Dakar, 24 avr (APS) - La distribution des terres dans le cadre de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA) doit se faire de manière rationnelle afin d’éviter que les réserves foncières de certaines zones ne tombent dans l’escarcelle de ’’gros bonnets’’ au détriment des populations locales, a récemment déclaré le président de la communauté rurale de Mbellacadiao, Guédj Diouf
Tout en reconnaissant que ’’l’idéal serait que tous ceux qui ont besoin de terres puissent en avoir pour cultiver’’, M. Diouf a attiré l’attention sur le fait que ‘’ça doit être rationnel’’. Si les terres sont données à des ‘’étrangers, des gros bonnets, elles deviendront leur domaine’’, a-t-il encore mis en garde, en marge du Conseil national pour le développement des collectivités locales tenu mercredi à Dakar.
Le chef de l’Etat en lançant le plan GOANA, le 19 avril lors d’un conseil présidentiel, avait demandé à ce que chaque collectivité locale attribue 1000 hectares à ceux qui veulent s’engager dans l’agriculture. ‘’Soyez généreux’’, a-t-il réitéré mercredi lors de l’ouverture du Conseil national de développement des collectivités locales qu’il présidait.
Au cours de cette rencontre des élus locaux, le président de l’Association des élus locaux, Alé Lô, lui avait demandé de ‘’transformer cette demande en instruction’’.
Une telle distribution, a estimé le président de communauté rurale Mbellacadio, se fera au détriment des populations locales dont les familles appelées à ‘’s’agrandir’’, auront besoin de terres.
‘’L’appel qui est lancé vient au bon moment’’, a-t-il toutefois indiqué, notant qu’au Sine, ‘’d’habitude, tous les champs sont emblavés’’ et quand ils ne le sont pas, c’est parce que les intrants et les semences et les intrants font défaut. ‘’1000 hectares à Mbellacadiao, ce n’est pas possible’’, a-t-il encore noté, non sans relever que ‘’toutes les terres ont été emblavées’’.
M. Diouf a plutôt préconisé que les terres soient distribuées aux populations ‘’autochtones’’ qui veulent cultiver. Le cas contraire, ‘’elles vont échapper au contrôle des habitants’’, a-t-il prévenu.
’’Nous n’avons que l’agriculture et nous croyons à l’agriculture’’, a-t-il souligné, relevant que durant la saison des pluies, ‘’les étudiants et les élèves rentrent pour cultiver la terre’’
Par rapport à la commercialisation des éventuelles récoltes tirées du plan GOANA, ‘’ce n’est pas bon qu’après les cultures, ça (les récoltes) ne soit pas acheté’’, à la fin de la campagne, a-t-il dit, soulignant qu’il y a ‘’toujours des bons impayés’’ dans sa communauté rurale.
Le plan GOANA a pour objectif de satisfaire, dès l’hivernage prochain, tous les besoins alimentaires du pays, en réalisant des récoltes de 2 millions de tonnes de maïs, 3 millions de tonnes de manioc, 500.000 tonnes de riz paddy, 2 millions de tonnes pour les autres céréales, telles que le sorgho et le fonio.
Des magasins ont été commandés en Espagne pour le stockage des récoltes ‘’encore virtuelles’’, avait-il encore renseigné.
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