Ibrahima Sène du Comité central du Parti pour l’indépendance et du travail n’a pas apprécié la manière dont certains observateurs appréhendent le rapport de force engagé entre l’opposition et le pouvoir autour des législatives. À l’en croire, les gens se focalisent sur l’idée de boycott alors que leur préoccupation première « est d’amener Wade à s’asseoir autour d’une table » avec cette partie de l’opposition en vue de discuter des conditions du scrutin. Il ne s’agit non pas, a priori, de boycotter des élections, mais de poser les conditions optimales de l’émergence de véritables conditions de transparence et de régularité des scrutins au Sénégal. Ainsi, il juge la démarche éminemment républicaine et ouvre, à son avis, une perspective intéressante : « Il s’agit de poser un acte fort entrant dans le cadre de l’émergence au Sénégal d’une nouvelle culture politique » basée essentiellement sur le désintéressement. Car, pour le camarade de Amath Dansokho, ceux qui pensent qu’ils perdent quelque chose si jamais ils ne participeraient pas aux élections législatives, se trompent. « Qu’est-ce nous perdons ?
Mais, rien ! » Fulmine-t-il. Avant d’ajouter : « Nous sommes prêts à renoncer à tous nos avantages en tant que Parlementaires au non de la régularité et de la transparence des élections. Au contraire, cela montre que dans notre engagement politique, ce ne sont pas les intérêts mercantilistes qui priment, ce qui est une nouvelle façon de faire la politique dans notre pays ». La preuve ? « Si nous avions voulu, nous serions ministres dans le gouvernement de Wade » ajouta-t-il. S’agissant du caractère irréversibilité de leur boycott du fait du caractère forclos du délai, M. Sène reste catégorique : « C’est un faux problème ». Il tire sa conviction sur le fait que Me Wade ne s’embarrasse pas de délai et que, comme de par le passé, il peut les changer à tout moment.
0 Commentaires
Participer à la Discussion