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Politique

ENTRETIEN AVEC… PR BALLA MOUSSA DAFFE maire de Sédhiou, président de la Cnprdec:«Les responsables actuels ne peuvent pas donner une victoire au Pds»

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ENTRETIEN AVEC… PR BALLA MOUSSA DAFFE maire de Sédhiou, président de la Cnprdec:«Les responsables actuels ne peuvent pas donner une victoire au Pds»

 

Le Pr Balla Moussa Daffé, fondateur de la Coalition pour la paix et la relance du développement économique de la Casamance (Cnprdec), est monté au créneau pour demander le retour des cantonnements militaires. Il est ensuite revenu sur la léthargie du Pds et les tendances qui minent son unité. Le Pr Daffé s’élève contre l’ostracisme qu’il subit depuis deux ans qu’il est retourné au Pds.

On assiste aujourd’hui à une recrudescence de la violence en Casamance. Est-ce à dire que le processus de paix est menacé ?

Ce qui est concret, c’est que les populations, dans leur écrasante majorité, aspirent à la paix. Elles ne partagent pas la revendication indépendantiste du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance : Ndlr), sinon la Casamance serait depuis lors indépendante. Nous avons appris avec beaucoup de regret, la mort du sous-préfet de Diouloulou qui a succombé à ses blessures, suite à son enlèvement par une bande armée. C’est pourquoi le thème de campagne du Pds doit être le retour définitif de la paix en Casamance. Ce retour de la paix n’est pas menacé, d’autant plus que l’Etat sénégalais est dans les bonnes dispositions de dialogue et de concertation. Le processus de paix est irréversible. La reconstruction de la Casamance en dit long, mais cette reconstruction doit se faire de façon égalitaire et équilibrée.

La région de Kolda et ses départements ont été affectés par la crise ; par conséquent, ils doivent bénéficier des avantages de la reconstruction. En concentrant tout à Ziguinchor, on risque de créer d’autres frustrations. Le développement doit être équilibré, mais dans un climat de paix. Malheureusement, il n’y a pas encore de paix en Casamance.

Qu’est-ce qui justifie cette déclaration ?

La paix n’est pas un mot ; c’est un comportement. La paix en Casamance est encore une quête, un vœu. Tant que le Mfdc n’aura pas renoncé à la voie armée, il n’y a pas encore de paix en Casamance. Aujourd’hui, les rebelles ont la latitude de se promener en Casamance, sans s’inquiéter de rien, alors que les militaires n’ont pas le droit de protéger les populations. C’est incompréhensible. Il faut réinstaller les cantonnements militaires dans toute la région naturelle de la Casamance pour sécuriser les populations laissées à elles-mêmes, face aux bandits armés, aux assassins qui écument la région. Le préalable du retrait des cantonnements militaires devait être le désarmement des maquisards. On ne négocie pas les armes à la main. Cette vérité, je suis prêt à la porter aux maquisards.

C’est pourquoi vous avez créé la Cnprdec ?

J’ai décidé avec des amis, des citoyens Sénégalais épris de paix, de créer la Coalition nationale pour la part et la relance du développement économique de la Casamance. Elle a pour but de mobiliser et d’impliquer les Sénégalais autour de la recherche de paix en Casamance. Cela doit partir de Sédhiou, car c’est la ville qui a conçu le Mfdc, même si le mouvement a accouché d’un monstre qu’on n’arrive plus à maîtriser. Nous avons la responsabilité morale d’être les premiers à poser la pierre de l’unité et de la paix. Le gouvernement nous soutient dans cela et vous me verrez partout où on m’appellera pour discuter de la paix.

Vous avez également besoin de paix dans le Pds à Sédhiou. N’est-ce pas ?

Le Pds a besoin partout de paix. C’est un parti qui se massifie et qui est de surcroît au pouvoir. C’est ce qui justifie qu’il soit à tout instant en ébullition, mais, à Sédhiou, le cas est tout autre. On veut m’enterrer vivant et cela je ne l’accepterai pas. Je suis là pour apporter ma contribution à la massification du parti. Je refuse de suivre les médiocres. Je veux une politique de développement de mon terroir. Je suis venu au Pds pour assurer. Si on met devant moi quelqu’un qui ne peut pas assurer, qui n’a pas d’ambition pour sa ville, qui manque de vision politique, je ne voterai pas pour lui ; les miens, non plus.

Qu’est-ce qui ne marche pas au juste au sein du Pds ?

Il y a un problème d’ostracisme, de jalousie, d’exclusion, de mésentente. Il n’y a pas de communication. C’est deux ou trois personnes qui discutent des grandes décisions qui doivent engager tout le parti. Il n’y a pas de mobilisation, plus de sensibilisation. Deux mois après le démarrage des inscriptions sur les listes électorales, il n’y a pas, jusque-là, de mobilisation, ni de sensibilisation, encore moins un appel des responsables politiques. Le Pds s’est fragmenté en une dizaine de camps. On ne sait qui fait quoi. Personne n’a de frère de parti, mais tout le monde se réclame de Wade. Sédhiou n’a plus de leader politique et les tendances ont fini de miner le parti.

Donc, le Pds risque de perdre les prochaines échéances électorales à Sédhiou ?

De toute façon, il y a des gens pour qui nous ne voterons pas, si on les désigne pour représenter le parti. Personne ne prend d’initiative au niveau local. Le secrétaire général communal est à Dakar. Il est un haut conseiller de la République. Au lieu de travailler à amener les ministres à Sédhiou constater les conditions de vie des populations, ce sont les ministres qui l’amènent dans sa ville. Ces déplacements exceptionnels ne peuvent ni unifier, ni pacifier, ni massifier le parti, qui en a vraiment besoin. Le parti va essuyer une défaite aux prochaines échéances électorales, car les responsables actuels ne peuvent lui donner une victoire.

Pourtant vous êtes chargé de la médiation dans l’actuel bureau fédéral…

C’est cette occasion qu’on ne m’offre pas. Je suis dans le parti depuis deux ans, mais on ne m’a jamais convié à une rencontre régulière. En dehors de la Convention, qui s’est terminée en queue de poisson, on n’a jamais tenu une C.A normale. Je suis le responsable des adultes, chargé de réconcilier les différentes tendances. J’étais jusqu’à Vélingara pour être blâmé après. «De quoi se mêle-t-il ?», disait-on. Encore une fois, je suis très disponible, mais je ne me sens pas utilisé. Personne ne veut de moi et ne veut de mes compagnons. Nos jeunes, nos femmes, nos adultes, n’ont aucune responsabilité dans le parti. Pourtant, sans moi, ils ne peuvent rien faire et l’histoire nous jugera.



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