And Jëf-Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj-Pads) va-t-elle vers une semaine décisive ? La formation de Landing Savané va-t-elle quitter l’attelage gouvernemental après six de compagnonnage ininterrompu avec les libéraux ? C’est le journal l’As qui donne l’information dans son édition du week-end. Mais le parti de Landing Savané a vite fait de démentir, par le biais de son conseiller en communication, Madièye Mbodj.
De même l’actuel Président du conseil d’administration de la Poste, Bassirou Sarr, par ailleurs très influent à AJ-Pads, est sorti de son mutisme pour porter en faux contre de telles allégations. Ce dernier croit savoir que Landing Savané peut se présenter aux élections présidentielles, conformément à une volonté exprimée par une certaine base, sans entrer en adversité contre Me Wade. Un choix politique qui pourrait donc légitimer le maintien d’Aj-Pads de ses positions actuelles dans le pouvoir. Cette position épouse parfaitement celle d’autres membres de la Direction d’Aj-Pads présents dans le gouvernement ou dans d’autres lieux de pouvoir. Mais est en contradiction avec celle de beaucoup de militants à la base mais aussi d’éminents membres de la Secrétariat exécutif permanent (Sep), plutôt proches de la ligne de Bathily et de Dansokho. Signe que le malaise est bien réel malgré la langue de bois dont fait preuve un petit groupe proche de Landing Savané, la dernière réunion de la Fédération Aj de Dakar à Bopp a mis à nue, les fortes contradictions qui traversent cette formation politique. C’est ainsi que le problème de l’identité même du parti a été posé.
Craignant que tous les efforts fournis depuis des dizaines d’années ne survivent pas à l’alternance dont Landing Savané assume le bilan, les membres de la Fédération de Dakar ont tiré très fortement la sonnette d’alarme. Fustigeant au passage le fait que leur parti ne soit ni acteur dans la gestion de la chose publique, ni dans une ligne d’opposition, comme Bathily le faisait lorsqu’il ne sentait pas associé à la prise de décision. Une position de porteurs d’eau, analysent certains qui craignent que les avantages du campagnonnage ne finissent par envoyer purement et simplement Aj-Pads à la tombe. C’est dans ce camp, défenseur de la ligne orthodoxe, qu’on défend donc un départ du gouvernement des ministres Aj. Naturellement la démission des ministres de ce parti, de l’attelage gouvernemental, à moins d’un an des élections, conduira au réajustement de l’équipe de Me Wade. Et cette perspective ne sera pas sans conséquences pour les "Follistes". De sources proches d’eux indiquent qu’il se pourrait que des cadres et même des ministres de ce parti fassent défection. On signale en effet que presque tous les cadres de parti, sont dans des postes de responsabilité au coeur de l’Etat. Certains gèrent des directions nationales de société d’envergure. Mieux des milieux libéraux piaffent d’impatience de voir les cadres d’Aj lâcher le morceau pour occuper les postes laissés vacants.
Au niveau de la direction d’And jëf, on redoute cette échéance. Car, en plus de retourner dans une certaine opposition, si modérée soit-elle, c’est perdre des positions de pouvoir en l’occurence les moyens financiers pour entretenir la clientèle politique. Landing Savané et le groupe qui défendent la ligne du compagnnonage continu, savent en effet qu’au Sénégal, les arguments de la veste libérale sont beaucoup plus convaincants en matière de gestion de la clientèle politique que le col Mao. S’y ajoute que contrairement à beaucoup de nostalgiques d’Aj, Landing Savané a complètement fini de s’acclimater aux réalités locales. Lui, le mouride communiste qui a pour marabout, le khalife général de Touba et qui est beaucoup plus souvent en grand-boubou qu’en tenue de communiste. En tout cas de cause, cet écart entre les défenseurs de l’orthodoxie et les "réformistes" est bien visible. Et c’est bien la première fois dans son existence en tant que parti politique que Landing Savané fait face à pareil casse-tête chinois.
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