ENTRETIEN AVEC… Adama SARR, Consul du Sénégal en France : «Jamais, je n’accepterai de présenter des excuses»

Après avoir livré sa version des faits, le Consul du Sénégal à Paris, Adama Sarr, est revenu sur les suites qu’il compte donner à cette affaire et sur ses relations avec l’opposition.

Quel regard vous jetez sur cette situation?

Cette situation est extrêmement négative. Mes rapports avec ces gens-là ont toujours été très clairs. A chaque fois qu’ils ont eu besoin de me voir, je leur ai donné une audience. Je les ai reçus et l’on a discuté. A chaque fois qu’ils en manifestaient le désir, soit par écrit, soit par la parole, j’ai donné une suite favorable. Pas plus tard qu’il y a trois semaines, ils m’ont écrit pour me dire qu’ils voulaient me rencontrer. J’ai donné mon accord et une date. Ils m’ont dit que cette date-là n’était pas bonne pour eux et ont choisi une autre date. J’ai accepté. A l’arrivée de cette date, ils m’ont envoyé ce papier-là pour annuler l’audience. Je n’ai donc pas pu les rencontrer. Ce sont eux mêmes qui ont annulé l’audience, parce qu’ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas me rencontrer. Aujourd’hui, ils sont venus spontanément. Ils n’ont ni audience, ni rendez-vous. Ils sont venus et m’ont agressé à l’intérieur mon bureau.

Comment vous comptez gérer cette situation?

Un problème politique se règle sur le terrain politique. On n’a pas le droit de régler un problème politique sur un représentant de l’Etat. Il faut que les gens voient le Consul comme étant un représentant de l’Etat. L’Etat est impersonnel et appartient à tout le monde. Ce que je devine à travers ces actes, c’est que ce sont des agitateurs, des provocateurs, qui ont besoin de se faire remarquer par leurs directions respectives et qui viennent faire de l’agitation.

Allez-vous porter plainte?

Je ne porte jamais plainte contre un citoyen sénégalais. Je peux vous dire pourquoi. Parce que je suis moi-même magistrat.

L’opposition va sans doute porter plainte. Qu’en pensez-vous?

Bien sûr! Ça, c’est leur problème.

Etes-vous prêt à faire des excuses publiques?

Jamais ! Jamais, je n’accepterai de présenter des excuses, alors que moi-même j’ai été agressé dans mon bureau, qui représente l’Etat sénégalais. Je ne suis pas allé chez eux pour les agresser. Ce sont eux qui sont venus chez moi, à l’intérieur de mon bureau, sans autorisation, sans rendez-vous, sans audience, pour m’agresser. Des gens comme ça, je ne leur présente pas d’excuse.

Quand les Sénégalais pourront s’inscrire, en France, sur les listes électorales?

Je ne sais pas. C’est ça le problème. Ce n’est pas moi qui fixe la date des inscriptions. Je vais vous dire pourquoi ils sont provocateurs. Je suis persuadé qu’ils en savent plus que moi, parce qu’ils sont en contact direct avec leur bureau national. A partir de là, ils peuvent avoir les informations dont ils ont besoin. Je ne peux donner que les informations que je détiens. On ne m’a pas donné de date pour le début des inscriptions sur les listes électorales. Je ne peux pas leur en donner. Mon métier, c’est de m’occuper de gérer les Sénégalais de l’extérieur, quand ils ont des problèmes. Quotidiennement, je reçois des gens qui ont des problèmes ; je m’évertue à régler ces problèmes-là, dans l’intérêt du Sénégal. Mais, je n’ai pas de problème personnel, avec des gens individuellement. Si les gens estiment, à leur niveau, que ça leur fait plaisir de lever la main sur le consul, c’est à eux de l’assumer.