Le Magal 2006 a donc vécu. Comme à l’accoutumée la capitale du mouridisme a drainé des millions de fidèles venus des quatre coins de la planète. Pour rendre hommage au vénéré Khadimou Rassoul. Cheikh Ahmadou Bamba, qui s’est voulu, toute sa vie durant et après tant de douloureuses épreuves, le serviteur du meilleur des hommes. Mais au delà du symbolisme spirituel de ce grand événement religieux, le Magal de Touba est aussi l’occasion pour toute la classe politique nationale de « venir prêcher la bonne parole »auprès des représentants de la famille de Borom Touba. Mais c’était sans compter avec, encore une fois, la « crudité » du discours du représentant de cette famille religieuse, par l’intermédiaire de son porte-parole, lequel n’a fait fait rien d’autre que snober les hommes politiques. . Comme d’habitude, la cérémonie officielle de la 111e édition du magal de Touba a eu lieu hier lundi, présidée par le ministre de l’intérieur Ousmane Ngom. Il était accompagné par 10 autres ministres de la république. Mais la nouveauté cette année c’est le transfert de cette cérémonie rituelle du domicile du khalife des mourides à la résidence Cheikhoul Khadim. En présence des autorités de la région de Diourbel, c’est le fils de Serigne Saliou Mbacké, Serigne Moustapha Saliou Mbacké qui a cette fois ci tenu le discours servi aux autorités. Ousmane Ngom dans son discours a exalté les grandeurs du fondateur du mouridisme et l’énorme travail que Serigne Saliou est en train faire pour le Sénégal. Il a par ailleurs fait allusion aux déclarations récentes du khalife ayant trait aux grands chantiers notamment les 200 km de route goudronnées dans la ville de Touba.
Pour Ousmane Ngom « c’est significatif que le Khalife, à lui seul, participe à hauteur de 10 milliards de francs CFA pour le démarrage des travaux ». Ce qui signifie, pour lui en dépit de ce que l’Etat fait pour Touba, que Serigne Saliou et la communauté mourine tout entière essayent de prendre en charge les questions de développement liées à l’extension de Touba. Après Ousmane Ngom, le représentant du khalife, Serigne Moustapha Saliou, a servi un discours très direct et pointu. Dans un langage métaphorique, Serigne Moustapha Saliou a utilisé des vocables du code de la route pour comparer à un feu multiple de signalisation la situation qui prévaut actuellement dans le pays. Pour dire, en substance, que dans un pays la discipline et l’autorité doivent prévaloir. La grande note de son discours est qu’il n’a prononcé à aucun moment le nom des autorités gouvernementales présentes ou celles de partis politiques.
Mais le clou de cette cérémonie a été la déclaration faite en marge de la cérémonie officielle par Farba Senghor. Il a accusé ouvertement les autorités de la Sénélec d’avoir saboté ce grand Magal 2 006 de Touba. A cause des nombreuses coupures de courant qui ont entraîné des pénuries d’eau notoires durant toute la période du Magal. Le ministre de l’Hydraulique a voulu s’en laver les mains en rejetant toute responsabilité que l’on voudrait lui faire porter. Le ministre Madické Niang interpellé a déclaré pour sa part que les difficultés d’électricité connues étaient dues à un poteau électrique fauché vers Kaolack. Ce qui a entraîné des perturbations dans la distribution à 72 h du Magal mais, a t-il poursuivi, les services de la Sénélec ont vite réagi et trouvé des solutions adéquates. C’est ce qui a fait que les derniers jours et le jour du Magal aucune coupure ne s’est signalée. Madické en a profité pour déclarer que déjà l’Etat s’engage dans les préparatifs du Gamou de Tivaouane avec un montant de 700 millions de francs cfa et le tirage de la ligne électrique à partir de Tobène afin que les mêmes problèmes de coupures soient jugulés. Il a même précisé que cette même ligne sera acheminée jusqu'à Touba.
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