La conférence religieuse du collectif des femmes chefs d'entreprises du Mouvement des entreprises du Sénégal, a servi de cadre pour Aïda Ndiongue, membre du Craes, et Aïda Mbodj, ministre de la Famille , pour étaler une fois de plus leurs divergences. Et ce sont leurs accompagnatrices, qui ont joué la plus grande partition de leur animosité, en s'injuriant mutuellement en pleine conférence religieuse dans l'amphithéâtre de Sorano ; alors qu'apparemment, elles avaient jeûné en ce mois béni de Ramadan.
Bien que la rencontre soit une conférence religieuse, en plein mois de pardon et de dévotion, le moment semblait être oublié par les partisans des deux transhumantes les plus en vue du régime de l'alternance. En effet, le ministre Aïda Mbodj, invité par le Collectif des femmes chefs d'entreprises (Cfd) du Meds pour parrainer et présider la cérémonie, accepte la proposition. Venue à l'heure indiquée, Aïda Mbodj est accompagnée de ses affidées qui dépassent la cinquantaine de femmes, toutes des « guerrières » bien habillées et prêtes pour la bagarre. Dans l'antre de Sorano, les décibels du Saint Coran distillés, cèdent la place au discours d'ouverture de la conférence prononcée par le ministre de la Famille. La salle était comble. C'est le moment choisi par Aïda Ndiongue pour se pointer au portail du théâtre Daniel Sorano, accompagnée elle aussi d'une centaine de femmes, parmi lesquelles Adja Dior Diop, présidente du Rasef. Du dehors, une de ses affidées l'informe que sa rivale politique est dans la salle, en train de lire son speech. Aïda Ndiongue, hors d'elle, refuse d'accéder à la salle tant que son ancienne camarade du Parti socialiste, et actuelle sœur du Pds, s'y trouve. Mais, après plusieurs conciliabules, elle décide finalement d'entrer dans le saint des saints. C'était au moment où madame la ministre chutait, concernant son discours. Celle-ci, s'étant aperçue de la présence de Aïda Ndiongue, met brutalement un terme à son discours. Mais, subtilement, elle refuse de regagner sa place. C'était le moment choisi pour Aïda Niongue, de faire des siennes, en refusant de s'asseoir à l'extrémité du présidium, qui ne sied pas à son rang de grande dame de la république. Une scène que madame le ministre ignorait. Néanmoins, elle non plus ne voulait plus retourner au présidium où était assise l'autre Aïda. Pour se dérober, elle appelle le président du Meds, et demande à ce que serigne Habib Sy, fils de serigne Mansour, qui co-présidait la rencontre, fasse des prières pour elle. Ce dernier s'exécute, et madame le ministre quitte la salle, accompagnée du président du Meds et de son « gangore » à elle.
Mais, à ce moment précis, une bonne partie des affidées de Aïda Ndiongue était déjà dehors. Ainsi, dès que Aïda Mbodj, accompagnée de ses lieutenants, est sortie de la salle, elles se retrouvent nez à nez avec la centaine de militantes de l'autre Aïda. Alors commencent les injures les plus salaces, jamais entendues jusqu'ici dans notre longue vie de reporter. Il s'en est fallu de peu pour que les femmes n'en viennent aux mains. Comme si elles n'étaient pas venues assister à une conférence religieuse, dans un mois de pardon et de conciliation : le ramadan.
Mais, toute cette animosité trouve sa source aux Hlm. En effet, selon des sources proches des deux camps, une vive altercation s'était produite la semaine dernière entre les deux transhumantes, et qui avait failli tourner en une bataille rangée entre les deux camps. Et ce sont les séquelles de cette animosité qui se sont prolongées samedi dernier, au théâtre national Daniel Sorano.
La partition négative de Adja Dior Diop
La présidente du Rasef, Adja Diop Diop, une des lieutenants de Aïda Ndiongue, s'était sûrement trompée de présidium lorsqu'elle a pris la parole. Elle a été moins ingénieuse que Aïda Ndiongue qui, elle, a été plus diplomate dans son discours. Car, la patronne du Rasef a prononcé un discours qui était plutôt un message politique lancée contre son adversaire, Aïda Mbodj. Pendant une bonne quarantaine de minutes, Adja Dior Diop ne faisait allusion dans son speech qu'à Aïda Mbodj qu'elle a qualifiée, sans la citer, de « femme méchante qui tente de les éloigner de Me Wade, alors qu'elle et ses autres amies sont toutes des Wadistes ». Un discours qui a gêné les femmes chefs d'entreprises, qui voulaient organiser une conférence ne devant pas sortir du cadre religieux.
Quand même, les femmes du Meds ont été doublement satisfaites de la conférence. D'abord, par le discours de Tamsir Sakho qui a captivé l'attention de la salle, avec ses propos rassurants. Sans compter les billets tirés… Au total, une dizaine de billets ont été tirés, nonobstant ceux promis par les autorités de l'Etat. Parmi les femmes qui se sont distinguées, figurent Fatim Kend, directrice Palm Btp et Astou Thiaw Laye, fille du khalife des Layenne, et chef d'entreprise. La première a offert un billet pour la Mecque , avec devises, 500.000 francs à Mame Less Thioune, 200.000 francs aux conférenciers et d'autres chèques aux autres griots. Quant à la fille du khalife des Layenne, elle a, en plus du billet pour la Mecque avec devises, remis des enveloppes aux griots venus agrémenter la conférence.
0 Commentaires
Participer à la Discussion