DRAME - Seynabou Seck retrouvée une semaine après sa disparition : Sans la tête et le pied droit

Même si Abdoulaye Wade a indiqué, dans son discours, qu’il ne venait pas faire passer des «messages de campagne électorale», le meeting qu’il a tenu, samedi dernier à Paris, au Palais des Congrès, en compagnie de certains de ses ministres, de responsables politiques et de ses militants et sympathisants, ressemblait fort à une préparation pour les élections de 2007. Extraits.

L’APPEL A L’OPPOSITION

Nous devons remercier Dieu pour avoir élevé notre pays au rang des pays que l’on admire dans le monde. Nous n’avons pas de pétrole, de grandes richesses, si on entend par richesses, les minéraux, l’or... Mais notre grande richesse, ce qui nous a permis de construire un pays modeste, ce sont nos femmes et nos hommes dotés par Dieu d’une intelligence particulière. Nous devons surtout remercier Dieu pour nous avoir unis, car les peuples ne peuvent faire de grandes choses que lorsqu’ils sont unis. Une majorité écrasante soutient ma politique et mon parti. C’est la vérité, ce n’est pas discutable. Comme j’ai beaucoup de respect pour les plus petites opinions, je continue à lancer un appel de cette tribune à tous les Sénégalais sans exception ; même ceux qui sont venus manifester à Paris. Je leur lance un appel, pour qu’ils viennent se joindre à nous, pour que nous fassions encore plus que ce que nous avons fait. Je ne néglige aucune opinion. Mais, en réfléchissant après les événements de ces jours, chacun d’entre nous doit se considérer comme un nouveau citoyen, une nouvelle citoyenne. Je veux dire par là que la communauté internationale vient de nous attribuer de grandes responsabilités pour nous avoir élevés à un rang où nous sommes visibles de tous les coins de la terre, à la dignité de ceux qui se distinguent par leur amour de la paix, par leur volonté de changer les choses dans leur pays et pour nous, en Afrique. C’est pourquoi je vous demande à tous de pardonner et de renforcer l’unité nationale autour des idéaux que nous nous sommes tracés.

L’ESPRIT L’ESSENTIEL

Le monde aujourd’hui est un monde dur, sans pitié. Personne ne fait de cadeau. Il faut lutter pour survivre d’abord, lutter pour vivre : construire notre pays. Nous en avons les moyens et nous l’avons prouvé. Ayons à l’esprit, l’essentiel. L’essentiel, ce n’est pas des échanges de propos désagréables. Tout ça, c’est dérisoire! L’Histoire ne retient pas cela, mais les grands actes, les grandes réalisations. Les générations futures ne s’intéresseront pas au fait de savoir qu’un jour, Landing Savané a dit telle chose à Abdoulaye Wade (…) L’Histoire retiendra ce que, tous les deux, nous avons laissé : les partis qui soutiennent notre politique, les citoyens qui se battent avec nous pour changer le Sénégal. C’est pourquoi il nous faut être indulgent et, inviter tous les Sénégalais, sans distinction, à venir dans la liberté totale, d’expression et d’opinion, à participer à cette grande œuvre nationale.

IMMIGRATION

Pourquoi le Sénégal est ici ? Pourquoi par rapport à beaucoup d’autres pays, qui ont du pétrole, des richesses ? Mais, simplement parce que je fais confiance aux Sénégalaises et aux Sénégalais. Je leur donne des responsabilités, en étant sûr qu’ils les assumeront de la meilleure manière possible. J’ai beaucoup de cadres autour de moi, qui étaient à Paris, Washington ou je ne sais où ; j’ai beaucoup de jeunes qui, à peine ont eu à terminer leurs études, sont venus au Sénégal pour prendre des responsabilités. C’est pour ça que je suis optimiste. Il faut que les jeunes soient optimistes, croient en leur pays, en l’Afrique. Arrêtez de vous lancer dans le désert ou dans des tentatives de traverser la Méditerranée ! L’Afrique est belle. Si les autres ont pu se construire en nous exploitant, nous devons avoir, aujourd’hui, dans les conditions actuelles, suffisamment d’imagination pour construire notre continent.

CAMPAGNE ELECTORALE

(…) Aujourd’hui, une campagne électorale est dérisoire. Les Sénégalais ont déjà fait leur choix. Par conséquent, il nous faut voir plus loin que les campagnes électorales. (…) Nous avons institué au Sénégal un système d’enregistrement électronique, qui est au-dessus de tout soupçon et tous les informaticiens sont mobilisés quand ils veulent, parce que si, -c’est une façon de parler- nous devons gagner, il faut que ce soit dans la clarté et dans la transparence.

Depuis quelque temps, on parle de la suppression du second tour. Mais qui a dit ça ? Ce n’est pas nous ! Nous, nous voulons deux tours. (En wolof) On veut terrasser et re-terrasser. Si vous terrassez une fois votre adversaire, il continue de revendiquer la victoire, mais si vous le terrassez une deuxième fois, il n’aura plus rien à dire. Je m’efforcerai toujours de répondre aux aspirations du peuple sénégalais, de rassembler les Sénégalais, les énergies, les imaginations, pour que nous puissions construire un Sénégal et une Afrique qui se respectent. Dans ce grand combat, tout le monde est utile. Que chacun s’efforce de jouer sa partition et l’ensemble sera beau. (...) Je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin, je compte faire plus et mieux. Si Dieu exauce nos vœux, nous nous retrouvons bientôt ici pour fêter la victoire.