La fédération du Mali constituée en 1959 par le Sénégal, le Soudan français (Mali), la Haute-Volta (Burkina Faso) et le Dahomey (Bénin) a fini par un éclatement le 20 août 1960. Le Sénégal proclamera officiellement son indépendance. Une Constitution qui consacre l’instauration d’un régime parlementaire bicéphale. C’est-à-dire l’existence d’un président de la République et d’un Président du conseil est adoptée le 25 août 1960. Juste après, un collège restreint, composé des membres de l’Assemblée nationale et des délégués de l’Assemblée régionale et du conseil municipal, élit, le 5 septembre, Léopold Sédar Senghor, président de la République et chef de l’Etat. Ce mode de scrutin particulier n’intègre pas, dans son déroulement, la masse populaire. Mais déjà, comme on a pu le constater les différentes composantes, qui ont participé à l’élection du président Senghor, disposaient d’une représentativité sur laquelle s’est accordée la toute jeune nation sénégalaise.
Léopold Sédar Senghor désignera à son tour Mamadou Dia qui sera investi, le 7 septembre 1960, chef du gouvernement par l’Assemblée nationale. Dia devient ainsi Président du Conseil de gouvernement. Tel qu’il est défini dans la nouvelle Constitution, le Président du Conseil détermine et conduit la politique de la Nation et dirige l’action du gouvernement. Il est aussi responsable de la Défense nationale, dispose de l’Administration et des Forces armées, assure l’exécution des lois, dispose du pouvoir réglementaire. En réalité le Président du Conseil était l’homme fort du Sénégal. C’est là, toute la problématique du régime parlementaire bicéphale.
Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor, qui avaient désormais en charge le destin du Sénégal, ont déroulé dans une entente presque totale deux années après l’indépendance. Mamadou Dia oriente l’action de son gouvernement dans le cadre d’un plan de développement économique et social structuré vers le démantèlement de l’économie de traite. Son gouvernement s’atèle à la promotion d’une économie endogène intégrée. Des divergences apparaîtront très vite entre Senghor et Dia dans la gestion de l’Etat. Le vendredi 14 décembre 1962 à 15h, une motion de censure est déposée par des députés proches de Senghor sur la table du Président de l’Assemblée nationale. C’est le début d’une crise profonde qui consacrera avec la nouvelle Constitution de 1963 la fin du régime bicéphale et l’instauration d’un régime présidentiel fort. Désormais Senghor est seul maître à bord.
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