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Politique

Elargissement du front politique protestataire : Les signes d’une usure prématurée d’un pouvoir

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Elargissement du front politique protestataire : Les signes d’une usure prématurée d’un pouvoir

Signe des temps : des partis politiques qui, jusque-là, n’avaient pas fait de la succession au président de la République par son fils biologique leur tasse de café, sortent de plus en plus de leur silence par rapport à cette question.

Sans doute, ont-ils maintenant une claire conscience, avec le feuilleton de mise à mort politique de l’actuel président de l’Assemblée nationale après la tentative d’enterrement du prédécesseur de ce dernier à la Primature, Idrissa Seck, que le projet de succession à Wade par son fils Karim n’est plus une simple vue de l’esprit ou une banale conjecture de spécialistes de prospective politique. Mais, surtout ont-ils mesuré à l’aune de la profonde décrépitude économique et sociale que traverse le Sénégal aujourd’hui et qu’aucun espoir de redressement n’est venu pour alimenter le futur immédiat, les signes de ce que le Pr. Papa Demba Sy, de l’Udf/Mboolo mi qui a rompu les amarres avec la Cap 21 (mouvance présidentielle), désigne comme «une atmosphère de fin de règne». Quelques heures après, Yoonu Askan wi, une dissidence de And-Jëf encore arrimé à un Sopi moisi, sonne la rébellion contre toute «succession commanditée ou biologique» au Président Wade, après la séquence de l’installation d’Abdou Diouf par Senghor.


Désormais, le Front Siggil Senegaal n’a plus le monopole de la crosse en l’air contre le projet de Wade de vouloir se faire succéder par son fils Karim Wade. La furie avec laquelle, ce week-end, des partis ou mouvements politiques comme Udf/Mboolo mi, le Fsd/Bj, Yoonu Askan wi et dans une certaine mesure Wallu de Talla Sylla (sur les ondes de Sud-Fm hier) ont dressé l’état désastreux de la situation du Sénégal marquent un processus avancé d’isolement du régime libéral. Cette radicalisation dans la contestation du pouvoir de Wade épouse les contours d’une contestation populaire devenue de moins en moins sourde, pour prendre des formes d’expressions violentes et donc forcément corrosives.


Tout aujourd’hui dans le régime dit de l’alternance porte les germes et les virus de son prédécesseur alors miné par une usure du pouvoir. Une usure qui découle de la photocopie jusqu’à la caricature des tares qui avaient perdu le Parti socialiste. Au plan politique, le Pds comme hier le Ps se distingue par des purges fragilisantes en son sein d’hommes et des femmes qui lui ont donné de leur labeur et une partie de leur jeunesse.

Tout comme le Ps a fait les frais des exclusions de Djibo Kâ et de Moustapha Niasse, le Pds marche vers l’abîme avec les exils forcés de Idrissa Seck et de Macky Sall. Sous l’angle des manifestations sociales, avec les émeutes de l’électricité, rappelant la sombre période Mademba Sock, l’atmosphère délétère dans les secteurs de l’Education, de la Santé, sur fond, cette fois, d’une anémie financière chronique, il y a rien de nouveau sous le ciel de l’alternance. Sinon qu’il y a maintenant le pire dans une ambiance d’arrogance d’une classe politique qui s’est enrichie à la vitesse d’un Tgv, alors même que le recours à la fiscalisation outrancière pour boucher les trous d’éléphant du Trésor a enfoncé même les travailleurs dans une pauvreté insoutenable. 


On comprend aisément pourquoi des partis politiques comme l’Udf/Mboolo mi, le Fds/Bj et Yoonu Askan wi ont émis sur la fréquence très protestataire, sur le même tempo que le Front Siggil Senegaal.


Pour avoir certainement décrypté les signes et les signaux crépusculaires du régime et la maladie infantile qui ronge le Pds, ces partis ne font plus mystère de leur participation aux prochaines élections locales, sous des formes diverses certes, mais qui concourent à affaiblir une formation que les ors et les lambris du pouvoir ont vite fossilisée.  Il y a là bien du plomb sur les ailes d’une Génération du concret que la dévastation du pays dans tous les domaines participe à enrhumer la montée vers le sommet du pouvoir. Surtout encore qu’on ne sent jusque-là, au niveau des «amis» de Karim, aucun projet porteur de rupture par rapport au régime actuel, sinon une perspective de reproduction «concrète» des tares actuelles. Il suffit d’interroger les actes par eux posés et qui se confinent toujours à une politique d’aides ponctuelles et de séduction des couches religieuses parasitaires.



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