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Politique

ENTRETIEN AVEC Ousmane Tanor Dieng :«Si on doit discuter avec Idy, on le fera au gand jour» - «Nous restons mobilisés autour de Jean-Paul Dias»

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ENTRETIEN AVEC Ousmane Tanor Dieng :«Si on doit discuter avec Idy, on le fera au gand jour» - «Nous restons mobilisés autour de Jean-Paul Dias»

Profitant de la réunion de la coordination départementale du Parti socialiste dans la communauté rurale de Malicounda, précisément dans le village de Saly, Ousmane Tanor Dieng a donné son opinion sur la situation politique et sociale du Sénégal, notamment sur l’arrestation de Jean-Paul Dias, le courant au sein de son parti, du report de l’organisation du sommet de l’Oci, entre autres. Le Premier secrétaire du Ps appelle les partis membres de la Coalition pour l’alternative (Cpa) à travailler et à se mobiliser  pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale et présenter aux Sénégalais une véritable alternative.

Le sommet de l’Oci qui devait se tenir au Sénégal est reporté à une date ultérieure. Quelles appréciations en faites-vous ?

Ce sont vraiment des gens qui ne savent pas travailler, parce que, à supposer même que le sommet de l’Oci doit être reporté -ce qui peut arriver- mais, quand même, plusieurs reports, ça fait désordre. S’il devait être reporté, ce n’est pas à la radio ou dans la place publique qu’il faut en parler. Si ça doit être le cas, le pays qui l’abrite prend contact avec ce qu’ils appellent la Troïka, notamment l’Arabie Saoudite et le pays organisateur de l’avant-dernier sommet. Cette troïka doit en discuter, au niveau de l’Oci, et rendre la décision publique.

Quel intérêt cela représente-t-il d’indiquer aux Sénégalais ceci : «Je pense qu’il faut reporter le sommet et, moi, je vais le proposer.» Ce qui intéresse les Sénégalais, c’est la décision qui a été prise et qu’elle soit prise dans les meilleures formes possibles. Il y a vraiment, de ce point de vue-là, un véritable problème de procédures. Le Sénégal avait organisé ce sommet dans les années 1990, qui était totalement réussi. Donc, sans aucun aménagement ou aucune structure supplémentaire, le Sénégal peut organiser un sommet de l’Oci. Il suffisait simplement de réhabiliter un peu le Méridien-Président et l’on aurait pu parfaitement le tenir sans y apporter de nouveaux travaux.

On parle souvent, au Sénégal, de dialogue politique, social, entre autres. Est-ce que, selon vous, il y a un véritable dialogue ?

Dans une démocratie, comme au niveau social, le dialogue est indispensable. C’est l’instrument, par excellence, d’une bonne démocratie. Il n’y a pas de démocratie sans dialogue politique. Mais, nous constatons que le pouvoir en place ne veut pas dialoguer. Ce pouvoir-là pense que c’est par le fait accompli ou le rapport de forces qu’on règle les problèmes. C’est la même chose qui se passe sur le front social. J’en profite pour saluer les travailleurs qui ont défilé aujourd’hui (l’entretien a eu lieu le 1er mai : ndlr), dans un climat social tendu, avec des agressions contre les acquis de tous ordres. Je rappelle au gouvernement que, du point de vue social, le dialogue est tout aussi indispensable du point de vue politique. Il faut que le gouvernement dialogue, dans la sincérité et la bonne foi pour que les problèmes transversaux auxquels sont confrontés les Sénégalais puissent trouver des solutions. Le rapport de forces et le fait accompli ne règlent aucun problème. Nous voulons un dialogue qui soit sincère.

Vous êtes dans une coalition de partis. Est-ce qu’au niveau des localités de l’intérieur du pays cette coalition est suivie par la base ?

Nous sommes effectivement dans la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa). Nous avons retenu le principe et avons exprimé la volonté d’aller ensemble aux élections législatives. Ce choix-là est définitif et que nous allons veiller à réaliser ce que nous souhaitons : aller ensemble à ces législatives, gagner et gérer ensemble. Aujourd’hui, cette volonté politique exprimée va être mise en œuvre. D’ailleurs, une circulaire va être rédigée la semaine prochaine et envoyée au niveau de chacun des départements du Sénégal, pour que nos camarades à la base s’organisent aussi. Mais, le plus important, c’est que chacun des citoyens sénégalais prenne conscience qu’avec la carte d’électeur, il peut changer le cours des choses. Cette prise de conscience, tant qu’elle n’est pas faite, rien d’important ne pourra changer dans ce pays. C’est à cela que nous appelons nos camarades, pour qu’ils indiquent à tous que c’est bien de militer dans un parti, c’est bien également d’acheter une carte, mais le plus important, c’est de s’inscrire sur les listes électorales, d’avoir sa carte d’électeur et, le jour du scrutin, d’aller faire un choix. Peu importe le choix, mais il faut participer au choix de celui qui, demain, va diriger le Sénégal et de ceux qui vont nous représenter à l’Assemblée nationale. C’est quelque chose d’important. C’est ce travail d’animation, de mobilisation et de conscientisation que nous allons continuer.

On a dit que vous avez rencontré, ces derniers temps, Idrissa Seck avec qui vous avez discuté. Qu’en est-il exactement ?

Il n’en est rien. Je ne mène pas de discussions souterraines. Si je dois discuter, je le ferai au grand jour. Je suis tout à fait libre de discuter avec les personnes avec lesquelles je dois discuter. Ce ne sont que des rumeurs totalement non fondées. Aujourd’hui, je suis avec la Cpa et nous travaillons à avoir une majorité à l’Assemblée nationale et à présenter aux Sénégalais une véritable alternative. C’est notre option et notre choix. Maintenant, si un moment vient où l’on doit discuter avec d’autres, y compris Idrissa Seck, on le fera, mais au grand jour et très clairement. On prendra nos responsabilités.

Jean-Paul Dias est toujours en prison. Où en êtes-vous pour sa libération ?

Nous sommes en train de nous organiser. La Cpa était allée rendre visite à sa famille et nous sommes en train, également, d’organiser un pool d’avocats qui devra aller le défendre. Nous restons mobilisés autour de Jean-Paul Dias, pour assurer sa défense, parce qu’au Sénégal, il n’est pas acceptable qu’il y ait une police de la pensée, que des responsables politiques soient poursuivis pour le délit d’opinions. Chacun doit pouvoir exercer son esprit critique et sa liberté de jugement ; c’est ça la démocratie. Nous continuerons à travailler comme ainsi, mais cela ne veut pas dire que nous allons dire n’importe quoi. Mais, lorsque quelqu’un dit des choses inexactes, le gouvernement doit démentir. De manière générale, les questions politiques se règlent politiquement au niveau de l’espace politique et non à travers la Justice ou la police. Cela constitue un recul démocratique que nous dénonçons et condamnons.

Propos recueillis par Assane DEME (Correspondant)



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