Quelle place pour la «Génération du concret» (Gc) sur les listes du Pds pour les élections locales ? La question se pose actuellement, même si le mouvement de Karim Wade n’est pas un démembrement du parti libéral. De hauts responsables libéraux exigent la prise en compte de la «Gc» dans les listes au moment où d’autres font acte de candidature parrainée par le mouvement «karimiste».
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) peine à résoudre l’équation de ses tendances qui s’est corsée du fait de l’appétit qu’aiguise le contrôle des collectivités locales. Les libéraux se livrent à une farouche bataille interne, mais les choses deviennent encore plus compliquées avec l’irruption de la «Génération du concret» (Gc) dans les bagarres pour les investitures. Même si le mouvement présidé par Karim, fils du secrétaire général national du Pds, Me Wade, n’est pas une structure ou une sensibilité reconnue par le Pds, nombre d’évènements récents poussent à penser que la «Génération du concret» se pose de fait comme une sensibilité au sein de ce parti.
En effet, à peine le processus du choix des futurs élus locaux est-il enclenché par le Pds que des responsables proches de la «Gc» se signalent à la base pour réclamer leur prise en compte dans l’établissement des listes. Le ton a été donné par la section de Pikine, la semaine dernière. Des responsables de cette ville sont vite montés au créneau pour exiger leur présence massive sur les listes des élus locaux. Leur exigence tient, disent-ils, de leur «majorité», un critère qui doit prévaloir dans le choix des conseillers municipaux. Après Pikine, la ville de Daour Niang Ndiaye, Rufisque, prend le relais avec la candidature annoncée du sénateur et maire de Rufisque Est, Ngoné Ndoye, à la mairie de ville au nom de la «Génération du concret». Même si Mme Ndoye ou un membre de la «Gc» n’a pas rendu public cet acte de candidature, il reste que la presse a relayé cette information jamais démentie.
Après ces deux localités, Fatick, la ville du président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, a enregistré la première bataille ouverte entre des libéraux et des proches de Karim Wade. La réunion de la commission d’investitures convoquée par son président M. Sall, par ailleurs actuel maire de la ville, a viré aux affrontements entre les deux camps. En effet, les partisans de l’ancien député Michel Marie Sène, secrétaire général de la fédération départementale Pds de Fatick, et qui se réclame du mouvement de Karim Wade, se sont frottés aux militants de l’autre bord. Le bilan est de huit blessés. Ces faits suffisent pour constater la volonté de la «Gc» de s’insérer dans le jeu politique libéral. Même si des doutes persistent quant à la volonté de Karim Wade et de ses amis de briguer le contrôle de nombre de localités en infiltrant les listes libérales, la sortie de Badou Bâ, l’ex-député frondeur et responsable de Rewmi à Mbour semble déflorer le jeu et même le projet politique de la «Génération Concret». Lequel jeu est déroulé par Me Abdoulaye Wade. En effet, dans un entretien paru dans notre édition du week-end, Badou Bâ livre les dessous de «l’infiltration» du Pds par la «Génération du concret» (lire ci-dessous).
CONSIGNE
Au niveau du Pds, l’heure est à l’exclusion systématique des courants et mouvements dans le processus d’établissement des listes pour les Locales. Le directeur des structures du parti de Me Wade, Ousmane Masseck Ndiaye, que nous avons joint au téléphone se veut clair : «Nous n’avons pas demandé aux responsables la prise en compte de tel ou de tel mouvement.» Seulement, dilue-t-il, la consigne est «d’intégrer les minorités, les majorités et les alliés du Pds. Il s’agit d’identifier toutes les personnes capables de drainer du monde. Le problème est, pour nous, de créer toutes les conditions d’une unité. Maintenant, au sein du Pds, des responsables qui se réclament de la «Génération du concret» sont libres d’avoir des ambitions». Quid des agissements de la «Génération du concret» ? M. Ndiaye révèle que le parti n’a jamais été interpellé par ce mouvement pour demander leur intégration dans les listes. De même, il se refuse de lier les incidents de Fatick à ce phénomène. «Il s’agit plutôt de problèmes entre un sénateur et un député, tous deux responsables du Pds», fait remarquer Ousmane Masseck Ndiaye.
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