Après le dépôt des listes d’investitures des partis politiques auprès du ministère de l’Intérieur, les opérations du processus électoral se poursuivent, mais ne respectent pas pour autant certains délais d’exécution, requis par la loi. Ce qui laisse transparaître encore l’équation de la possibilité de ne pas tenir les élections à date échue.
La question de la tenue ou non des élections du 25 février prochain resurgit de plus belle, au vu des écarts notés entre le chronogramme des opérations électorales ficelé par le Conseil constitutionnel, et le déroulement actuel des actions menant aux prochaines joutes électorales. Le document fixant les dates précises retenues par la loi, et la lecture de spécialistes en matière d’organisation d’élections, ne font que conforter l’idée de l’impossibilité de la tenue des scrutins, présidentiel et législatifs, prévus dans désormais moins de deux mois : «Le gouvernement, sans le dire, n’est pas dans une logique d’organiser des élections. Il essaie de créer les conditions d’une impossibilité de tenue des élections», a campé Ousmane Badiane, chargé des élections à la Ligue démocratique / Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt).
Après le 26 décembre dernier, date à laquelle les partis et coalitions de partis politiques ont déposé leurs listes d’investitures au ministère de l’Intérieur, le document du chronogramme des opérations électorales fixe au 5 janvier (Ndlr : demain), soit cinquante jours avant les élections, la publication des listes définitives par l’autorité ministérielle. Un délai qui, selon M. Badiane, devrait impérativement être respecté, conformément aux prescriptions de la loi en vigueur. L’homme ne manque pas cependant d’éprouver une crainte quant au respect d’une telle exigence : «Ce serait très grave s’ils ne sortent pas ces listes à date échue ; ce serait une violation des lois électorales qui sont déjà soumises à rude épreuve déjà avec le critère de répartition des sièges de députés qui ne répond pas aux exigences de démocratie.»
Aussi, après plusieurs prolongations, les inscriptions sur les listes électorales qui ont commencé le 5 septembre 2005 et bouclées finalement le 15 septembre dernier, ont été ouvertes pour une période contentieuse qui devait permettre aux électeurs de déceler d’éventuelles erreurs sur leurs cartes. C’est la période allant du 22 novembre dernier au 23 décembre qui a été retenue par le ministère de l’Intérieur pour la publication provisoire des listes. «C’était normalement pour que les électeurs puissent voir si les informations contenues sur la carte d’électeur sont conformes avec celles qui figurent sur les listes. Et de ce fait, il y a des recours prévus auprès du président du tribunal départemental», rappelle M. Badiane. Le problème, selon lui, est qu’il y a beaucoup de localités où les listes provisoires ne sont pas parvenues, et où, par conséquent, cette phase contentieuse ne peut démarrer. «Tous ces électeurs, au cas où il y aurait des erreurs sur les cartes seront pénalisés», relève t-il.
Pour ce qui est de l’organisation matérielle du scrutin, le volume considérable du papier pour faire les bulletins, les professions de foi et tout ce qui s’ensuit n’est pas disponible au Sénégal, d’après le responsable politique. «D’habitude, les imprimeurs disposaient de beaucoup de temps pour être informés de ceux qui sont sélectionnés pour les commandes. Jusqu’à ce jour, les imprimeurs n’ont pas été choisis, et vu le temps qui reste avant les élections, c’est irréalisable», explique notre interlocuteur.
0 Commentaires
Participer à la Discussion