans parce que j’ai plusieurs fois accompagné les hommes politiques sur le terrain, après je me suis rendu compte que rien n’est fait. Ce n’est pas le fait d’être maire simplement, mais il faut écarter ceux qui ne travaillent pas, qui ne font rien pour leur localité. Même si je ne suis pas élu, je serai fier d’avoir participé à la bataille. Car il faut aussi reconnaître que le Pds est un très grand parti, dans lequel je compte plein d’amis, mais la réalité est qu’il ne nous a pas donné des hommes capables de résoudre les problèmes des Parcellois.

Est-ce à dire que le maire en place, M. Mbaye Ndiaye, ne fait pas l’affaire ?

Non, je ne dirais pas cela ainsi. Je ne bats pas campagne pour insulter, tenir des propos injurieux ou sous-estimer quelqu’un. Seulement, on n’a pas encore vu ce que l’on nous avait promis. Et je serai là pour dénoncer cela. Si les jeunes des Parcelles sont venus chez moi pour demander ma candidature afin d’atteindre un but, je pense que c’est une charge, un devoir pour moi de les aider.

Vous venez de dire que vous avez beaucoup d’amis dans le Pds, dont le secrétaire général, Me Wade, allez-vous vous aligner sur une liste Pds ou vous avez un groupement qui va porter votre candidature ?

L’amitié n’a rien à voir avec la politique. Le Président est mon ami de longue date. Je fus l’un des rares à oser évoquer le nom de Wade à la télévision nationale quand il était dans l’opposition. C’est maintenant que les gens s’activent autour de lui, mais j’étais le seul à défendre ses positions à la télé. On m’a sanctionné à cause de cela, mais j’ai toujours répondu qu’un jour, il se pourrait que Wade prenne le pouvoir. Je l’ai toujours considéré comme mon père, je l’admirais pour son ambition, donc on ne peut pas m’obliger à nier l’admiration que j’ai pour lui. Seulement, je tiens à dire que je n’ai jamais fait de la politique, ni avec le Pds, ni avec le Ps. Je suis artiste. Cependant, l’acte que je viens de poser, je l’ai fait pour la jeunesse, pour le futur de nos enfants.

Vous voulez dire que ce sont les jeunes des Parcelles qui vous ont investi ?

Bien sûr ! Quand on parle de politique, moi je pense d’abord aux Législatives ou à la présidentielle. Mais quand il s’agit de briguer la mairie, c’est une fierté de représenter une localité, sa localité. Je serai fier de dire que je suis un habitant des Parcelles et j’ai participé à son développement. Je sais que je ne peux pas y aller seul, je le fais avec la masse. C’est une liste pour combattre ce qu’il y a ici.

Que pensez-vous apporter concrètement aux Parcelles assainies ?

Plusieurs choses. Sur le plan culturel déjà, je suis dans mon domaine. J’ai créé des emplois, j’ai acquis de l’expérience à travers le monde. Je sais ce qu’il faut pour ouvrir un hôpital, un parc de jeux pour les enfants, construire une école, dans le domaine du sport, j’ai quelques connaissances à faire valoir. Et comme on dit, «celui qui ne voyage pas ne peut pas connaître la beauté des autres localités», et moi j’ai la chance d’avoir beaucoup voyagé.

On sait aussi que vous êtes de Thilogne, dans le Fouta, alors pourquoi n’êtes-vous pas rentré au patelin pour y postuler ?

Ce n’est pas une question d’origine ou d’ethnie. Chacun doit se sentir membre du milieu où il vit. Je suis des Parcelles, j’y passe le plus clair de mon temps et j’en suis fier. Tout comme je suis fier d’être de Thilogne.

Demba Dia artiste, Demba Dia Cheikh, et maintenant Demba Dia sur le terrain politique, ne craignez-vous pas que cela crée une confusion dans la tête de vos admirateurs ?

Non, je ne pense pas. Comme j’ai dit tantôt, j’ai plein d’amis partout. Seulement, cette position, je l’ai prise pour aider ma localité à aller de l’avant, aider la jeunesse à trouver de l’emploi, etc.

Mais sur le terrain politique, il ne faut pas s’étonner de recevoir quelques piques de la part des adversaires, êtes-vous bien préparé à cela ?

Bon vous savez, on peut se lancer des piques tant que ça reste dans un cadre acceptable. Dans une campagne électorale, chacun peut librement reprocher à son adversaire un certain nombre de choses, mais il faut le faire avec intelligence. La politique, ce n’est pas une bagarre. Ceux qui l’assimilent à une guerre, pour moi, n’ont rien compris. Vous ne voyez pas de batailles dans les campagnes aux Usa par exemple ou ailleurs. Si on se bat, je préfère que ce soit sur le terrain des idées, des projets. Je respecte tout le monde, et, en retour, j’exige qu’on me respecte.

Récemment, on vous a élevé au rang de Cheikh. Allez-vous par conséquent donner un «ndigël» à vos talibés pour solliciter leurs suffrages ?

(Rires) Bien sûr. Je vais leur donner le «ndigël». Mais, au-delà des talibés, j’ai des amis, des admirateurs, et je demande à tous de s’y atteler.

Mais les talibés ne suivent pas forcément les «ndigël» des marabouts quand il s’agit de questions électorales…

Les gens ne sont pas tous pareils. Moi je ne suis pas candidat par intérêt personnel, je ne suis pas corrompu. Je ne me plains pas. Je me suis fait un nom avant cela. Je ne compte pas sur la mairie pour m’acheter une voiture ou me procurer des bons d’essence comme le font les autres.

Qui par exemple ?

Ils sont nombreux dans ce pays ! Je ne citerai pas de noms, mais on a tous vu des gens qui n’avaient rien et qui du jour au lendemain se sont enrichis grâce à un poste qu’on leur a confié. Avant de servir les autres, ils se servent. Je ne compte pas sur cela pour vivre, mais je veux à travers cette liste, pouvoir réaliser de projets, car les gens sont fatigués, il y a trop de chômeurs, les Parcelles n’ont même pas une équipe de football de première division…

Avez-vous conscience de la difficulté de la tâche, d’autant plus que les Parcelles assainies représentent près de 70% de l’électorat de Dakar ? D’ailleurs, on dit souvent que qui gagne les Parcelles, gagne Dakar…

(Rires) Ça me fait énormément plaisir d’entendre cela. C’est une fierté de savoir l’importance des Parcelles sur l’électorat de Dakar. Le combat sera rude, j’en suis conscient, mais je causerai des misères à ceux que je vois en face de moi.

Est-ce que vous avez eu la bénédiction de votre marabout ?

Non, il ne faut pas mélanger les choses. Là ça concerne les Parcelles assainies dont je représente la jeunesse. Je fais partie des leaders des jeunes d’ici. Alors «Ndigël» ou pas, je défendrai la cause des jeunes.

Votre dernier mot ?

Demander à tous les Parcellois de s’unir. Et même si jamais je ne suis pas élu, je serai fier d’être parmi ceux qui ont œuvré pour que les choses changent ici. Aux politiciens des Parcelles, je dirai de ne plus se fatiguer à demander les suffrages des populations. Ces dernières leur ont tourné le dos, ne leur font plus confiance. Qu’on laisse la jeunesse exploiter ses connaissances, ses talents, ses diplômes. L’avenir appartient à la jeunesse, que ceux qui ont échoué cèdent la place aux autres qui veulent réussir.



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